Cette fois-ci, l'Atletico n'a pas pris de carton rouge. Cette fois-ci, l'Atletico est enfin parvenu à gagner une rencontre face au Barça, après 7 victoires en autant de matchs du côté catalan. Après les avoir éliminé deux ans plus tôt au même stade la compétition (1-1, 1-0), les hommes de Diego Simeone ont réitéré l'exploit après un match plein de maîtrise et de générosité. Très solide défensivement comme à leur habitude, ils ont profité des largesses de la défense barcelonaise pour réaliser le match parfait. Déjà malmené à l'aller malgré la victoire, le Barça a une nouvelle fois complètement déjoué face à l'organisation défensive des Colchoneros et n'est jamais parvenu à mettre réellement en danger Oblak.

Privé donc de son buteur du match aller, Fernando Torres, suspendu, Diego Simeone a pu tout de même compter sur le retour de son défenseur Savic. Malgré tout, il décide à nouveau de titulariser le jeune français, Lucas Hernandez, auteur d'une grosse prestation à l'aller. Devant, c'est donc le duo franco-belge Griezmann/Carrasco qui est aligné, accompagné sur les ailes par Koke et Saul Niguez. Du côté catalan, Luis Enrique fait confiance au même onze qu'au match aller, et donc au trio de la MSN, à la peine ces derniers temps. Dans un Vicente Calderon, bouillant et gonflé à bloc, les barcelonais vont alors subir d'entrée la pression madrilène.

Le match parfait de l'Atlético

Dès le début du match, les catalans font face à la grosse pression des hommes de Diego Simeone. Grâce à un pressing très haut, il gêne une fois de plus la relance adverse et parviennent à faire douter des barcelonais, quelque peu paniqués. C'est Gabi qui allume la première mèche, à la suite d'un centre de Juanfran mais sa frappe passe largement au dessus du but (3e). Une minute plus tard, Carrasco progresse jusqu'aux vingts mètres et décoche une puissante frappe, néanmoins sans danger pour Ter Stegen (4e). La pression s'accentue encore quand Filipe Luis adresse un centre pour Griezmann, qui reprend de la tête, dans les bras du gardien catalan (7e). Après un gros début de match, les Colchoneros laissent clairement le ballon au Barça, pour lancer quelques piques en contre, à la récupération du cuir.

Les hommes de Luis Enrique confisque alors le ballon, affichant une possession de balle de 72% mais celle-ci est totalement stérile, les barcelonais se contentant presque de gérer leur avance plutôt qu'essayer de marquer un but, pouvant pratiquement leur assurer la qualification. Le match se déroule alors sur un faux-rythme, et à la demi-heure de jeu, le Barça n'est toujours pas rentré dans la surface madrilène. A force de trop "gérer", les catalans s'exposent et se font punir à dix minutes de la pause. Après une mauvaise relance de Jordi Alba, Saul Niguez récupère aux abords de la surface côté droit, et adresse un sublime centre de l'extérieur du pied gauche pour Griezmann, qui coupe parfaitement de la tête, trompant ainsi la vigilance de Ter Stegen (36e). Le français inscrit alors là son tout premier face au Barça sous les couleurs madrilènes. L'Atletico est donc récompensé de son début de match, alternant repli défensif et presing haut.

Le Barça, piqué au vif, tente alors de répondre immédiatement par l'intermédiaire de Neymar mais la frappe du brésilien n'inquiète pas Oblak, bien placé sur sa ligne (42e). Les Blaugranas continuent d'insister en cette fin de première période mais s'exposent à nouveau aux contres et Carrasco n'est pas loin de doubler la mise après un raid solitaire et une frappe du pied gauche, obligeant Ter Stegen à un arrêt en deux temps (44e). L'Atletico réalise alors la mi-temps parfaite, avec ce but inscrit et la qualification en poche provisoirement. Ils peuvent désormais se concentrer uniquement sur leur point fort, la défense tout en essayant de contrer et de breaker, avec la vitesse de Carrasco et de Griezmann.

