Retour de la Serie A après la trêve internationale et une 29e journée folle à quelques jours des demi-finales de Coupe d'Italie. A l'aube du sprint final, le podium reste inchangé ce qui tout le contraire des places suivantes. Retour sur le but de Salah, la situation de l'Inter et le succès de la Roma.

Et pour commencer, la victoire importante de la Roma sur le Napoli, match qui ouvrait cette 29e journée de championnat. Succès des Romains qui fait presque autant de bien dans les têtes qu’au classement. A la clé, une marge suffisante pour ne pas se faire prendre la place de dauphin par une Lazio en forme qui jouait quelques heures plus tard et une seconde victoire en championnat donc, chose qui n’était plus arrivée depuis… novembre dernier (Atalanta – Inter), une éternité. Cela a été bien compliqué pour les hommes de Rudi Garcia pour en arriver là, la Louve a été opportuniste et solide, très solide défensivement grâce à un Morgan De Sanctis infranchissable ce midi-là. Les Partenopei se seront largement heurtés au portier Giallorosso, surtout en seconde période où les vagues bleues déferlaient sur la cage des locaux. Les hommes de la capitale auront profité d’une défense adverse en faiblesse sur une action collective de qualité avec un mouvement Iturbe Florenzi Pjanic vainqueur. Conclusion de l’ancien pensionnaire de Ligue 1 qui ne manquera pas de faire taire les critiques sur sa célébration, 1-0. Prestation loin d’être glorieuse de la Roma qui s’en sort assez bien dans un match d’une bonne intensité. Dominés dans presque tous les domaines d’un point de vue statistique, les coéquipiers d’un Francesco Totti absent lors de ce choc obtiennent l’essentiel, les trois points, et éjectent provisoirement les Napolitains de la course à la seconde place.

Si la victoire n’est pas au bout pour eux, il semblait impératif de mettre en avant la fin de match des joueurs de Cesena qui sont allés chercher un point qui pourrait s’avérer précieux pour la suite des évènements. A Vérone, on ne voit pourtant qu’une équipe en première mi-temps. Les locaux imposent la dure loi du shérif, Luca Toni ne plaisante pas et ouvre le score dès la 4e minute, 1-0. Cesena n’y est pas, Juanito Gomez en profite pour breaker à la demi-heure de jeu, 2-0. Le beau Toni ira de son doublé en seconde mi-temps, 15e but pour le champion et 3-0 à la 61e. Ça ne fait pourtant pas peur aux visiteurs qui vont brutalement se réveiller d’un profond sommeil qui aura tout de même duré plus d’une heure. Frappe magnifique de Carbonero  tout d’abord (70e), suivi d’un coup-franc parfait de Brienza (76e), les deux lucarnes de Benussi sont nettoyées. Comme Carbonero entré en jeu un peu plus tôt, Succi fait la différence par sa fraîcheur et vient égaliser à la 81e, 3-3. Coaching gagnant de Di Carlo. Les tifosi du Bentegodi auront bien souffert durant ces dernières minutes, ils devront se contenter du point match nul. Bravo à Cesena qui a su s’arracher et ramener un point dans un match qui avait tout d’une déculottée jusqu’à l’heure de jeu. Belle rébellion dans le jeu également, Cesena prouve que la saison est loin d’être terminée et ce point permet à l’équipe de grappiller une place au classement, dépassant Cagliari à la 18e place. Objectif Atalanta désormais.

Juventus – Empoli pour clôturer cette 29e journée de Serie A, tel était le programme. Et pas vraiment de surprise, pas tellement de rebondissements ce samedi soir.  Malgré des changements de circonstance au vu des blessures et de la trêve internationale, la Vieille Dame s’est donc imposée comme une grande.  Du turn-over dans toutes les lignes mais Carlos Tevez était bien titulaire au coup d’envoi, c’est en personne qu’il a tenu à secouer le cocotier de l’Empoli, sans modération. Avant la mi-temps, la Juventus bénéficie d’un coup-franc indirect dans la surface suite à une passe en retrait de Rugani vers Sepe, son gardien. Un petit peu sévère peut-être, ça importe bien peu Tevez qui catapulte le cuir sous la barre de Sepe suite à ce coup-franc, à quelques mètres de la ligne de but. Les Bianconeri gèrent mais l’Empoli ne se laissent pas tellement faire, il faudra attendre l’avant-dernière minute de jeu pour la mise à l’abri. Frappe de l’infernal Apache, Sepe repousse jusqu’à Pereyra, l’autre Argentin enchaîne et marque, 2-0. Victoire attendue de la Juventus qui continue sa route triomphale vers le titre. En route pour Florence dès mardi avec la Coppa où il faudra remonter un retard d’un but, pas le temps de se reposer.

