Le derby Romain et le choc Napoli - Juventus, grosse bagarre dans les hauteurs du classement pour cette 18e journée. Retour sur ces chocs, sur la lutte pour le maintien, la déception du Milan et sur le Cagliari de Zola.

Pour l'Hellas Vérone, la saison de la confirmation en Serie A est aussi compliquée que prévue. Après avoir été rangé dans les flops la semaine dernière après son nul à Empoli, après sa défaite dans le derby face au Chievo, Verone s'est relancé face à Parme ce dimanche. Dans le duel attendu entre les anciens Toni et Cassano, c'est le géant qui a pris le dessus à domicile. Match également marqué par le bon comportement des formations à aligner des nationaux, Parme comptait au coup d'envoi un onze 100% Italien alors que Mandorlini comptera, pour une fois, sur 5 nationaux qui vont plus ou moins briller. Pour son deuxième match en championnat cette année, le jeune Jacopo Sala ouvrira le score pour l'Hellas, bien servi par l'expérimenté Javier Saviola. La réplique des Crociati arrivera en seconde mi-temps avec un superbe coup-franc par l'un des spécialistes du championnat, Francesco Lodi (1-1). La différence se fera par la suite grâce à un autre Italien entré en jeu quelques minutes plus tôt. N'ayant joué que 27 minutes en Serie A avant ce match, Mattia Valoti milieu de terrain de 21 ans prêté par Albinoleffe, s'improvise héros de l'après-midi. Tout d'abord dans la peau du passeur pour l'inévitable Luca Toni (2-1) puis en tant que buteur pour enfoncer le clou dans les dernières minutes de la partie (3-1). Grosse prestation de Valoti, bon coaching de Mandorlini, de quoi lui donner quelques idées pour les prochaines échéances. Grâce à ses Italiens, Verone se donne de l'air et remonte à la 13e place du classement.

Enfin, le plus beau San Paolo de Naples de la saison pour accueillir la Juventus dimanche soir. Hommage à Pino Daniele, chanteur, auteur-compositeur originaire de la ville, disparu une semaine plus tôt. Un stade de toute beauté qui assistera à la défaite des siens face à une Juventus qui aura pu prendre sa revanche après la finale de la Supercoupe d'Italie jouée avant Noël. Allegri parviendra à faire gagner une Vieille Dame qui ne s'était plus imposée à Naples depuis 2000. Les Bianconeri partiront du bon pied avec l'ouverture du score d'un Français, Paul "Pogboom" Pogba et sa reprise Zidanesque dès la 28e laissant Rafael sur le carreau et les 53.000 spectateurs faire la moue. Même si les Napolitains auront du mal à se remettre dans le sens de la marche, l'égalisation interviendra après l'heure de jeu via Miguel Britos (1-1). Comme face à la Sampdoria, comme face au même Napoli en Supercoupe, comme face à l'Inter il y a quelques jours, la Juventus mène mais ne sait plus gérer un score et se fait rattraper. Néanmoins, la Juventus aura les ressources pour se surpasser cette fois-ci. La grinta du revenant Martin Caceres quelques minutes plus tard puis celle du Roi Arturo Vidal sur un contre fulgurant pour assainir le coup final dans les longues minutes du temps additionnel (1-3). La Juventus s'impose avec deux buts d'écarts, écart assez important au vu de la physionomie de la rencontre, les Bianconeri mettent leurs adversaires du soir à 10 points désormais, le Napoli se contentera bel et bien de la course au podium. Pour la Juve, la suite devrait être plus calme mais non moins ennuyante avec la double réception du Hellas Vérone cette semaine, en Coupe d'Italie puis en championnat.

