Septième fois dans l’histoire de la Supercoupe d’Italie que ce match se déroulait en dehors des frontières Italiennes. Après les Etats-Unis, la Lybie et la Chine, c’est le Qatar qui accueillait cette compétition jouée en un match gagnant entre le vainqueur de la Serie A 2013/2014 (Juventus) et le vainqueur de la Coupe d’Italie 2014 (Napoli). 

Pour ce match, Mister Allegri a composé un XI très classique avec une défense à 4 désormais, Vidal repositionné dans un rôle plus offensif et la doublette habituelle depuis un an et demi : Tevez – Llorente.

Dès le coup d’envoi de Paolo Valeri, les deux formations vont de l’avant dans un stade plutôt silencieux et observateur. Les spectateurs n’auront pas le temps de s’ennuyer puisque la Juve va ouvrir le score au bout de 5 minutes de jeu seulement. Ballon en profondeur très mal dégagé par les centraux Napolitains qui ne se parlent pas, Carlos Tevez n’en demandait pas tant. L’Argentin récupère le ballon et file crucifier Rafael, déjà 1-0. Les gros problèmes défensifs du Napoli sont bien vite mis en évidence, comme c’est le cas depuis le début de la saison. Face à Tevez, ça ne pardonne pas. Les Partenopei vont mettre plusieurs minutes à s’en remettre et vont répondre via leur capitaine à la 16e, belle frappe d’Hamsik légèrement contrée par Chiellini, le cuir s’écrase sur le poteau d’un Gigi Buffon battu. Les actions vont s’enchaîner durant cette première période grâce à la mollesse des défenseurs Napolitains. Long ballon sur Llorente qui dévie parfaitement sur Tevez, grosse reprise que Rafael pourra contrer avec ses poings.

Rebelote la minute suivante et le même schéma, le gardien Brésilien touchera de justesse une frappe de l’infernal Carlitos. Première mi-temps équilibrée au niveau de la possession de la balle (50/50), les Bianconero se montrent tout de même plus tranchants avec le ballon, les Azzurri font des erreurs à l’image du contre emmené par les ex du Real Madrid. Contre très mal négocié avec un hors-jeu de Callejon pour quelques centimètres sur une passe de Gonzalo Higuain (38e). L’Argentin obligera Buffon à un bel arrêt quelques minutes plus tard suite à une grosse frappe à l’entrée de la surface de réparation. 1-0 à la mi-temps, mérité pour la Juventus, Napoli possède encore les moyens de revenir cependant.

En seconde période, quelques frissons pour les Napolitains avec un coup-franc d’Andrea Pirlo sur son bon pied à 29 mètres de la cage. Contré par le mur, le corner qui suivra ne donnera rien non plus, Patrice Evra sera trop court pour ajouter son deuxième but sous le maillot de la Vielle Dame. Pour les hommes de Benitez, l’occasion de revenir au score aura lieu quelques instants plus tard. Sublime d’ouverture d’Hamsik pour Callejon, l’Espagnol croisera trop sa frappe, énorme raté. Par la suite, c’est Higuain qui aura une énorme opportunité : lancé côté gauche, il tente de lober Buffon, le ballon rebondira sur le poteau pour la seconde fois de la soirée. Les Napolitains n’y arrivent pas (encore), Allegri lancera Pereyra dans la foulée pour briser cette dynamique dangereuse, sortie de Pirlo. Rien n’y fera pourtant, c’est Gonzalo Higuain parfaitement servi par de Guzman qui égalisera d’un superbe coup de tête pour les Partenopei, mérité là aussi (1-1). Fin de match indécise, les équipes n’osent pas jeter à corps perdu dans la bataille finale. La Juventus se révoltera dans les dernières minutes, en vain. Egalité, 1-1, on fait durer le plaisir à l’autre bout du monde. Prolongations.

Comme dans le temps additionnel de la seconde période, les Bianconeri ont le pied sur la balle et font tout pour enfoncer le clou le plus vite possible. Premier quart d’heure blanc et noir sans pour autant faire le break, Koulibaly sauvera son équipe sur la ligne après une frappe de Vidal, toujours 1-1 durant la mini-pause. L’éclair de génie interviendra à la 107e, grosse percussion de Paul Pogba qui passera pour Carlos Tevez. La suite est bien connue, feinte de l’Apache et frappe à ras terre poteau rentrant, laissant Rafael sur ses appuis en plein milieu de son but (2-1). Doublé de l’Argentin, la Juventus mène à nouveau après avoir outrageusement dominé ces prolongations. Et pourtant, alors que le banc Turinois commençait à avoir le sourire, le Napoli va s’arracher à la 118e. Centre de la gauche vers la droite cette fois-ci et conclusion d’un certain… Gonzalo Higuain (2-2) ! Doublé de l’autre attaquant de pointe, l’autre Argentin, l’autre figure de proue de l'équipe. Deux buts partout au bout des prolongations, tirs aux buts.

C’est le Napoli qui démarre la séance et c’est Gianluigi Buffon qui brille, bel arrêt de la légende sur Jorginho. Dans la foulée, Tevez, le héros Bianconero se loupera également, son tir frappera le montant de Rafael. Ensuite, Ghoulam, Vidal, Albiol, Pogba, Inler, Marchisio, Higuain, Morata, Gargano, Bonucci ne trembleront pas. En revanche, les portiers prendront dessus sur Mertens puis Chiellini, partie extrêmement tendue. De même pour Callejon, Pereyra loupera sa balle de match en tirant au-dessus. Au final, Koulibaly inscrira le sien et c’est Rafael qui ira chercher la frappe de Simone Padoin, le 18e penalty de la soirée. Le Napoli remporte la Supercoupe d’Italie 6 tirs aux buts  5, deux heures et 40 minutes après le coup d’envoi, au bout du suspens. Second succès des Napolitains dans cette compétition après 1990, un grand bol d’air frais après une première partie de saison en demi-teinte.

Déception pour les Bianconeri qui auront menés au score deux fois avant de perdre durant la cruelle séance de tirs aux buts malgré trois arrêts de Gianluigi Buffon. Cinquième défaite en Supercoupe d’Italie pour 11 participations.