En Islande, la glima (une sorte de lutte) est aussi populaire que le football. C'est à se demander s'il n'existe pas un lien entre ces sports vu le combat livré par les islandais ce soir. Pour leur tout premier Euro, les vikings ont tenu en échec le Portugal de Cristiano Ronaldo, les yeux dans les yeux.

Acte I : Le bon départ du Portugal

A la surprise générale, la première occasion franche de la partie a lieu devant les cages portugaises. Dès la 4e minute, Rui Patricio dû s'employer, à deux temps, pour stopper une tentative signée Sigurdsson, la star de cette équipe islandaise habituée aux joutes de la Premier League avec Swansea. Piqués à vif, les portugais réagissaient alors. Leur jeu devenait petit à petit plus huilé, mieux organisé et les hommes de Fernando Santos devenaient plus dangereux. Si l'Islande offrait à son adversaire une opposition sérieuse pendant un quart d'heure, la qualité lusitanienne finissait par prendre le dessus. Hannes Haldorsson parvenait à retarder l'échéance en repoussant d'abord la tentative de Nani d'un superbe arrêt réflexe (22')  puis en prenant le dessus sur Ronaldo (26'). Le gardien âgé de 32 ans finira par craquer six minutes plus tard. Sur un centre d'André Gomes issu d'une belle action collective sur la droite, Nani coupait au premier poteau pour ouvrir le score (1-0, 32'). Avec douze frappes contre deux islandaises à la mi-temps, les portugais auraient pu aggraver la marque, ce qui aurait été une bonne idée vue la seconde mi-temps produite par les rouges.

Acte II : Le coup de massue de Bjarnason

Au retour des vestiaires, CR7 faisait comprendre aux siens qu'il fallait rapidement alourdir la marque. Sa frappe croisée n'accrochait toutefois pas le cadre (47'). L'Islande de Lars Lagerbäck n'était pas venue à Saint-Etienne en touriste et le faisait savoir en réagissant de bien belle manière. Sur un caviar de Gudmundsson au second poteau, Bjarnason, le milieu du FC Bâle oublié par un Vieirinha dans un mauvais soir, égalisait d'une volée du plat du pied droit ne laissant aucune chance à Rui Patricio (1-1, 50'). Un véritable coup sur la tête de Pepe et consort qui ne réussiront jamais vraiment à se relever. Leur jeu devenait bien plus brouillon qu'en première mi-temps et malgré 70% de possession, ils n'arrivaient pas à emballer la partie, souvent confrontés à des islandais aggressifs, faisant de chaque duel un combat, poussés par une vague bleue scandant de forts chants nordiques. Le capitaine Gunnarsson, adepte des touches longues, était omniprésent dans les duels. Sighthorsson, si faible avec les canaris cette saison, dominait dans le jeu aérien. Un collectif solide, à l'image des italiens hier, qui parvenait à faire face à des portugais rués vers l'attaque. En faisant entrer sa pépite de 18 ans Renato Sanches (Bayern), Ricardo Quaresma puis Eder, Santos jetait ses derniers atouts dans la bataille, en vain. Les vikings restaient sur leur garde. Cristiano aura eut la balle de match entre les pieds. Son coup franc à 33 mètres est repoussé de la main par le mur de glace islandais. Nouvelle tentative neuf mètres plus près, toujours dans le mur. Décidemment ces portugais et leurs murs... Le maçon de la soirée était islandais et se nommait Hannes Haldorsson. Auteur de huit arrêts, il détient le record dans ce début d'Euro. Thor de son deuxième prénom, comme un symbole.