La MSN fantomatique, Griezmann fantastique

Le Barça doit alors marquer une fois pour se qualifier mais au retour des vestiaires, les Colchoneros sont tout près de doubler la mise. Sur un corner péniblement repoussé par les catalans, Filipe Luis s'élève et reprend d'une tête lobée, qui termine sa course sur la barre transversale d'un Ter Stegen, totalement battu (53e). Le Barça a eu chaud et on assiste alors à une vraie attaque-défense, semblable au match aller sauf que cette fois-ci, les hommes de Simeone ne sont pas en infériorité numérique et ne paniquent pas. Après un bon travail dans l'axe de Suarez, ce dernier écarte pour Alba, qui centre en première intention mais Gabi veille au grain et empêche Piqué de reprendre le ballon dans les six mètres (60e). Les Colchoneros jouent très bas mais arrivent tout de même à contrer, avec Griezmann dont la frappe du pied droit n'inquiète finalement pas le gardien barcelonais (61e). Deux minutes après, Iniesta décide de tenter sa chance à l'entrée de la surface mais le gardien madrilène s'interpose tranquillement (63e). Le troisième tir cadré Blaugrana intervient quelques minutes plus tard où Suarez est trouvé dans la surface, enrhume son compatriote Godin mais sa frappe n'inquiète toujours pas un Oblak, toujours aussi bien placé sur sa ligne (67e). 

Le Barça ne trouve pas la solution face à ce gros bloc défensif et peine à rentrer dans la surface adverse. L'Atlético, malgré la fatigue qui commence à se faire sentir, tient bon et repousse assez aisément les assauts barcelonais et peuvent compter sur la sérénité de leur gardien slovène. Sur une passe de Busquets, Suarez parvient à contrôler et à frapper en pivot mais sa frappe est trop écrasée, finissant sa course dans les bras de Jan Oblak (84e). Le Barça se fait de plus en plus pressant, laissant alors de gros espaces derrière, que l'Atlético va parfaitement profiter sur un superbe raid solitaire de leur latéral gauche. En effet, Filipe Luis récupère un ballon et part en contre, accompagné par Griezmann. Il mystifie alors Mascherano avant qu'Iniesta ne contre de la main, la passe subtile du brésilien pour le français. Nicola Rizzoli accorde alors le penalty (87e). La balle de quasi qualification repose alors sur les épaules d'Antoine Griezmann, qui s'élance et transforme malgré la bonne anticipation de Ter Stegen (88e).

L'Atletico mène alors 2-0 mais reste encore sous la menace d'une prolongation si le Barça parvient à réduire la marque. Les catalans auront la possiblité de le faire sur un ultime coup-franc de Messi, qui auraît dû être un penalty, le ballon étant touché de la main par Gabi, à l'intérieur de la surface (92e). L'Argentin se charge du coup-franc mais le ballon s'envole au-dessus de la cage madrilène. Vicente Calderon peut alors exploser après le coup de sifflet final de l'arbitre italien. Les Colchoneros ont donc réalisé l'exploit de faire tomber le Barça, pourtant grand favori au moment du tirage, obtenant ainsi leur billet pour les demi-finales.

Le Barça, tombé une nouvelle fois sur un Atlético accrocheur, ne pourra s'en prendre qu'à lui même, regrettant certainement de ne pas avoir profiter totalement de sa supériorité numérique du match aller, n'inscrivant pas ce troisième but, qui aurait permis de gérer plus sereinement le match retour. Aussi, les hommes de Luis Enrique traversent une période compliquée, enchaînant ainsi leur 3ème revers sur les 4 derniers matchs, dont deux consécutifs en Liga. La MSN et en particulier Messi (qui n'a plus marqué depuis plus de 400 minutes toutes compétitions confondues) connaît donc un coup de moins bien au plus mauvais moment de l'année et devra absolument réagir, sous peine de tout perdre en cette fin de saison.

Prochain rendez-vous pour le Barça, pour tenter donc de se remoboliser en cette fin de saison, dimanche prochain à 20h30, face au FC Valence au Camp Nou, pour le compte de la 33ème journée de Liga. L'Atlético, lui, après avoir connu son adversaire pour les demi-finales de Ligue des Champions, tentera encore une fois de mettre la pression au Barça, dimanche à 18h30 avec la réception de Grenade.

