De nombreux chocs à tous les étages pour cette 33e journée de championnat qui se jouait en semaine. Si la Juventus n'est pas encore championne, le sprint final pour la Champions League s'intensifie, la même chose pour l'Europa League un peu plus bas. En bas de tableau, les choses sont déjà plus claires à cinq journées du terme.

Non ce n'est pas fait, du moins pas encore. Si le champagne ne doit pas être servi trop frais, les bouteilles peuvent rester au frigo quelques jours de plus, jusqu'à samedi pour être précis. Face à l'un de ses plus beaux rivaux qu'est la Fiorentina, la Juventus a pourtant fait le travail en bon et due forme. Des Florentins en perdition en championnat qui auront tout de même pris l'avantage au Juventus Stadium après une faute assez grossière d'Andrea Pirlo sur Joaquin dans la surface, le capitaine Gonzalo Rodriguez transforme sur penalty, 0-1. Quelques instants plus tard, les Bianconeri rectifient le tir sur coup-franc, Pirlo pour Llorente, le grand Basque démontre ses qualités évidentes quand il faut mettre la tête, 1-1. La Vieille Dame reprendra même le dessus avant la mi-temps, lumineuse ouverture d'Evra pour Tevez, le meilleur buteur du pays ne se loupe pas, 2-1. Tournant à la 66e, Gonzalo loupera le doublé sur un second penalty après une erreur de Chiellini, erreur fatale. Pour sa 300e avec le maillot blanc et noir, Marchisio lance Carlos Tevez en profondeur, l'Apache bat Neto, le 20e but de la saison en championnat, son 7e doublé en Serie A, 3-1. Suffisant pour battre cette Fiorentina même si Josip Ilicic, entré en cours de jeu, inscrira un superbe coup-franc dans le temps additionnel, pour la beauté du geste. 3-2,  score final. La Juve a fait le boulot, la Lazio aussi, alors il faudra patienter. Un point suffit désormais aux hommes de Max Allegri pour un quatrième titre consécutif, ça sera sûrement samedi à Gênes face à la Sampdoria. Le rendez-vous est pris.

Loin de là, dans l'ambiance feutrée du Mapei Stadium, la Roma devait impérativement se relancer après la défaite brutale du côté de l'Inter quelques jours auparavant. En vue du podium, plus de jokers possibles à Sassuolo, Garcia aligne son 4-3-3 avec Ibarbo - Doumbia - Gervinho qui n'aura pas déçu. Le départ est idéal puisque Seydou Doumbia inscrira son premier but sur le sol Italien depuis son arrivée en janvier dernier. Centre tendu de Pjanic qui retombe sur la tête de l'ancien attaquant du CSKA Moscou, 0-1. Break réalisé rapidement à la 26e, Alessandro Florenzi met le feu à la défense de Sassuolo et démonte la lucarne de Consigli, grande classe, 0-2. Même si cette fois-ci, sa passe est moins importante sur la réalisation, c'est Pjanic qui est à l'origine de ce second but. On retrouvera le Bosnien à la finition du troisième but Romain après un bon travail de Gervinho, en puissance, 0-3. Avec une opposition bien faible ce soir-là, les Giallorossi s'imposent logiquement et avec trois buts marqués s'il vous plaît. Si l'on rappelle souvent que la Roma n'avait plus marqué deux buts dans le même match en championnat depuis début février, il faut remonter au 30 novembre dernier et au 4-2 contre l'Inter pour la voir inscrire 3 buts ou plus. Des attaquants en confiance et disponible, un Pjanic retrouvé, l'ASR veut enchaîner pour une fin de saison bouillante.

