L'Atlético Madrid a donc réussi à tenir à l'Allianz Arena face à l'ogre bavarois. Malgré sa défaite 2-1, l'Altético a une nouvelle fois fait tomber un grand d'Europe après le Barça en quart de finale. Encore solides défensivement et réalistes offensivement, les Colchoneros ont totalement écoeuré des bavarois, pourtant largement dominateurs. Ils accèdent alors à leur 3ème finale en Ligue des Champions, deux ans après avoir échoué face au grand rival du Real Madrid, qu'ils pourront peut-être retrouver en cas de qualification des hommes de Zinedine Zidane demain soir face à Manchester City. Pour cette rencontre, les Madrilènes se présentaient à Munich confiants et sûrs de leurs forces et pouvaient compter sur le retour de leur capitaine Diego Godin au sein de la défense, au côté de Gimenez. Carrasco, particulièrement important aux yeux de Simeone en Champions League, est aussi de retour malgré des douleurs persistantes à la cheville mais sera toutefois sur le banc au début de la rencontre. Côté Bayern Munich, Pep Guardiola peut lui compter sur le retour de Jerôme Boateng, grand absent de la défense bavaroise depuis 3 mois. Avec 60 minutes dans les jambes avec la réserve le week-end dernier, il est malgré tout titulaire au côté de Javi Martinez. L'entraîneur espagnol décide aussi, contrairement au match aller, d'aligner Ribéry et Muller, pour tenter de casser le verrou du bloc madrilène, déjà sous grosse pression dès le début de match.

Le tournant du match : Oblak stoppe le penalty du break de Muller

Effectivement, les Munichois mettent une grosse pression d'entrée sur les Colchoneros, les obligeant à défendre très bas à cause de pertes de balles trop rapides dûes au gros pressing bavarois. Dès la 2ème minute, Douglas Costa se met à l'oeuvre mais sa reprise de volée puissante du pied gauche est contrée par Godin. Sur un service de ce même Costa, Lewandowski est trouvé mais ne peut ajuster correctement sa tête, qui passe à côté de la cage d'Oblak, bien gêné par le retour de Juanfran (12e). Les Colchoneros répondent alors timidement par une frappe de Gabi, bien servi par Griezmann et captée tranquillement par Neuer (15e). La pression munichoise s'accentue alors de plus en plus et on assiste déja à une véritable attaque-défense, digne d'une fin de match. Sur son côté droit, Douglas Costa trouve Muller dans la surface dont la reprise du pied droit est trop croisée (16e). Une minute plus tard, c'est Arturo Vidal qui s'essaye avec une frappe puissante du pied gauche aux vingt mètres, bloquée aisément par Oblak (17e). Le Bayern est alors tout proche d'ouvrir le score. Sur un magnifique service d'Alaba, Muller est trouvé dans la surface et la joue collectif en déviant en une touche pour Lewandowski, qui croise sa frappe du pied gauche, stoppée par le pied gauche d'un Oblak, déjà décisif (20e). Il l'est encore trois minutes plus tard, sur une demi-volée flottante de Ribéry, qu'il repousse difficilement dans les pieds de Lewandowski, qui voit sa frappe passer au-dessus de la cage (23e). L'Atlético a encore eu chaud mais les vagues allemandes ne cessent de continuer. Philip Lahm, seul au second poteau, voit lui aussi sa frappe s'envoler au-dessus du but madrilène (27e). La domination bavaroise va alors finir par payer, sur un coup-franc plein axe aux vingt mètres.

En effet, Xabi Alonso se charge de le tirer et voit son tir contré par Gimenez, finissant alors sa course dans les filets d'Oblak, prit à contre-pied (31e). C'est le 6ème but de l'espagnol dans la compétition sur ses 112 matchs. Le Bayern Munich a donc refait son retard d'un but et accroche pour le moment la prolongation. Mais les allemands ne vont pas s'en contenter et continuent d'harceler des Colchoneros, quelques peu sonnés de cette ouverture du score. Deux minutes plus tard, Javi Martinez est ceinturé par Gimenez, déjà fautif sur le premier but, et obtient alors un penalty (33e). Le tireur maison, Thomas Muller en prend donc les responsabilités mais voit sa tentative détournée par Oblak, parti du bon côté (34e). C'est le véritable tournant de cette rencontre. Menés 2-0, les Madrilènes auraient dû absolument marquer pour éviter l'élimination. Pour le moment, ils s'en sortent bien, se contentant d'une séance de tirs aux buts. 1-0 est donc le score à la pause et Diego Simeone va alors réaliser un changement, qui va quelque peu changer la physionomie de cette rencontre.

