Le FC Barcelone est-il en fin de cycle. Depuis la fin des années Guardiola, les specialistes se posent cette question. Aujourd'hui, elle se pose de plus en plus pour caractériser une équipe à bout de souffle, qui doit faire face à d'étonnants problèmes judiciaires, qui empêchent les Catalans d'être réellement bons sur le terrain. Pourtant, aujourd'hui, le FC Barcelone n'y arrive plus du tout. Le jeu est toujours bloqué aux années Guardiola, malgré l'apport d'individualités et des tactiques un poil différente des deux entraîneurs suivants Guardiola. On vous présente les signes qui montrent que le Barça est en fin de cycle.

Un entraîneur étouffé

Tata Martino semblait être un choix extrêmement prometteur, au départ. Argentin, et proche de Lionel Messi, finalement, au fil des mois, le jeu du Barça n'a pas vraiment évolué. Pire, il semblerait que l'entraîneur argentin n'ait pas du tout le sens tactique qu'avait Pep Guardiola. Peu de réactions sur le banc de touche, comme pendant les conférences de presse, Tata Martino n'est, aujourd'hui, qu'un entraîneur parmi d'autres. Difficile pour un entraîneur aussi peu forte-tête de donner des instructions à des joueurs qui ont une trop grande influence. Si les rumeurs de départ semblent vraies, cela donnerait raison à Pep Guardiola qui avait expliqué son départ par le manque de motivation des joueurs. Finalement, les rumeurs de départ étaient déjà présentes quand le Barça était leader du championnat avec une maîtrise que l'on ne connaît plus aujourd'hui : mal du pays ou autres, Tata Martino avait montré plusieurs signes de lassitude face à une équipe, qui a tout gagné. Klopp pourraît arriver mais devrait se casser les dents face à ce problème récurrent pour une équipe qui a tout gagné. Comme la saison dernière, les joueurs prennent assurément tous, le dessus sur l'entraîneur. Le futur entraîneur du Barça (s'il y en a) devra être assurément grande-gueule et très critique face à des joueurs qui ne se sentent plus motivés par la gagne.

Des cadres en veille

Nostalgiques sont les supporters du Barça : une telle emprise du football européen pendant plus de cinq années a été faste pour le club catalan. Sauf qu'aujourd'hui, les supporters se demandent si des Xavi, Puyol, voire même Iniesta peuvent tenir un match entier. Aujourd'hui, si Puyol a annoncé son départ à la fin de la saison, Xavi n'est que l'ombre de lui-même : si quelques éclats peuvent ressortir, la preuve est que son corps ne peut plus suivre. Habitué à jouer un nombre important de match, aujourd'hui Xavi n'affiche plus les statistiques d'antan. Pour Iniesta, c'est autre chose : particulièrement irrégulier, cette saison, il paye des matchs en deça des espérances. Etincelant à l'aller des quarts de finale de la C1 contre l'Atletico, il n'a été que l'ombre de lui-même au match retour. Lui aussi semble être lassé du FC Barcelone. Le manque de motivation semble être un facteur qui aggrave la situation de l'équipe, dont certains jouent depuis une décennie au club. Le Barça a manqué l'étape du renouvellement, malgré l'arrivée de Fabregas, mais lui aussi encore trop irrégulier pour jouer le "taulier" à la place de Xavi. Si quelques joueurs issus de la Masia sont en train d'éclore, comme Sergi Roberto, plutôt fin technicien, il se pourrait qu'il soit distancé par les futures arrivées (si l'UEFA autoriste les transferts). Enfin, le départ de Victor Valdès, les négociations présumées de Dani Alvès semblent avoir fragilisé la mentalité de compétiteur des joueurs qui sont peut-être trop attachés l'un à l'autre. Le conseil que l'on pourrait donner aux dirigeants du FC Barcelone serait de faire avancer les choses à la Masia et à l'équipe B pour pouvoir lancer des joueurs frais et nouveaux, notamment au milieu de terrain, où seul Busquets semble intouchable.