Soirée presque noire pour l’AC Milan chez les grenats du Torino. Troisième match consécutif sans victoire en championnat, le podium s’éloigne petit à petit pour l’équipe d’Inzaghi. Un Inzaghi d’ailleurs très critique pendant après et après la prestation face au Torino. Tout avait idéalement débuté pourtant avec Jérémy Menez une nouvelle fois à la baguette. Le Français obtient un penalty et le transforme en force dans la foulée, le tout dès la 3e minute de jeu. Et après ? Pratiquement le néant. A domicile, le Toro mène logiquement la révolte et va prendre tranquillement le jeu à son compte au fil du match. Le seul à la hauteur du côté Milanais sera probablement Diego Lopez qui aura retardé l’échéance pendant de longues minutes. De Jong et Montolivo au milieu de terrain auront fait au mieux devant une défense à la ramasse, De Sciglio en haut de la liste. Le latéral Italien, à la ramasse depuis des semaines, se verra expulser pour un second carton jaune. Ce n’est pas non plus glorieux en face, Martinez et Quagliarella sont tristement inoffensifs à l’avant. Sous la pression, Inzaghi s’occupe des changements et remplace Menez, seul homme devant désormais, par Alex. Petits bras. L’égalisation interviendra finalement par Kamil Glik à la 80e, le capitaine et meilleur buteur du Toro (5 buts). Score final : 1-1, Milan n’avance pas et inquiète au niveau du jeu. Loin de crier de joie du côté Turinois, le club grappille et s’avance à la 14e place, petits bras également pour un club évoluant en Europa League.

Après l’hommage rendu à Charlie Hebdo par la Fiorentina sur son écran géant de l’Artemio Franchi, les tifosi présents ont eu l’occasion de voir un grand et beau spectacle. Le petit flop se nommera Palerme qui vivra sa première défaite depuis le 26 octobre 2014, petit évènement. Pourtant la Fiorentina devait faire sans ses défenseurs centraux habituels Savic / G.Rodriguez, suspendus. C’est Basanta puis Marco Alonso repositionnés dans l’axe qui devaient les remplacer, ils ont eu pu souffler quand ils ont vu que Paulo Dybala s’était blessé quelques minutes avant le coup d’envoi. Belotti prendra sa place en pointe. Malgré le dernier match face à Cagliari, Sorrentino n’obtiendra encore pas de clean sheet puisque Pasqual puis Basanta en seconde période donneront l’avantage à la Fiorentina (2-0). La grosse surprise Sicilienne malgré ce coup d’arrêt sera la réaction soudaine via Robin Quaison, habituel joker, qui entrera à la 51e, marquera à la 58e puis à la 60e, efficace (2-2). Les défenseurs Palermitains prennent de nouveau l’eau ensuite, Cuadrado en profite avant le bijou de Joaquin (4-2). Le jeune Belotti réduira l’écart en vain sur penalty à la 80, 4-3, score final. No Dybala, no party ? Le raccourci est facile, la prestation de Vazquez sous l’attaquant a été décevante ce jour-là. Pourtant, Belotti a fait le boulot, marquer des buts n’a évidemment pas été le problème contrairement à la défense à 3 (Munoz - Gonzalez - Feddal), à la ramasse durant ces 90 minutes. En quête de solidité défensive, il faudra faire face et monter une muraille pour empêcher la Roma de marquer et de gagner dès le week-end prochain.

Les semaines se suivent et se ressemblent pour l'Atalanta Bergame, presque condamné à rester dans les dernières positions du classement de Serie A. Encore un match nul ce week-end, le troisième d'affilée et ce, face à un concurrent direct pour la survie en première division. Le Chievo Verone se présentait à Bergame pour une lutte de petits sous les yeux d'un peu moins de 12.000 spectateurs. Et comme on pouvait s'y attendre, pas grand chose à se mettre sous la dent, le Chievo repliée derrière attend une opportunité pour mettre en danger son adversaire, classique. Et face à un tel bloc défensif, l'Atalanta a longtemps ramé avant de faire trembler les filets. Le gros problème de l'équipe de Colantuono reste l'efficacité offensive : German Denis, le buteur de la maison ne compte que 3 buts à un match de la mi-saison, lui qui en a inscrit 13, 15 et 16 buts lors des 3 derniers exercices est encore loin du compte. A ses côtés, Mauricio Pinilla, fraîchement recruté du Genoa effectuait ses débuts face au Chievo, le Chilien a été complètement transparent. Mais les Gialloblu vont tout de même se faire surprendre à la 77e, l'éclair viendra de Davide Zappacosta et de sa frappe surpuissante. Pour la seconde fois d'affilée, le défenseur est repositionné en milieu de terrain, toujours sur l'aile droite et c'est également son second but de la semaine, bonne idée de Colantuono. Malheureusement pour ce dernier, un coup-franc de Lazarevic dans le temps additionnel viendra gâcher le dimanche des locaux (1-1). Encore une occasion de gâchée, l'Atalanta reste derrière le Chievo et reste la première équipe non-relégable devant Cagliari. Décevant.