Dans les tops, nous retrouvons logiquement l’Atalanta Bergame, encore une fois à l’arrêt ce week-end et qui continue de flirter avec la zone rouge. Opposés au Toro, les Bergasmasques auront bien eu du mal à exister et auront la tête sous l’eau au bout de la 20e minute de jeu avec un coup de canon de Fabio Quagliarella, Sportiello impuissant, 0-1. Rien ne s’arrangera puisque Kamil Glik ajoutera le second but de l’après-midi et signe par la même occasion, son septième but en Serie A cette saison, monstrueux pour un défenseur central, 0-2. Malgré la superbe réduction du score en seconde période de Pinilla, l’Atalanta s’inclinera, 1-2. Le Chilien se fera même expulser dans le temps additionnel pour un début de bagarre avec Basha, ces deux derniers dehors dans les ultimes instants de la rencontre. Nouvelle défaite pour La Dea. Edy Reja qui avait rejoint le banc du club il y a tout juste un mois accuse un bilan relativement médiocre de trois nuls et d’une défaite en quatre matchs, l’électrochoc du changement de manager n’a jamais eu lieu. Si rien ne presse vraiment derrière (encore 4 points d’avance sur le 18e), il va être grand temps d’assurer son maintien au plus vite pour Bergame qui vit définitivement une saison compliquée, très compliquée.

Si l’Udinese a pris la mauvaise habitude de se classer dans les flops du week-end, saluons le Genoa cette fois-là qui patine dur dans cette sortie d’hiver. Les deux équipes se retrouvaient au Luigi-Ferraris ce dimanche après-midi et il n’y a pas vraiment eu de surprise pour ce qui est du résultat final : match nul. Partie très équilibrée avec un nombre de tirs parfaitement égal (14), les deux formations n’auront pu se départager malgré un bon départ des locaux. Perotti heurtera la transversale sur coup-franc dès les premières minutes de jeu avant le but du Français Sebastien De Maio, 1-0. Curieusement, un autre Français viendra lui répondre à l’approche des 20 dernières minutes de la rencontre, l’ancien Angevin, Cyril Théréau, 1-1. Un point chacun, ça n’arrange personne et tout le monde à la fois dirait-on.  Les hommes du Frioul sauront se contenter de cela, eux qui n’espèrent strictement plus rien de ces deux mois de compétition. Pour les joueurs du Genoa, il en va de même désormais. Après une première partie de saison particulièrement réussie et des rêves d’Europe, tout cela semble être parti en fumée. Si Niang fait plutôt du bon boulot depuis son arrivée à Gênes en hiver, difficile de remplacer Antonelli ou Matri, deux des six départs du dernier mercato en janvier. D’ailleurs à ce jour, le meilleur buteur du club reste Alessandro Matri, parti chauffer le banc et fêter un nouveau titre du côté de la Juventus il y a plus de deux mois. En conclusion, le ventre mou du championnat conviendra assez bien à ces deux clubs, perdus entre manque d’ambition et faiblesses évidentes des effectifs.

Enfin, léger flop pour le Chievo Vérone qui stoppe sa séduisante série de bons résultats. Après avoir pris huit points face à la Roma, le Milan, le Genoa et Palerme, c’était à Sassuolo qu’il fallait se rendre et force est de constater que ça s’est moins bien passé que prévu. Gamberini fait faute sur Domenico Berardi dans la surface de réparation à la 21e, ce dernier transforme la sentence sans attendre,  1-0. La suite sera marquée par plusieurs occasions des Gialloblu avec la barre de Meggiorini ou la tête de Paloschi qui flirtera avec le poteau de Consigli. Et malgré l’exclusion du défenseur de Sassuolo, Federico Peluso, pour un second avertissement, les Neroverdi tiendront péniblement le choc. Défaite du Chievo qui reste à une modeste 16e place mais qui voit son jeu s’améliorer de semaine en semaine. La preuve au simple niveau de la possession ce samedi encore : plus de 62% pour le Chievo, quelque chose d’inimaginable en début de saison qu’importe l’adversaire. Même si le succès n’est pas au bout ce week-end, d’où le flop, tout laisse à penser que la mission maintien en Serie A est tout à fait réalisable.