En clôture de cette 33e journée, on attendait les Napolitains en pleine bourre qui se déplaçaient sur le terrain de l’Empoli. Victoire obligatoire après les succès des deux clubs de Rome 24 heures plus tôt. Echec cuisant, Sarri et les siens ont fait trébucher le Napoli et de forte belle manière. Hommage à la formation Azzurra qui n’a plus rien à jouer dans ce dernier mois de compétition et qui continue d’embêter absolument tout le monde dans ce championnat. Maccarone poursuit sa seconde jeunesse en inscrivant son 10e but de la saison dès les premiers instants du match. Naples ne rebondira pas comme face à la Samp dimanche dernier, Empoli tient son match et Saponara provoque la réussite et son talent. Centre sur Andujar qui rebondit sur Britos pour le 2-0 et à la conclusion d’un très beau mouvement collectif quelques secondes plus tard, 3-0 à la mi-temps ! Huit ans qu’Empoli n’avait plus marqué trois buts dans les 45 premières minutes d’un match de Serie A. Le Franaçais Laurini sera malchanceux et concèdera le but du 1-3 à la 64e. Mais quand la chance est avec vous, il ne peut pas vous arriver grand-chose. Sur un corner de Valdifiori, c’est Raul Albiol qui dévie le cuir dans son propre but. 3 CSC dans le même match, il fallait remonter à la saison 1994/1995 pour voir cela. Hamsik réduira l’écart dans le temps additionnel, pour gonfler ses statistiques, 4-2. Victoire méritée de l’Empoli, toujours très agréable à voir évoluer, le Napoli reverra sa copie.

 

Et une nouvelle occasion de gâchée, une. Face à l'Hellas Verone, la Sampdoria avait l'opportunité ultime de prendre de l'avance sur ses concurrents directs pour l'Europa League. Nouveau flop malgré une maîtrise globale du match, comme très souvent à domicile cette saison. Les locaux ont toujours autant de difficulté face au but adverse, problème incarné par Stefano Okaka, inconstant et maladroit depuis des semaines, l'euphorie post-Nazionale est retombée depuis bien longtemps. Avec Eder qui est indisponible pour la fin de saison, Sinisa remet en place son 4-3-1-2 avec un Correa en meneur de jeu, encore trop timide dans son rôle. Heureusement pour la Samp, Luis Muriel, l'autre pointe, tient son rang et sera à l'origine de l'unique but des siens. Rush sur son aile, passe décisive pour Di Silvestri à la 65e, 1-0. Avantage de courte de durée pour les Blucerchiati, réduits à 10 après l'expulsion d'Acquah quelques minutes plus tôt, Verone et Luca Toni le magnifique, égaliseront dans la foulée, 68e, 1-1. Pas de but dans les 25 dernières minutes, nouvelle désillusion pour la Doria. Pas de victoire sur les cinq derniers matchs, seulement trois points pris sur quinze en avril, bien maigre pour un postulant à l'Europe. Le mois de mai devra être nettement meilleur pour espère quoi que ce soit.

Petit flop pour le Torino qui devait enchaîner son « exploit » face à la Juventus trois jours plus tôt. La course à l’Europa  League est dans toutes les têtes et il fallait passer par la Sicile et Palerme pour croire encore à ce rêve. 1-1 après le premier quart d’heure de jeu avec des réalisations de Vitielo et de Bruno Peres, le match est lancé. Le Toro sera encore trop juste défensivement et Luca Rigoni en profitera pour s’engouffrer dans ces brèches pour redonner l’avantage à la formation Rosanera. Il faudra tout de même saluer le coaching gagnant de Ventura en seconde période avec les entrées d’El Kaddouri puis de Maxi Lopez, le premier donne le but au suivant à l’heure de jeu, 2-2. Egalisation et 7e but de la saison pour l’Argentin avec le Toro. Le 8e aurait pu arriver en fin de match mais Maxi verra son but annulé par l’arbitre en raison d’une main pour contrôler avant de tromper Sorrentino. Plus rien derrière, Ventura fustigera cette décision arbitrale en conférence de pression, il y a de quoi rager en effet. Un petit point et puis c’est tout, le Torino devra s’en contenter.

La creuse se tombe de jours en jours, sans que personne ne sache quand cela pourra s’arranger. Les rumeurs vont bon train depuis le début de la semaine avec l’arrivée à Milan de Bee Taechaubol, homme d’affaires Thaïlandais, venu rencontrer Silvio Berlusconi dans sa résidence pour parles gros sous. Les deux hommes auraient regardé le match du Milan ensemble mercredi soir et franchement, il y avait presque de quoi rire jaune. A San Siro face au Genoa, les Rossoneri ne vont absolument rien montrer. Ne serait-ce que dans l’envie, ils se font croquer par les hommes de Gasperini venus prendre la victoire pour continuer de croire en l’Europe, chose que ne peuvent plus faire les Lombards. Une première mi-temps lamentable marquée par le but très logique de Bertolacci, un retard d’un but en rentrant aux vestiaires, un moindre mal au vu de la performance, heureusement que Diego Lopez sauve les meubles. Enfin dès le 49e, le break est fait pour les visiteurs (Niang, l’ancien) devant des tifosi simplement médusés d’un tel spectacle, 0-2. Le « Basta » dessiné par les supporters semble pourtant clair, Silvio ne l’aura sûrement pas loupé.