Le joueur : Antoine Griezmann

 L'international français ne peut, pour le moment, pas rêver mieux en cette saison 2015/2016. Titulaire indiscutable, "Grizi" confirme sa bonne saison dernière et s'affirme surtout comme le leader d'attaque de son équipe, capable de faire la différence à tout moment dans les grands rendez-vous. Déjà unique buteur de la victoire de l'Atlético dans le dernier derby (0-1), il a récidivé ce soir en inscrivant ses deux premiers buts face au Barça sous les couleurs des Colchoneros. Le premier d'une superbe tête (36e), le deuxième plein de sang-froid sur un penalty en fin de match (88e). Au delà de ses deux réalisations, il a encore une fois réalisé un match plein, que ce soit dans le repli défensif et dans l'animation offensive où il met en évidence Ter Stegen sur un premier coup de tête (7e) et une frappe en bout de course du pied droit après une impressionnante course (61e). C'est d'ailleurs le premier français à inscrire un doublé face au Barça en Ligue des Champions. Le natif de Mâcon a donc marqué ses 28e et 29e buts de la saison, son 7ème en Champions League, son 10e sur les 10 derniers match de son équipe. Un véritable patron.

Luis Enrique : «Nous n'avons pas créé d'occasions» contre l'Atlético de Madrid

L'entraîneur catalan a regretté les difficultés de son équipe face aux Rojiblancos : «L'équipe ambitionnait de conserver son titre, c'était l'un de nos objectifs. Cela ne sera pas le cas et l'équipe est évidemment très triste. En début de match, je ne m'attendais pas à trouver un Atlético aussi tranquille, replié au milieu, je l'attendais plus intense. Nous n'avons pas souffert en début de match. Le match s'est bien passé pour eux, ils ont profité d'une erreur de notre part pour ouvrir le score et ensuite, ce qu'ils font de mieux, c'est défendre dans leur camp.

Nous avons manqué de profondeur, nous n'avons pas créé d'occasions dangereuses. (...) Nos objectifs sont toujours très élevés et c'est une fierté. Le Barça est favori pour tous les titres, mais nous devons accepter la défaite. Nous gardons des compétitions (Championnat et Coupe) en vue avec la possibilité de l'emporter. Pour n'importe quel entraîneur, c'est une très bonne saison de gagner ces deux titres. Nous devons tous nous améliorer, moi le premier. (Problème physique?) Je ne crois pas. Notre calendrier a été le plus long d'Europe, mais je ne crois pas.»

Diego Simeone (Atlético de Madrid) : «Nous sommes un groupe fidèle à notre ligne»

L'entraîneur a tenu, comme au match aller, à rendre hommage aux valeurs de son équipe, après sa qualification ce soir : «Si cette équipe a une qualité depuis quatre ans, c'est son travail. L'équipe continue sur cette voie et ce soir c'est une grande joie pour les joueurs. Je ne retiens pas seulement la qualification en demi-finale, je crois que c'est beaucoup plus important. Je parle de valeurs qu'on voit de moins en moins dans notre société. Nous sommes un groupe fidèle à notre ligne. Nous pouvons gagner ou perdre mais nous croyons beaucoup à ces valeurs de la vie. Une fois de plus, nous avons remporté un match extrêmement difficile et c'est très beau.

Nous apprécions ces moments qui sont uniques dans le football. Il y avait beaucoup de joueurs jeunes dans l'équipe et je suis content en particulier du travail de Lucas (Hernandez). C'est un joueur de 20 ans, notre quatrième défenseur central, et il finit par joueur 180 excellentes minutes contre Barcelone. (Sur les demi-finales) Je n'ai pas d'autre pensée que celle de les gagner. Ce ne sera pas facile pour nous, City a une incroyable puissance financière et le Real et le Bayern ont pour eux leur histoire. Pour l'Atlético, figurer parmi les quatre meilleurs est un pas important et nous en voulons plus.»

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