Pas très original il est vrai mais les chiffres sont là, la Lazio est, une nouvelle fois, une, si ce n’est l’équipe du week-end. A Cagliari, les Laziale partaient très justement favoris face à un Zeman qui n’est encore jamais parvenu à s’imposer sur son propre terrain. Et quand Marco Sau a eu l’audace d’égaliser au retour des vestiaires, la bande à Pioli à passer la seconde sans grande difficulté pour ce qui est, au soir de la 29e journée, la septième victoire consécutive de la Lazio en championnat, meilleure série du pays en cours. A l’origine, c’est Klose qui va ouvert le score en Sardaigne suite à une bonne combinaison dans la surface. Lucas Biglia inscrira le but du 2-1 sur penalty après une faute de Crisetig sur Balde Keita, fraîchement entré en jeu. Dans le temps additionnel, c’est Marco Parolo, milieu de terrain convaincant avec la Nazionale en début de semaine face à l’Angleterre, qui scelle le sort du match avec un troisième but, mérité, 1-3.

En rouleau compresseur, les Biancocelesti s’imposent en Sardaigne et maintiennent finalement le faible écart avec la Roma (un  point de retard). Statistique intéressante du côté des buteurs du club, 5 joueurs ont déjà marqué 7 buts ou plus en championnat. Felipe Anderson, Klose, Mauri, Djordjevic (blessé depuis plusieurs mois) et Parolo, sachant que Candreva (meilleur passeur) n’est pas loin au compteur, le danger peut venir de partout. C’est aussi ça la force de ce collectif. Tout comme sa défense devenue presque hermétique au fil des semaines : 3 buts pris sur les 8 derniers matchs de l’équipe, toutes compétitions confondues. Objectif Coppa d’Italie désormais avec le déplacement au San Paolo dès mercredi prochain face à un Napoli malade. Résultat à suivre de près pour une place en finale, face à la Juventus ou à la Fiorentina.

D’accord, c’est loin d’être le début, mais ça continue encore et encore. Alors qu’on voyait le Milan se faire reprendre par le petit Dybala en fin de match, peu auraient misé sur une victoire finale des Lombards, et pourtant, le phénomène est passé par là. Les Siciliens sont en position d’attaque, pressing de Cerci et de Ménez, incompréhension entre deux défenseurs Siciliens , Ménez done un petit coup de pied agile, histoire de s’emmener le ballon comme il faut, il traverse la moitié de terrain adverse en autant de temps qu’il le faut pour le dire. Le Français s’en va tromper Sorrentino à bout portant avec deux joueurs sur le porte bagage, 1-2. Alias le but de la victoire à la 83e. Milan souffle un grand coup et se permet d’enchaîner un second succès d’affilée en championnat, il fallait remonter à octobre 2014 pour cela (pire que la Roma, voire plus haut). Plus encore, c’est le caractère qui a enfin parlé. D’abord lancé par le premier but d’Alessio Cerci sous les couleurs Milanaises, l’ACM se fait rejoindre en seconde période sur penalty, à cause de Dybala donc. Comme face à Vérone ou à Florence le mois dernier, Milan est devant mais se fait toujours rejoindre. Et comme face à Cagliari il y a quinze jours, Milan s’arrache et gagne, de bon augure avant des rendez-vous à prendre au sérieux. La Sampdoria puis le derby face à l’Inter, il faudra forcément un grand Jérémy Ménez sous les ordres de Pippo.

Désormais auteur de 16 buts en 29 matchs, il représente tout simplement 37% des buts total de son équipe, plus qu’un Tevez ou un Icardi, en-dessous de l’Homme, Luca Toni (42% des buts de l’Hellas). Il faudra bien sûr souligner au passage, les 8 penaltys inscrits par l’ancien Monégasque, soit tout de même la moitié de ses réalisations cette saison, toujours bon à savoir. Sans grand objectif dans cette dernière partie de saison, FenoMenez et son Milan espèrent finir le plus haut possible. A titre individuel, peut-être que Jérémy saura se surpasser pour remporter le fameux titre de Capocannoniere… A suivre.

Après Roma – Napoli, l’autre choc du week-end était le Fiorentina Sampdoria qui comptait tout autant dans la course à l’Europe. Match agréable entre ces deux prétendants malgré une pelouse imbibée d’eau après les fortes averses tombées sur Florence dans la journée. Alors que retenir ? Sur cette rencontre, pas vraiment de doutes à avoir, la Fiorentina a tout simplement été au-dessus de la Samp. Dans les duels, les occasions ou dans les chiffres, Montella sort grand vainqueur du duel qui l’opposait à Mihajlovic. Alessandro Diamanti pour le K-O à l’heure de jeu, 1-0. La Fio concluera dans la foulée avec le but du week-end, malgré une énorme concurrence au niveau de la qualité des actions de but. Remise de Mario Gomez qui remet à Salah qui déboule à toute allure dans la défense de la Sampdoria, vitesse, précision et finition. Tout y est pour l’Egyptien, 2-0. Les Toscans en profitent pour passer devant les Blucerchiati au passage, 4e position au final, placement idéal pour un bouquet final en prévision.

