A vrai dire, Palerme connaît bien la Serie B, 44 saisons en seconde division, 32 en première et quelques-unes dans les divisions inférieures. Bien que ça ne fasse jamais vraiment plaisir, il était grand temps d’aller purger un peu en Serie B après deux saisons catastrophiques au plus haut niveau. Un an plus tard, les Rosanero ont su faire le parcours idéal pour retrouver l’élite le plus rapidement possible.

Les raisons de la descente

Il y a pile 10 ans, Palerme remportait la Serie B pour la quatrième fois de son histoire. L’année suivante, le club réalise une excellente saison et termine sixième de Serie A avec une équipe composée de Barzagli, Grosso ou encore Luca Toni. L’équipe enchaîne les bonnes performances les années suivantes en collectionnant les participations aux compétitions européennes, la belle vie. La saison 2011/2012 marquera la fin de la Dolce Vita sicilienne. Le mercato estival est agité, (comme souvent), Palerme vendra Sirigu et Pastore pour 46.9 millions d’euros au PSG pour acheter des joueurs qui n’auront pas le profil pour refaire une saison séduisante, des erreurs de casting qui coûtera à Palerme la 16e place au classement cette année-là.

Ce n’est évidemment pas la seule raison, il est primordial de mettre le doigt sur ce qui va mettre en l’air un quelconque projet sportif du côté de Palerme, son président : Mauricio Zamparini. Appelez-le « Le mange-entraîneurs », cela lui va tellement bien : 55 coachs viré par ses soins depuis ses débuts à Venise en 1988, le monsieur a un léger côté lunatique. Pour preuve, la saison 2012/2013, celle qui va mener les palermitains en seconde division, Zamparini va prôner le « Je change d’entraîneur comme de chemise ». Il commence la saison avec Giuseppe Sannino qu’il vire mi-septembre, Gian Piero Gasperini arrive et repartira début février laissant le champ libre à Alberto Maleasni. Ce dernier ne restera qu’un mois, Zamparini rappelle Gasperini, nouvel échec, le contrat est rompu au bout d’une semaine, le président foldingue rappelle le premier manager de la saison, Sannino, qui ne pourra redresser la barre, Palerme est en Serie B. Le fiasco total.

Un début de saison compliqué

Les palermitains redécouvrent les joies de la seconde division et les premières questions se posent, quel effectif et surtout quel entraîneur ? Des joueurs comme Ilicic, Garcia ou Donati sont vendus, Fabrizio Miccoli part à Lecce, une page se tourne. Sur le banc, Giuseppe Sannino tente l’expérience avec le Chievo, Zamparini va conclure un contrat avec un débutant dans le métier. Après une courte expérience avec Sion dans le championnat suisse, l’élu se nomme Gennaro Gattuso. Un gros challenge qui lui laissera un goût amer puisque l’ex milanais sera éjecté au bout de six petits matchs de Serie B ainsi qu’une élimination en Coupe d’Italie. Zamparini vire donc Gattuso le 25 septembre et le remplace par Giuseppe Iachini, l’inquiétude grandit chez les tifosi.

C’est pourtant le tacticien italien qui va rassurer tout le monde et qui va apporter des résultats probants rapidement. S’appuyant sur un 3-5-2 pouvant évoluer vers un 3-4-1-2, l’équipe prend ses marques au fil des matchs et progresse en essuyant que très peu de contre-performances. Les roses et noirs parviennent même à se hisser en tête du championnat avant la trêve hivernale, la course à la montée est plus que jamais d’actualité.

Le sacre

L’équipe-type prend forme autour des Sorrentino (gardien),  Pisano, Munoz, Andjelkovic (défenseurs), Bolzoni, Barreto (milieux) et une paire offensive prolifique : Lafferty et A. Hernandez. Le premier est prêté par Sion, (grâce à Gattuso) et est l’auteur d’une saison aussi bonne que surprenante, il faut dire qu’un nord-irlandais qui brille en Italie, ce n’est pas légion. Lafferty en est à 11 réalisations en Serie B, 2 de moins qu’Abel Hernandez, meilleur buteur du club (13 buts). L’uruguayen qui tenait absolument à rester à Palerme malgré des offres très intéressantes il y a un, est un pion essentiel du dispositif de Iachini. Le club de Zamparini est inarrêtable,  c’est un Palerme de luxe, un Palerme supersonique qui effectue une deuxième partie de saison magique. L’équipe enchaîne les performances et reste sur une série impressionnante de 18 matchs sans défaites grâce à ce nouveau succès face à Novara cet après-midi. La dernière défaite remonte au 21 décembre dernier, face à Carpi (1-0), une éternité.

La victoire face à Novara scelle le sort de Palerme, le club est champion et évoluera en Serie A l’année prochaine. Le seul et unique but du match face à Novara est signé Vazquez avant la mi-temps. Une fois le coup de sifflet final, les joueurs ont fêté dignement le retour dans l’élite avec ses très nombreux tifosi qui ont fait le déplacement. Même image à Palerme qui savoure pleinement cette merveilleuse nouvelle, ils pourraient célébrer une autre excellente nouvelle dans les prochains jours : la relégation de Catane en Serie B. Dommage pour les amateurs du Calcio, le derby de Sicile ne devrait encore pas avoir lieu l’année prochaine.

Le point en Serie B

A cinq journées de la fin, on commence à y voir plus clair, Empoli s'affirme comme le favori à la deuxième place. Pour la troisième position, tout reste à faire, de nombreuses vont batailler jusqu'au bout pour décrocher les play-off (de la troisième à la sixième place). Derrière, la Juve Stabia et la Reggina semblent condamnés à la troisième division, ce n'est pas fini pour Padova et Novara, Citadella et Varese sont encore tout près de la zone rouge.

1 - Palerme / 78 p

2 - Empoli / 62 p

3 - Crotone / 58 p

4 - Latina / 58 p

5 - Cesena / 56 p

6 - Virtus Lanciano / 54 p

7 - Spezia / 54 p

8 - Modène / 53 p

9 - Trapani / 52 p

10 - Sienne / 52 p

11 - Avellino / 52 p

12 - Bari / 51 p

13 - Brescia / 49 p

14 - Carpi / 49 p

15 - Pescara / 47 p

16 - Ternana / 45 p

17 - Varese / 43 p

18 - Cittadella / 42 p

19 - Novara / 40 p

20 - Padova / 35 p

21 - Reggina / 27 p

22 - Juve Stabia - 18 p