Mexes parviendra à maintenir l’espoir d’une frappe absolument monstrueuse à la 66e, quelques minutes avant l’expulsion d’un autre Français. Rouge pour Menez, on retiendra de sa soirée les insultes envers M. Giacomelli. Dans le temps additionnel, c’est Iago Falque qui signera le bouquet final, 1-3. Nouvelle défaite d’une saison qui ne rime plus à rien. Inzaghi aurait été à deux doigts de se faire licencier après le match, une énième fausse manœuvre d’une année rocambolesque. Finalement rassuré le lendemain, tous les regards sont désormais tournés vers la présidence. A ce jour (vendredi 01/05/15 – 0h30), le club Milanais n’a encore rien officialisé pour le plus grand malheur des tifosi de l’ACM. Avant que la page ne s’arrache, il faudrait vite penser à la tourner.

Enfin, Cesena avait dû cocher ce match comme l’un des plus importants de la saison, comme une finale sur ses terres. Huit points séparaient l’équipe au premier non – relégable, l’Atalanta Bergame, une occasion rêvée pour reprendre des unités afin de croire au maintien. La première partie du match sera serrée et tendue, tout est bloqué jusqu’à la 50e où Bergame via son buteur Mauricio Pinilla, prendra les rênes, 0-1. Sans German Denis, suspendu après sa bagarre avec Tonelli, c’est le Chilien qui prouve qu’il en a sur le terrain. Le match s’emballe à partir d’ici. Benalouane commet une faute sur Brienza dans la surface de réparation, l’ancien se fait justice, 1-1. Alors que Carbonero permet même à Cesena de passer devant grâce à une superbe frappe, les tifosi jubilent et se régalent de ce renversement de situation. De courte durée puisque Pinilla, encore lui, ira de son doublé et d’un tout nouveau ciseau pour égaliser à la 82e. Les locaux pousseront de toutes leurs forces jusqu’au bout, cela restera vain, 2-2. Finale manquée, écart entre les deux équipes inchangé. Sans victoire depuis deux mois, il faudrait un miracle pour que Cesena puisse de nouveau évoluer en Serie A la saison prochaine.

 

L’Equipe de la semaine n’est autre que celle de Parme, officiellement relégué en seconde division suite à sa 22e défaite de la saison 2014-2015. La fin d’une ère, après cette saison cataclysmique, les Crociati auront tout donné et donneront encore le maximum jusqu’à l’ultime match. Roberto Donadoni avait prévenu en début d’année civil, le championnat ne sera pas faussé sur le plan sportif, Parme jouera tous ses matchs pour les gagner, peu importe le futur du club dans les mois à venir. Le principal fait d’arme des Parmesans ces dernières semaines avait été la brillante victoire face à la Juventus, partie brillante où l'ensemble des joueurs avaient démontré toutes leurs qualités sur le terrain, loin des problèmes financiers de la Societa. Face à Empoli comme face à Palerme, Parme est difficile à bouger. Alors ce mercredi oui, la formation de Donadoni a craqué définitivement, chez le second du championnat. Mais ils n’ont pas vraiment à rougir de leur prestation, Donadoni reste pragmatique et absolument concerné après cette défaite 4 buts à 0 sur le terrain de la Lazio : 

« Aujourd’hui, nous avions besoin de quelque chose de différent, j’attends mieux de ceux qui jouent un peu moins pour qu’ils donnent une autre impulsion. Nous ne sommes pas assez forts dans certains domaines, nous manquons de caractère par exemple. Les trois buts pris en peu de temps nous ont fait mal également, le match s’est terminé suite à ça même si on aurait pu prendre l’avantage avant eux. » Donadoni analyse ce match comme tous les autres et parle enfin de la relégation de son équipe : 

« Nous devons nous appuyer sur tout ce que nous avons vécu cette saison pour aller de l’avant de la meilleure façon possible. La relégation mathématique ne change rien, l’attitude que nous avons eu jusqu’à présent et qui nous a amené ici ne changera pas. »

Humbles et généreux, les Parmesans sont prêts à quitter la Serie A par la très grande porte. Chaque amoureux de football espère simplement que ce n’est qu’un au revoir et qu’on reverra prochainement cet Historique dans l’élite. En attendant, il reste cinq matchs à jouer dont un contre Cagliari et un autre contre le Napoli durant les deux prochaines journées, Parma devrait tenir son rang jusqu’à la dernière seconde et ainsi, ne jamais « fausser » le championnat. Profitons de ce maillot encore quelques semaines.