11 janvier 2015, il aura fallu attendre le 11 janvier 2015 pour la première victoire à domicile de Cagliari de la saison. Pour son second match sur le banc Sarde, Gianfranco Zola prend petit à petit la température et réalise l’ampleur de la tâche pour la seconde partie de saison et pour maintenir le club à flot en Serie A. Le mirage Zdenek Zeman a encore eu lieu pendant 5 mois, sans pouvoir trouver la solution, malgré un groupe jeune et prometteur. Zeman viré juste avant Noël, c’est Zola enfant du pays et ancien joueur du club durant deux saisons qui prend la tête de Cagliari. Or pour sa première à Palerme la semaine dernière, l’équipe s’est effondrée face à la formation Sicilienne. Une défaite très sévère 5 buts à 0 avec très peu de bonnes choses à retenir. Avec des joueurs en plein doute, sur une pente très descendante, Zola devait se retrousser les manches. Pour la réception de Cesena ce dimanche, des changements étaient indispensable à commencer par le poste de gardien avec la titularisation de Brkic, arrivé quelques jours auparavant de l’Udinese. Le 4-3-3 est conservé par Zola et sans Conti suspendu, c’est Crisetig qui a pris les commandes du milieu de terrain avec un Donsah (buteur) notamment, qui l’a très bien épaulé.

Albin Ekdal qui passait dans le trident offensif a une nouvelle fois été l’un des meilleurs Sardes et en attendant une éventuelle explosion de Samuele Longo en pointe, c’est Joao Pedro qui a été titulaire et surtout décisif avec un but et une passe décisive. Cagliari menant 2-0 donc, il y aura quelques frissons pour les tifosi Sardes puisque Franco Brienza réduira l’écart à la 88e. Il y a encore bien mieux à faire mais le résultat est là et c’est bien ce qui compte en ce moment, Cagliari s’impose 2-1 contre Cesena et prend six points d’avance sur eux par la même occasion. A désormais deux points du premier non-relégable, le maintien est bien sûr tout à fait réalisable et il passera par ce genre de prestation à domicile obligatoirement.

Inutile de le présenter, c’est l’un des plus grands de ce championnat. Parmi les « gros » matchs à suivre de cette 18e journée de Serie A, il y avait bien évidemment le choc Napoli – Juventus ou encore le Genoa – Inter dimanche midi, mais il y avait aussi le fameux derby de la capitale, Roma Lazio. Le deuxième face au troisième. Le joueur du week-end a eu l’occasion d’inscrire son dixième but dans ce derby, nouveau record. Un derby, un doublé, un selfie, un roi, Francesco Totti. Pourtant, tout avait bien mal débuté pour lui et sa bande de Giallorossi. La paire décisive de la Lazio fera encore des étincelles au Stadio Olimpico durant toute la première mi-temps. Felipe Anderson pour Stefano Mauri puis Stefano Mauri pour Felipe Anderson, la Lazio gifle le vice-champion d’Italie en 5 minutes (0-2). Groggy à la mi-temps, Garcia effectue des changements au retour des vestiaires faisant entrer Strootman et Ljajic dans l’arène. Le changement est immédiat, le Néerlandais adresse une passe sur la largeur pour un Totti profitant de la paresse des défenseurs, le Capitano ne tremble au plus grand désespoir des tifosi Laziale (1-2).

