21:48 : Deux semaines après l'humiliation infligée par Reims, le FC Lorient se devait de montrer un nouveau visage. Soucieux de laver l'affront, les hommes de Sylvain Ripoll ont réussi à renouer avec le succès. Le coup de sifflet final, juste après le but libérateur de Benjamin Jeannot a sonné comme une délivrance. Enfin, les Merlus ont prouvé qu'ils avaient du ballon et savaient jouer ensemble. Enfin, une réaction s'est produite. Enfin ils ont gagné, tout simplement. 

Et tout n'a pas été un long fleuve tranquille. Comme d'habitude, le premier but a été encaissé par Lorient, à tel point que les débuts de matchs manqués finissent par sonner comme un leitmotiv aux abords du Moustoir. Parfaitement bloqués par des Angevins joueurs mais également tactiquement très bien organisés, les Lorientais ne sont pas parvenus à trouver la faille, et sur une énième erreur défensive, ont concédé un but. Sérieusement bougés par un public parfois mécontent mais très actif à l'image des Merlus Ultras, dont le 12ème tifo consécutif, sur un ton inquisitoire à l'égard de la LFP et de son président Thiriez a de nouveau été réussi, les Merlus ont fini par trouver la faille. 

En début de deuxième mi-temps, le SCO s'est trouvé totalement désemparé face à une vague lorientaise, qui n'était pas comparable aux vaguelettes de la première mi-temps. Dès les premières secondes de celle-ci, le meilleur lorientais ce samedi soir, le revenant Yann Jouffre, a délivré les siens en marquant le but qui a changé le cours du match. Conquérant et appliqué, le FC Lorient a marqué ensuite par l'intermédiaire de son attaquant blessé à la main Majeed Waris, sur un mouvement collectif de nouveau très bien amené, conclu de nouveau par une frappe au premier poteau à ras-de-terre. Cas d'école. 

Par la suite, difficile pour les Angevins de ne pas s'exposer à des contres. Et s'ils ont un peu poussé pour tenter de recoller au score, les absences notamment de Cheikh N'doye et Gilles Sunu ont trop pesé. Parfois, Billy Kekteomphomphone et Romain Saiss ont tenté, mais sans grande réussite, face à une défense plus resserée et surtout plus appliquée. Au final, Benjamin Lecomte n'aura eu qu'une seule fois une situation dangereuse à gérer, mais la frappe de Saiss était inarrêtable. En fin de match, le coup de poignard a été assené par les Merlus, dont le tandem Philippoteaux-Jeannot a fait des ravages dans le dos de la défense angevine. Benjamin Jeannot notamment, très en proie aux critiques à cause de sa désinvolture et de ses erreurs techniques trop nombreuses, a failli marquer sur une volée de grande classe, avant de fusiller Butelle à bout-portant pour sonner le glas.

Le joueur : Yann Jouffre 

Qu'il avait manqué aux Merlus ! Tantôt buteur, tantôt organisateur, tantôt charognard, mais toujours important au sein de l'effectif lorientais, il a énormément pesé sur la défense adverse. Mutlipliant les décalages et usant beaucoup de son avantage du pied inversé (gaucher à droite), il a contribué à la belle deuxième mi-temps. Sur le but, utilisant sa force, il a éliminé le défenseur angevin pour frapper directement ensuite. Nul doute que son absence peut expliquer des pannes de jeu et d'organisation pour les hommes de Sylvain Ripoll. Meneur de jeu excentré de base, mais peu aidé par le mauvais match de son compère Walid Mesloub, il s'est attelé à la mène dès le début de la rencontre. Seul lorientais surnageant en première période, il a continué sur le même ton en deuxième. Si son corps décide de le laisser tranquille, il deviendra de nouveau une pièce maîtresse du 4-4-2 traditionnel. Et pourquoi pas un repositionnement dans l'axe ? 

Le bon coaching de Sylvain Ripoll

Dans les travées du Moustoir à la pause, lorsque les angevins menaient sur le score de 1-0, des mots se murmuraient sans réellement s'assumer. Et si Lorient avait perdu, que serait devenu Sylvain Ripoll ? Loin de l'aura d'un Christian Gourcuff in-virable, on ne sait pas s'il aurait survécu à cinq matchs sans victoire pour débuter la saison à l'aube d'un déplacement à Louis II. Mais ces murmures ont vite disparus, lorsque les supporters lorientais ont pu contempler la réaction des leurs. Auteur très certainement d'une belle "gueulante" à la pause, l'entraîneur du FC Lorient a surtout brillé par son coaching. Remplaçant tout d'abord un Walid Mesloub très loin de son niveau de jeu par un Raffidine Abdullah travailleur et bien plus inspiré, il a permis au milieu lorientais de se solidifier, tout en laissant plus de liberté à un Didier N'dong encore une fois très actif. Par la suite, Romain Philippoteaux et Benjamin Jeannot sont rentrés. Et si le premier n'a pas marqué, il a beaucoup contribué à la fin de match tranquille des Merlus. Amoureux d'espaces, il a dévoré les lignes angevines en fin de match pour servir Jeannot qui aurait pu marquer un superbe but. Il a également brillé par sa conservation de balle, tandis que l'ancien Nancéen lui a été auteur de deux magnifiques volées, une au fond, et une dans les bras de Butelle. 

La mention : le bel esprit angevin 

Les Angevins manquent peut être de bouteille, ou sont tout simplement très intéressants à voir jouer. Cette équipe, ne fermant jamais le jeu, a permis aux spectateurs d'assister à une belle rencontre. Même si à l'extérieur, ils menaient par un but d'avance, ils ne sont jamais tombés dans le mauvais esprit et n'ont jamais manqué d'ambition. Si tous les entraîneurs pouvaient en prendre de la graine...

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