 

Il y a assez peu de probabilités que ce soit le premier d'une longue série mais, outre sa beauté, le but de Podolski permet à son Inter Milan de remporter une seconde victoire en quatre jours et d'enfin se relancer pour l'Europa League. A Udine, ce mardi, les Nerazzurri devaient surfer sur leur beau succès face à la Roma pour amorcer la fin d'une saison pittoresque. La rencontre physique et spectaculaire. Si Mauro Icardi transforme son penalty au retour des vestiaires (son 18e de la saison), Antonio Di Natale lui répond deux minutes plus tard, le vieux briscard met les voiles devant la défense Interiste et s'en va fusiller Handanovic, 1-1. Ce but aurait très bien pu être le but du week-end puisque c'est le 205e de Toto en Serie A, désormais 6e meilleur buteur de l'histoire de ce championnat, à égalité avec un certain Roberto Baggio, légende(s). Réduite à 9 contre 11 avant l'heure de jeu, la formation de Stramaccioni ne tiendra pas face aux assauts Lombards. Sur son premier ballon, Lukas Podolski redonne l'avantage d'une superbe frappe qui se logera dans la lucarne de Karnezis, 1-2. Trois points, à deux longueurs de la sixième place à la fin de cette 33e journée, le rêve Européen continue.

Le premier but de Podolski en Italie :

https://vine.co/v/eW3W59UQpgj

 

Son Chievo gagne encore et est officiellement maintenu en Serie A après une seconde partie de saison de qualité, Rolando Maran s'est exprimé après le succès de son équipe face à Cagliari (1-0) ce mercredi :

"Les garçons ont réalisé un parcours fantastique, ils ont beaucoup travaillé depuis mon arrivée, il est juste que tout cela soit récompensé. Grâce à moi ? Je pale de mes joueurs et je tiens à les féliciter, même si la responsabilité est partagée, ce tout de même eux qui sont sur le terrain. Le futur ? Nous allons d'abord profiter de ce moment, d'être maintenus et puis nous verrons si nous pouvons viser quelque chose de plus haut encore."

Sergio Pellissier, arrivé au club en 2000, encense son entraîneur :

"Rolando Maran a fait une année extraordinaire, il est venu alors que nous étions relégables et il a créé un groupe en peu de temps, il a créé une équipe. Le Chievo est sauvé ce qui n'est pas chose facile, on attend le club au tournant chaque saison."

40 points et le maintien en avril, le Chievo finira sereinement la saison. Bravo Monsieur Maran !

 

1 - Juventus (76 points)
2 - Lazio (62 points)
3 - Roma (61 points)
4 - Naples (56 points)
5 - Sampdoria (51 points)
6 - Genoa (50 points)
7 - Fiorentina (49 points) 
8 -  Torino (48 points)
9 - Inter (48 points)
10 - Milan (43 points)
11 -  Palerme (42 points)
12 - Verone (40 points) 
13 - Chievo (40 points) 
14 - Udinese (38 points)
15 - Empoli (38 points) 
16 -  Sassuolo (36 points)
17 - Atalanta (32 points)
18 - Cagliari (24 points) 
19 - Cesena (24 points)
20 - Parme (16 points)

 

 

Samedi 02 mai

Sampdoria - Juventus (18h00)
Sassuolo - Palerme (20h45)

Dimanche 03 mai

Roma - Genoa (12h30)
Atalanta - Lazio (15h00)
Fiorentina - Cesena (15h00)
Verone - Udinese (15h00)
Inter - Chievo (15h00)
Naples - Milan (20h45)

Lundi 4 mai

Cagliari - Parme (20h45)

 

Mercredi 6 mai

Torino - Empoli (15h00)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Crédits : ANSA / Repubblica