Un quart d’heure plus tard, même scénario sur un centre d’Holebas au second poteau, le numéro 10 à la retombée pour un but exceptionnel. Extension de la jambe droite pour propulser le ballon à l’autre bout de la cage de Marchetti, le ballon sera à peine entré que Totti sera déjà debout pour fêter l’égalisation avec la Curva Sud. Le tout à 38 ans, la beauté du football. La suite est bien connue, selfie sous la Curva pour une des célébrations de l’année. L’Idole a remis les pendules à l’heure. Plus rien ne sera inscrit dans un très beau derby, score final 2-2, score qui arrange presque tout le monde au final. Encore une fois décisif, Francesco Totti ira saluer ses tifosi comme il le fait depuis plus de 20 ans. Il représente presque tout pour ces derniers. Pour nous, il est l’homme de cette 18e journée, l'un des derniers dinosaures, l'un des derniers romantiques, l'un des derniers témoins de la grande Serie A.

Après une belle petite claque infligée au cours de la semaine précédente à Rome, la Sampdoria se devait de se rattraper à domicile face à Empoli. Mission finalement accomplie malgré une formation Azzurri accrocheuse, comme à l’accoutumée. Les locaux auront fait le métier et le ouf de soulagement aura lieu après la mi-temps. Plus de Gabbiadini, Eder est toujours là, lui. Le Brésilien enveloppe parfaitement son ballon qui vient faire trembler les filets de la cage de Luigi Sepe. La Sampdoria tient son rang et remporte son match (1-0). L’équipe de Mihajlović repasse devant l’autre équipe du Genoa et reste dans le top 5 de la Serie A.

Le but d'Eder, vu du stade :

Pour l’ouverture de cette 18e journée, Sassuolo recevait l’Udinese. Match à suspense qui se soldera sur un 1-1, Sassuolo conserve une dynamique intéressante avec une seule défaite sur ses 12 derniers matchs de championnat, Eusebio Di Francesco en conférence de presses après le match au micro de la Sky :

« Nous avons eu bien plus d’occasions que l’Udinese et nous avons été meilleurs au niveau du jeu. Ca reste une bonne équipe surtout dans la contre-attaque mais nous avons été trop maladroits dans nos nombreux tirs en première mi-temps. Nous avons également touché le poteau. Pour moi, Berardi a été poussé dans la surface, s’il avait simulé, il aurait pris un second carton jaune synonyme d’expulsion. Domizzi le déséquilibre, c’est très clair sur les images. Au de-là de cet épisode, nous avons vraiment fait un grand match. L’erreur d’inattention sur l’égalisation est dommageable. »

Di Francesco entre satisfaction et regret, Sassuolo prend un point et reste à quelques longueurs de la première partie de tableau. Avant de nouveau se rendre à Milan affronter les Rossoneri, en Coupe d’Italie cette fois-ci, les Neroverdi enchaîneront deux déplacements en championnat, au Genoa puis à Cagliari, pour assurer le maintien le plus rapidement possible.

1 - Juventus (43 points)
2 - Roma (40 points)
3 - Lazio (31 points)
4 - Naples (30 points)
5 - Sampdoria (30 points)
6 - Fiorentina (27 points)
7 - Genoa (27 points)
8 - AC Milan (26 points)
9 - Inter (25 points)
10 - Palerme (25 points)
11 - Sassuolo (24 points)
12 - Udinese (23 points)
13 - Verone (21 points)
14 - Torino (19 points)
15 - Empoli (18 points)
16 - Chievo (18 points)
17 - Atalanta (17 points)
18 - Cagliari (15 points)
19 - Cesena (9 points)
20 - Parme (9 points)

Samedi 17 janvier

Empoli - Inter (18h00)
Palerme - Roma (20h45)

Dimanche 18 janvier

Lazio - Naples (12h30)
Milan - Atalanta (15h00)
Parma - Sampdoria (15h00)
Udinese - Cagliari (15h00)
Genoa - Sassuolo (15h00)
Cesena - Torino (15h00)
Chievo - Fiorentina (15h00)
Juventus - Verone (20h45)

Crédits : ANSA / Repubblica