"Trop tendres", "jeunots", "limités" etc.. Voilà les qualificatifs qu'on utilisait pour les décrire après ce Game 2 mal négocié. A ce moment, qui aurait pensé que le salut des Spurs passerait par ses ailiers, soit les deux joueurs ayant le plus à faire défensivement face au duo James/Wade ? Et pourtant cette nuit, dans un troisième match crucial pour leur équipe, les deux ont chacun réalisé une performance XXL et ce, des deux côtés du terrain.

Evidemment, comment ne pas parler de Kawhi Leonard ? Celui que l'on considère souvent comme le nouveau Bruce Bowen (avec plus de talent offensif) était attendu au tournant. Moyen au premier match, malmené dans le deuxième par un Lebron de feu, le protégé de Popovich semblait être retourné au stade rookie: intéressant mais trop juste pour lutter à ce niveau. C'était ne pas connaitre le bonhomme. Dès les premières minutes du match d'hier, il est à 200%: agressif, percutant en attaque, il se met directement en confiance avec une belle réussite extérieur. Mais outre son énorme coup de chaud offensif (il finit à 29pts à 10/13 dont 3/6 à 3pts), Leonard a enfin réussi son pari: limiter LeBron James qui n'a marqué que 22pts et la majorité en première mi-temps. En seconde, Kawhi était partout, toujours à chercher à gêner son adversaire. Une défense qui rappelle pour le coup.. un certain Bruce Bowen.

Mais à côté des spotlights (logiques) sur Leonard, Danny Green réalise lui aussi une série remarquable. Moins dépassé que son coéquipier sur l'ensemble de la série, il fait le boulot dans l'ombre. Moins flamboyant qu'un duel contre James, sa défense face à Dwyane Wade s'avère pourtant exemplaire en première mi-temps (plus compliqué en seconde). Il gêne, harcèle (5 steals, 5 balles perdues pour D-Wade) et n'en perd pas pour autant sa lucidité de l'autre côté du terrain. Véritable serial shooter l'année dernière, Green arrive peu à peu à diversifier sa palette offensive. Hier, on l'a vu plusieurs fois attaquer le cercle, avec notamment un impressionnant And-One main gauche face à LeBron James. Ce duel, moins exposé, pourrait constituer l'un des enjeux majeurs de cette finale NBA. Au delà d'arriver à limiter le MVP des Finals 2006, c'est surtout sa faculté à le faire défendre qui intéresse. Wade, moins affuté physiquement, y perdrait beaucoup d'énergie.

Bien sur, ces deux Spurs, en particulier Kawhi Leonard, ne feront pas toujours des parties aussi parfaites que celles du Game 3. De toute façon, Popovich n'en attend surement pas autant d'eux. Une grosse défense, une quinzaine de points avec un pourcentage bien équilibré, voilà ce qu'ils doivent au minimum apporter chaque soir pour espérer remporter cette finale. Et au vu de l'opposition du moment, cela serait déjà une belle victoire pour ces jeunes loups en constante progression.