Griezmann encore décisif et sauveur

En effet, Augusto est remplacé par le revenant Carrasco. les hommes de Simeone passent donc alors dans un 433, qui va gêné les Munichois en ce début de seconde période. Le bloc madrilène est plus haut, le pressing plus efficace et à la récupération du ballon, le cuir est mieux utilisé. C'est donc sur leur première véritable occasion que les Colchoneros vont être récompensé. Sur un ballon mal négocié par Alaba, Fernando Torres lance en profondeur Antoine Griezmann, à la limite du hors-jeu, le français, plein de sang-froid, fixe alors parfaitement Neuer et fait mine d'ouvrir son pied pour finalement croiser son tir qui finit dans le petit filet du gardien allemand (54e). C'est le 9ème but du Français dans la compétition, son 7ème cette saison et surtout son 31ème toutes compétitions confondues. Les Madrilènes, grâce à ce but, sont de nouveau qualifiés et obligent alors les Munichois à marquer deux buts pour passer en finale. Ces derniers ont d'ailleurs pris un coup derrière la tête, tout comme l'Allianz Arena. Avec ce changement tactique du coach madrilène, ils ne trouvent plus les solutions sur les côtés et font face à un véritable mur, si ce n'était déjà pas le cas. Les hommes de Guardiola tentent tout de même de repartir vers l'avant, prenant tous les risques.

Xabi Alonso voit d'abord sa frappe pleine axe bloquée par Oblak (67e). Ensuite, c'est Robert Lewandowski, trouvé par Vidal, qui voit sa tentative arrêtée en deux temps par le gardien slovène (70e). L'attaquant polonais, pas franchement en réussite ce soir comme depuis quelques semaines, n'abdique pas et relance le match quatre minutes plus tard. Sur un centre d'Alaba, Vidal gagne son duel dans les airs avec Filipe Luis et remise pour Lewandowski, qui conclut donc de la tête dans le but vide (74e). Le Polonais inscrit donc son 32ème but en 52 matchs de Ligue des Champions, son 9ème cette saison. La rencontre est alors totalement relancée et le Bayern n'est plus qu'à un but de la qualification et d'une nouvelle remontée fantastique après celle réalisée face à la Juventus au tour précédent. L'Allianz Arena bouillone à nouveau et la fin de match promet d'être folle. 

Kingsley Coman, rentré un peu plus tôt à la place de Douglas Costa, fait des différences mais voit sa frappe du gauche stoppée par Oblak (82e). C'est alors que les Colchoneros, sur une action plutôt anodine, vont avoir la possiblité de tuer le suspens de cette rencontre. Fernando Torres, parti en profondeur, est en effet fauché par derrière en dehors de la surface mais l'arbitre Cuneyt Cakir montre le point de penalty (83e). Griezmann sorti, c'est donc Torres qui se charge de le tirer mais comme Oblak en 1ère mi-temps sur Muller, Neuer réalise la même parade et entretient encore les espoirs munichois. Ces derniers jètent leurs dernières forces dans la bataille pour tenter d'arracher une qualification pour la finale à Milan. Sur un centre côté droit, Gabi sauve in extremis, empêchant Lewandowski de reprendre à bout portant (87e). Une minute plus tard, Alaba voit sa volée du pied gauche déviée par Partey et qui ne surprend pas Oblak, encore décisif sur sa ligne (88e). La dernière occasion viendra du jeune français Coman et une tentative hors cadre (92e) mais malgré des différences faîtes sur son côté, son entrée a été marquée par trop de mauvais choix dans la surface, réalisés dans la précipitation certainement dûe à la pression de cette fin de match.

