La tournée en Amérique du Sud aura finalement résulté de deux défaites. Après celle subie mercredi à Montevideo face à l'Uruguay (0-1), l'équipe de France s'est inclinée à Porto Alegre face au Brésil, pays organisateur de la prochaine Coupe du Monde (3-0). Après une bonne première période, les Bleus se sont écroulés en deuxième mi-temps après l'ouverture du score de Oscar (53'), suivi de Hernanes et Lucas sur pénalty qui ont scellé le suspens en fin de rencontre. A un an de la Coupe du Monde brésilienne, les joueurs de Didier Deschamps ont pu constater tout le chemin qui leur restait à parcourir alors que de son côté le Brésil se rassure un petit peu à six jours de l'ouverture de sa Coupe des Confédérations face au Japon à Brasilia. 

Quatre défaites lors des cinq derniers matches

Pour la dernière étape, et le dernier match de la saison des Bleus, Didier Deschamps avait décidé de changer huit joueurs par rapport au match face à l'Uruguay et de faire évoluer son système de jeu en 4-3-3 avec le Stéphanois Joshua Guilavogui en sentinelle devant la défense épaulé de Matuidi et Cabaye. Face à un Brésil en plein doute qui n'avait remporté qu'une seule rencontre depuis l'arrivée de Scolari sur le banc en novembre dernier (face à la Bolivie 4-0) et qui pointe à son pire classement FIFA, 22e place, la France avait l'occasion de se faire plaisir dans un match de gala et de se rassurer. Mais à l'image de Hugo Lloris qui sur son premier ballon du match s'est fait peur tout seul dès la première minute, la soirée s'annonçait compliquée. Pourtant, les Bleus ont fait jeu égal avec la Seleçao durant toute la première période. Combatifs, et agressifs, les joueurs de Didier Deschamps auraient pu faire la différence dans le sillage d'un très bon Dimitri Payet, seule vraie satisfaction de cette tournée en Amérique du Sud. Mais ni Guilavogui (14', 37'), ni l'ailier lillois (23') n'ont pu inquiéter Julio César. Côté brésilien, les 45 premières minutes ont semblé un festival d'occasions assez invraisemblables à l'image de Neymar trop court (31', 44') ou Fred maladroit (42'). 

Scruté par tout un pays, et par le monde entier depuis son transfert à Barcelone, Neymar a une nouvelle fois déçu en sélection ce soir bien pris par Debuchy mais a été décisif sur le second but des siens à cinq minutes de la fin en remettant le centre de Lucas sur Hernanes qui n'avait plus qu'à conclure (85', 2-0). Auparavant, Oscar, joueur du monde à avoir le plus disputé de rencontres cette saison, 75, avait mis son Brésil sur les bons rails en ouvrant le score au point de pénalty sur un service idéal de Fred (53', 1-0). Battu à la conquête du ballon et dans la volonté, la France a littéralement lâché prise dans le second acte et aurait pu repartir à Paris avec une addition encore plus sèche si Hulk n'avait pas trop ouvert son pied (46'), ou si Oscar avait assuré quelques minutes après son but (55'). Finalement, c'est donc le milieu offensif de la Lazio, Hernanes, qui a doublé la mise avant que le Parisien Lucas ne termine le travail sur un pénalty consécutif à une faute de Debuchy sur Marcelo (90'+1, 3-0). 

Payet, la seule satisfaction

A un an de la Coupe du Monde 2014, l'équipe de France a donc constaté tout le travail qu'il lui restait à faire et a connu la cinquième défaite de l'ère Deschamps en onze rencontres soit un bilan assez fragile. Pis encore, les Bleus ne marquent plus. Aligné d'entrée ce soir, Karim Benzema n'a une nouvelle fois pas trouvé le chemin des filets et ne s'est même pas procuré la moindre occasion portant son temps d'inefficacité à 1082 minutes. Transparent, le cas de l'attaquant madrilène pose de plus en plus problème. Le bilan de cette tournée en Amérique du Sud se solde donc par deux défaites, et aucun but marqué, et des doutes pleins les valises. Beaucoup de questions restent encore en suspend comme la charnière centrale, bancale une nouvelle fois ce soir tout comme mercredi, ou encore l'arrivée d'un véritable tueur de surface. Seul satisfaction, Dimitri Payet qui a impressionné lors des deux rencontres et a sans doute marqué des points dans la tête du sélectionneur Deschamps. Un Didier Deschamps qui est apparu dépité à la sortie de la rencontre pointant du doigt "le manque d'engagement criant" de ses joueurs et qualifiant ce séjour de "difficile et laborieux". Cette fois on en a eu la confirmation, le Brésil est encore loin.