Des affaires judiciaires plombantes

Affaire Neymar, affaire Messi, affaire des transferts de mineurs. Voilà l'ambiance du club FC Barcelone. Pas tout à fait favorable à continuer à enchaîner les victoires et les titres. L'an passé, Messi était au coeur d'une vaste évasion fiscale. Si la suite du jugement n'a pas été encore décidée, le lutin argentin aura vécu une année 2013 difficile, qui en laisse présager une autre compliquée. Car si le FC Barcelone a, avec cette affaire, eu des retours d'image négatif, c'est que derrière, le club a aussi sa part d'ombre. Le "Mès que un club" n'est finalement plus très clair pour les supporters : l'affaire Neymar, dont le transfert a été scruté de près par la justice espagnol, car le prix du joueur brésilien serait largement supérieur aux 57 millions annoncés par le club. Si cette affaire a fait éjecter Rosell, c'est toute la maison catalane qui commencé très fortement à basculer. Le jour où, le 2 avril 2014, le Barça se voit interdire de transferts pendant deux mercatos de suite : pour cause, des transferts de mineurs litigieux. Cette fois-ci, le Barça qui devait absolument recruter pour prendre le relais d'une génération dorée en déclin se prend une claque monumentale au niveau judiciaire et éthique. Une nouvelle fois, le FC Barcelone a joué avec le feu et a flirté avec l'illégalité ou si ce n'est a joué à l'illégalité. C'est toute une administration Rosell, aux postes depuis 2010 qui aura montré son côté sombre.

Messi, Neymar : où sont les magiciens ?

On les attendait de pied ferme. On arrive bientôt à la fin de la saison, et on peut dire que ce duo aura déçu. Malgré des grandes promesses, en début de saison, le duo de magiciens a été freiné par les blessures de Messi et le manque d'impact de Neymar. Lionel Messi n'a réellement plus l'impact d'antan (de quoi donner raison au journaliste de Canal +, Hervé Mathoux qui avait dit que le meilleur de Messi était derrière lui), malgré 25 buts en 25 matchs en Liga, mais aujourd'hui, il semble totalement préoccupé par la Coupe du Monde qui l'élèverait au rang de légende du football. De quoi faire sauter certains supporters après sa prestation calamiteuse contre l'Atletico au match retour, où il aura couru que 6 kilomètres et aura perdu un peu moins de la moitié de ses ballons. Si évidemment depuis sa blessure, Messi a été contraint au repos forcé, preuve qu'aujourd'hui, le lutin n'a plus confiance en son corps. Comme il y a quelques années. L'autre problème du Barça, c'est Neymar. Auteur de très bons matchs comme d'autres moins bons, le joueur brésilien de 22 ans n'a pas fait taire les détracteurs : 9 buts en 24 matchs joués en Liga, c'est peu, mais explicable par un besoin d'adaptation important. Sauf que le Barça avait recruté Neymar pour pouvoir remplacer qualitativement Messi en cas de méforme et blessure. Mais aujourd'hui, Neymar ne donne pas satisfaction. Si on devrait être indulgent avec lui dès sa première année, c'est que c'est certainement le rapport qualité/prix qui doit être vite rentabiliser pour le Barça. A l'instar de Bale au Real Madrid, Neymar devra tout prouver lors de sa deuxième saison. Sinon, un départ (impensable aujourd'hui) pourrait bien lui être certifié.

Un jeu qui ne surprend plus

On l'avait déjà annoncé à la fin des années Guardiola. Pourtant, preuve qu'au Barça on s'y obstine. Le jeu de la préservation de balle, du beau jeu, le tiki-taka est toujours présent, malgré une variante évidente de la part de Martino. Mais les 70 voire 80% de possession de balle ont vite montré leurs limites, notamment face à des équipes compactes et bien regroupées. La preuve contre l'Atletico Madrid. Pire, si on pensait que le Barça pouvait perdre sur un coup du sort face à des équipes défensives, ce sont bien les confrontations contre des équipes qui jouent comme le Real Madrid de cette année, ou le Bayern Munich de la saison dernière qui a véritablement montré les failles du système prôné par Guardiola, repris par Vilanova et varié par Martino. Aujourd'hui, aucun ne semble réellement inquiet de ce problème qui en devient récurrent de la possession stérile. Et pourtant, le Barça ne surprend plus, et le jeu est téléphoné. Simple pour l'adversaire de ramener un 0-0 ou de battre le Barça. Exit le jeu des passes courtes, place au football offensif et performant. Soit ce que n'est plus le Barça depuis 2,3 saisons.

Si la saison du Barça n'est pas, à l'heure actuelle, certaine d'être blanche, puisqu'il reste le championnat, toujours jouable, le FC Barcelone devra (enfin) prendre en compte les errances d'un groupe qui aura subi depuis deux, trois ans les désillusions, notamment en Ligue des Champions. Un nouvel entraîneur, motivé et motivant, une équipe rajeuni et une atmosphère en coulisses apaisée devrait relancer la machine catalane. Le renouveau, c'est déjà maintenant à Barcelone !