L'espoir ne semblait plus permis depuis plusieurs mois. Plongé dans le coma, victime de sévères lésions au cerveau, le jeune pilote de 25 ans paraissait condamné. La semaine dernière, dans un entretien à France Info, son père Philippe se déclarait "de moins en moins optimiste". La terrible nouvelle est tombée : Jules Bianchi est décédé hier, à l'hopital de Nice où il avait été rapatrié en novembre.

Accident à Suzuka

C'est lors du Grand Prix du Japon, le 5 octobre 2014, que Bianchi a été victime du terrible accident qui vient de lui coûter la vie. Alors que la pluie venait de s'abattre sur le circuit de Suzuka, l'Allemand Adrian Sutil quittait la piste dans un virage rapide. Un tour plus tard, Bianchi sortait de la piste au même endroit, et percutait la dépanneuse venue dégager la monoplace de Sutil. Le choc frontal à la tête laissait le Français dans le coma. D'abord soigné à l'hôpital de Suzuka, puis rapatrié en France, Jules se battait jusqu'au bout avec force, selon les témoignages de ses proches. Jules était le petit-fils du pilote Mauro Bianchi, et le petit-neveu de Lucien Bianchi, lui aussi décédé en course.

Espoir de la F1 française

Jusqu'à ce jour pluvieux d'octobre, Bianchi était l'étoile montante de la F1 française. Après une carrière brillante dans les catégories inférieures (champion de France et vice-champion du monde de karting en 2006 - cette deuxième place ayant été, ironie du sort, acquise à Suzuka), vainqueur du championnat de F3 Euroseries en 2009, 3ème du championnat GP2 en 2010 et 2011), il entrait en F1 en 2013 dans la petite écurie Marussia. Au volant d'une monoplace peu performante, son plus haut fait d'armes était la neuvième place à Monaco en 2014. Il inscrivait à cette occasion les seuls points de l'histoire de son écurie. Bianchi était surtout pilote d'essais pour Ferrari, ce qui le destinait vraisemblablement à décrocher un volant de titulaire chez la Scuderia à l'avenir.

Conséquences pour la sécurité

L'accident de Jules aura eu pour conséquence un renforcement immédiat de la sécurité en F1 : introduction de la "virtual safety car", destinée à faire ralentir fortement les pilotes dans une zone d'accident, précautions supplémentaires lors de l'utilisation de dépanneuses, utilisation quasi-systématique du drapeau rouge en cas de sortie de piste en essais libres pour éviter le suraccident. Le monde de la F1, à la mémoire pourtant courte, ne l'avait pas oublié, et de nombreux pilotes affichaient toujours leur soutien au Français, grâce au logo "ForzaJules". Comme pour Ayrton Senna avant lui, dernier pilote à être décédé des suites d'un accident survenu en course en F1, l'accident de Bianchi aura peut-être permis de sauver la vie d'autres pilotes à l'avenir.

A sa famille et à ses proches, nous adressons nos sincères condoléances.