Organisé dans un 4-1-4-1 que l'on peut légitimement comparé à un 4-3-3 classique, ce schéma a été inefficace face au Borussia Dortmund. S'il est vrai que le portier remplaçant Starke n'a pas été au mieux et que la charnière Van Buyten-Boateng est loin d'être une assurance tout risque, c'est véritablement au milieu que les bavarois ont failli. La composition était la suivante avec le jeune recrue Thiago Alcantara au poste de 6, seul devant la défense, Kroos et Müller devant lui, Robben et Shaqiri en ailiers. La saison passée, le triangle du milieu de terrain était inversé avec la pointe vers l'attaque et deux hommes devant la défense. Ce Bayern était un rouleau-compresseur qui laminait tout sur son passage. Hier soir, on a vu une équipe fébrile et impuissante, à l'opposé du Bayern d'il y a deux mois. Pour autant, c'est loin d'être surprenant.

Un Müller totalement perdu

Ce fut certainement la plus grosse déception de la soirée. Encore plus qu'un Mandzukic transparent ou que les performances médiocres de Starke et Van Buyten. Etrange à dire mais Thomas Müller a été transparent hier soir et a eu un impact inexistant sur la rencontre. Excepté une reprise de volée qui s'écrase sur la transversale à dix minutes de la fin du match, on n'a pas vu celui qui est habituellement l'homme fort du secteur offensif munichois. Associé à Toni Kroos derrière l'attaquant, cette association plutôt séduisante sur le papier a été une vraie catastrophe en pratique. Ce n'est pas un hasard si à la mi-temps Guardiola fit reculer Kroos d'un cran.

Durant le premier acte, les deux internationaux allemands se sont littéralement marchés dessus et n'ont jamais réussi à trouver le positionnement adéquat. Alors qu'habituellement ce sont deux joueurs qui apportent du liant et de la fluidité dans le jeu, leur passage à vide d'hier soir s'est fait ressentir sur le jeu bavarois. Sans eux et avec un Robben muselé par Schmelzer sur le côté gauche et un Shaqiri très peu incisif sur l'autre aile, c'est Lahm qui aura été le seul à faire la différence offensivement. Un peu léger pour un champion d'Europe ... Mais tout n'est pas à jeter.

Thiago, c'est très fort

Lorsque Guardiola a recruté son ancien poulain au barça, on se demandait quel était l'intérêt de recruter un nouveau joueur dans un secteur déjà bien garni à part pour qu'il fasse banquette. Hier, Thiago a mis tout le monde d'accord et prouvé qu'il a les capacités pour bousculer la hiérarchie. Le fait de voir Schweinsteiger sur le banc et Martinez en tribune n'était pas totalement anodin même si le premier était légèrement blessé et le second encore en phase de reprise après la Coupe des Confédérations. Ce sont des images qu'on pourrait voir régulièrement cette saison.

A chaque fois qu'il touchait le ballon, on savait qu'il allait aller là où il le faut avec les caresses que lui faisaient l'international espagnol. Le patron c'était lui. En plus d'offrir en permanence une solution à ses coéquipiers, il a été à l'origine de nombreux mouvements, notamment celui qui apporta le premier but bavarois. Il a fait ce qu'il sait faire et dans la position que lui a attribué Guardiola, il peut devenir un élément clé de l'équipe. Mais l'Hispano-Brésilien a été le seul à être à la hauteur et on peut clairement se dire qu'il vaut mieux que le collectif soit bien rôdé, ce qui n'était pas le cas hier.

Alors bien sur, c'était le premier match de Pep à la tête du Bayern et même s'il s’appelle Guardiola, il y a un temps d'adaptation logique. Il a aussi été recruté pour apporter sa patte sur ce groupe de gagneurs. Mais ce qu'on peut lui reprocher, c'est de vouloir changer la base du succès munichois de la saison dernière qui était son milieu ultra efficace avec la paire Schweinsteiger-Martinez devant la défense et un Müller exceptionnel devant eux. Il est normal que l'idée de jeu change vu que l’entraîneur est nouveau mais changer de système est peut-être de trop. Même si tous les joueurs qui composent le milieu sont des Internationaux chevronnés qui s'adapteront sans doute au fil du temps au 4-1-4-1, ils ont atteint leur plénitude dans le 4-2-3-1 et si Guardiola veut s'éviter de mauvaises surprises, c'est le schéma qu'il devra utiliser. En tout cas, s'il continue dans cette voie et que ça marche on criera au génie, s'il échoue, il se fera lyncher. Das ist der fußball.

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