Le but de Salah :

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Enfin, une énième désillusion pour l’Inter Milan ce samedi. Le challenge n’était pourtant pas le plus délicat de la saison, bien au contraire : réception de Parme à Meazza. Le but chanceux de Guarin avait pourtant idéalement lancé les hostilités. Hélas pour les Nerazzurri, Lila viendra égaliser au retour des vestiaires d’une bonne tête devant des défenseurs particulièrement hagards. Et puis, plus rien, aucune réaction, 1-1. Retour sur les déclarations des hommes forts de ce petit Inter :

Roberto Mancini, entraîeneur :

« Je prends l’entière responsabilité de la situation actuelle, l’équipe donne son maximum et fait du mieux qu’elle peut. Je suis désolé de cette situation et pour tout ce qui tourne autour de l’Inter ces derniers temps. Je suis quelqu’un de positif mais il faut avouer que les dernières semaines ont été mauvaises. Aujourd’hui, nous avons eu du mal à la reprise, nous concédons trop d’occasions et nous encaissons un nouveau but. C’est devenu si difficile de gagner, je ne sais pas vraiment comment l’expliquer correctement. Nous savions que ce serait un match difficile, Parme n’avait rien à perdre, nous avons manqué de malice. Demain, il n’y aura pas de jour de repos, on s’entraînera. On savait qu’on devait bien se préparer pour ce matin mais on avait tout faux. Shaqiri ? Il ne m’a pas convaincu mais c’est un joueur unique. Le mercato ? Parfois, nous devons faire des révolutions pour faire bouger les choses. »

Piero Ausilio, directeur technique :

« Nous devons réfléchir suite à nos erreurs, travailler ensemble et dans la même direction avec force et énergie. Après s’être reposé hier et aujourd’hui, il est normal que les joueurs s’entraînent demain avec un état d’esprit différent. Mancini, responsable ? Il est normal que l’on parle de lui vu son rôle mais c’est la faute de nous tous. Le mercato n’est pas le problème majeur, nous devons avoir les bonnes idées. Nous faisons au mieux pour revenir au top. Nous espérons avoir de meilleurs résultats et même si cela est déjà mieux cette année au niveau du jeu, ça ne veut rien dire, il nous faut davantage de temps. On se doit d’être positif, regardez des équipes comme la Lazio qui, avec peu d’investissements, est devenue une équipes très compétitive aujourd’hui. »

Fredy Guarin, buteur du jour :

« Il n’y a rien à expliquer, nous devons accepter les critiques avec humilité. Nous devons tous faire face et prendre nos responsabilités. Les sifflets des tifosi ? Ils ont raison. Maintenant, il reste des matchs très importants à faire, nous devons jouer avec la tête et prouver que nous sommes toujours une grande équipe. La lutte pour l’Europe ? Nous devons penser aux matchs qui restent encore à jouer cette saison. »

1 - Juventus (70 points)
2 - Roma (56 points)
3 - Lazio (55 points)
4 - Fiorentina (49 points)
5 - Sampdoria (48 points)
6 - Naples (47 points)
7 - Torino  (42 points) 
8 -  Milan (41 points)
9 - Inter (38 points)
10 - Genoa (38 points) -1
11 -  Palerme  (35 points)
12 - Sassuolo (35 points) 
13 - Udinese (34 points) -1
14 - Empoli  (33 points)
15 - Verone (33 points) 
16 - Chievo (32 points)
17 - Atalanta (26 points)
18 - Cesena (22 points) 
19 - Cagliari (21 points)
20 - Parme (10 points) -2

Samedi 11 avril

Genoa - Cagliari (18h00)
Parme - Juventus (18h00)
Verone - Inter (20h45)

Dimanche 12 avril

Cesena - Chievo (12h30)
Atalanta - Sassuolo (15h00)
Lazio - Empoli (15h00)
Napoli - Fiorentina (15h00)
Torino - Roma (15h00)
Udinese - Palerme (15h00)
Milan - Sampdoria (20h45)

Crédits : ANSA / Repubblica