On aura entendu parler de cette finale de Coupe d’Italie bien avant que les deux formations commencent à taper dans le ballon, malheureusement. Un tifoso napolitain a été sérieusement blessé plusieurs heures avant le match en plus de deux autres personnes. On découvrira au cours de la soirée que ces incidents n’avaient rien à voir avec le football, ce sont des événements criminels étrangers. A l’heure où les supporters napolitains à l’intérieur du stade n’avaient pas cette information, ils ont tout simplement mis le désordre dans l’enceinte. Quand Hamsik, le capitaine Partenopei veut dialoguer avec les représentants des ultras napolitains, ces derniers n’hésitent pas à balancer des pétards et autres bombes agricoles pour éloigner la sécurité et les officiels qui étaient venus avec le Slovaque, les ultras préférant un dialogue avec le joueur, uniquement. Ces fameux leaders ultras sont d’ailleurs très proches de la Camorra, la mafia napolitaine, c’est bien connu mais il est préférable de le rappeler. Les tifosi sont enfin au courant de l’histoire, se calment légèrement et préviennent qu’il n’y aura ni tifo, ni encouragements (ce qui ne sera pas vrai pour ce dernier point sur l’ensemble du match) pendant la partie. Les joueurs rentrent enfin sur le terrain, l’hymne italien est malheureusement conspué par le stade laissant paraître un avant-match absolument sinistre pour l’image du football italien en général.

Les deux coups d'éclat d'Insigne

La finale commence donc à 21h45, soit 45 minutes après le coup d’envoi qui était prévu, dans une ambiance très spéciale. Les équipes mettent plusieurs minutes avant d’entrer dans la partie ce qui paraît assez logique. Le premier frisson (du match) aura lieu à la 6ème minute, une frappe d’Insigne dangereuse puis une tête d’Higuain sauvée sur la ligne par l’espagnol Borja Valero, bien placé pour sauver son équipe. Le Napoli est plus incisif, sur un contre bien mené par Hamsik, c’est encore Insigne qui va frapper, celle-ci ira au fond (0-1). La Fiorentina a la tête sous l’eau, cela ne va pas s’arranger pour eux… A la 17ème « ce diable » d’Insigne enfonce les hommes de Montella sur une bonne passe d’Higuain, sa frappe est contrée, Neto ne peut rien faire (0-2). Le petit napolitain fait très forte impression, tout cela sous les yeux de Cesare Prandelli, quelle ingénieuse idée au vue du Mondial. La Viola va s’en remettre doucement et 10 minutes plus tard, Vargas, lancé par un coéquipier, ajuste Reina d’une frappe puissante assez caractéristique du joueur (1-2), cette finale est folle. Juste avant la pause, Aquilani pense égaliser, son but est refusé pour hors-jeu par M. Orsato. Ce dernier siffle la fin d’une première période très plaisante.

Mertens assure la victoire

Au retour des vestiaires, le match est toujours aussi vivant, les équipes vont de l’avant mais la Viola ne parvient pas à égaliser, pas encore du moins. Montella change même son système à la 55ème, son 4-3-1-2 devient 3-5-2. Coïncidence ou pas, le quart d’heure qui va suivre sera le plus calme du match. A vingt minutes du terme, Higuain encore incertain il y a quelques jours, sort pour Pandev. De l’autre côté, c’est Giuseppe Rossi qui revient après de (trop) nombreuses semaines d’indisponibilité, l’Italien entre à la place de Joaquin. Le match se redynamise et un nouveau tournant interviendra avec l’expulsion d’Inler, le milieu défensif suisse laisse le Napoli en infériorité numérique pour 15 minutes. La Fiorentina en aurait pu en profiter dans la foulée mais Ilicic loupe une énorme occasion, en croisant trop sa balle piquée. Le Slovène pourra s’en mordre les doigts, la main voire le bras puisque c’est Dries Mertens qui va enterrer les derniers espoirs florentins dans le temps additionnel suite à un énième contre ultra-dangereux (1-3). Le Napoli remporte sa cinquième Coupe d’Italie au bout de la nuit romaine après 1962, 1976, 1987 et 2012.

Rafael Benitez sauve une saison où l’on voyait Naples embêter la Juventus au sommet du championnat et où leur campagne européenne s’est résumée à un parcours très léger en Europa League. La Fiorentina aura fait une saison correcte, une quatrième place honorable en championnat malgré un parcours européen qui s’est arrêté trop tôt, le problème des clubs italiens sur le continent cette saison encore.