L'Atlético Madrid obtient alors son ticket pour la finale à Milan, le 28 mai, au terme d'un match à rebondissements, notamment avec un penalty manqué de chaque côté, dans des moments cruciaux de la rencontre. Les Colchoneros ont montré une fois de plus qu'ils étaient les nouveaux favoris de la compétition, après avoir sorti le Barça de Luis Enrique et donc le Bayern d'un Guardiola, qui n'aura pas réussi à se hisser en finale de Champions League durant son mandat à Munich. À noter que l'Atlético Madrid s'est qualifié lors de chacune de ses 6 dernières confrontations à élimination directe avec une équipe allemande toutes compétitions européenne confondues. Par ailleurs, le Bayern s'arrête donc pour la troisième fois consécutivement au stade des demi-finales.

Pour se refaire une santé, les Munichois devront s'imposer samedi à Ingolstadt à 15h30 pour s'adjuger un 26ème titre de champion d'Allemagne. L'Atlético Madrid, lui, devra surfer sur la vague de sa qualification en finale et espérer s'imposer à Levante, tout fraîchement relégué, dimanche à 17h00, pour continuer de lutter dans la course au titre avec le Barça et le Real Madrid.

L'homme du match : Antoine Griezmann

L’international français a nouvelle fois éclaboussé de tout son talent ce match retour et a encore endossé le costume de sauveur pour son équipe. À la 54ème minute de jeu, alors que son équipe était menée 1-0 et subissait les vagues allemandes, il a fait preuve d'un grand calme dans son face-à-face avec Neuer et a tranquillement ajusté sa frappe dans le petit filet pour égaliser et donner deux buts d'avance et donc la qualification à son équipe. Par là, il a donc inscrit son 7ème but en C1 cette saison, son 9ème depuis son arrivée à Madrid, faisant de lui le meilleur buteur de l'histoire de l'Atlético en Champions League. C'est aussi son 31ème but toutes compétitions confondues cette saison, qui fait de lui le meilleur buteur français en Europe. Aligné une fois de plus au côté de Torres, il a, à côté de son but, montré tout son savoir-faire, avec des enchaînements de classe mondiale, des passes précieuses permettant de faire souffler son équipe, mais aussi grâce à son abattage défensif, présent dans toutes les zones du terrain. À un peu plus d'un mois de l'Euro 2016, l'Equipe de France ne pourra que se réjouir d'avoir un attaquant de classe mondiale, peut-être d'ici là vainqueur de la Ligue des Champions 2016 avec les Colchoneros.

Diego Simeone : «Incroyable comme le Bayern a joué»

L'entraîneur madrilène a tenu à rendre hommage à la prestation du Bayern avant de savourer sa qualification en finale : «Je dois vraiment dire que nous avons joué contre la meilleure équipe de toute ma carrière. C'est incroyable comme ils (Bayern) ont joué. C'était super de voir mon équipe jouer avec une telle intensité. On a tout fait pour se libérer de la pression et on y est bien parvenu en seconde période.

On a atteint notre objectif, on a montré qu'on était une équipe très forte, très bonne défensivement. Nous avons montré notre force en équipe. A la fin, c'était comme un film.Nous avons montré une force énorme. On a désormais battu trois des plus fortes équipes d'Europe (avec le Real Madrid en championnat, ndlr). (Si encore le Real en finale comme en 2014) On a une nouvelle chance de remporter la Ligue des champions. On a 15 jours pour se préparer».

Pep Guardiola : «J'ai donné ma vie pour le Bayern Munich»

L'entraîneur du Bayern Munich Pep Guardiola avait du mal à cacher sa détresse après l'élimination de son équipe et exprimé sa fierté envers celle-ci : «J'ai donné ma vie pour cette équipe, je me suis battu pour donner le meilleur. C'est tout. On n'a atteint aucune finale de Ligue des champions mais je suis très fier de l'équipe. Ce soir, on a joué le football qu'on voulait jouer, mais cela n'a pas suffi. Il n'a manqué qu'un but. Chaque fois ça fait mal.

Je suis avant tout désolé pour l'équipe. Je serai jugé pour ne pas avoir gagné la Ligue des Champions avec le Bayern, mais j'ai été très heureux ici. J'espère qu'Ancelotti (son successeur au Bayern, ndlr) réussira à faire gagner la Ligue des champions au Bayern».

VAVEL Logo
About the author