Pendant que le PSG brille en championnat et rayonne en ligue des Champions, l’une de ses stars se retrouve tapis dans l’ombre, dos à la lumière. Pastore de son nom, n’arrive pas à se défaire de ses blessures, physiques puis mentales. Le parisien patine sur la pente savonneuse du football de très haut niveau. Pendant que le PSG récite son football, Javier balbutie le sien. Le pire, pour lui, c’est que le club champion ne voit pas la différence. Paris rayonne et dans son ombre se cachent ceux qui n’ont pas su trouver le chemin.
« Depuis que Pastore est arrivé au PSG, ils ne l’ont pas compris »
Arrivé à l’été 2011, Javier Pastore a connu le Parc des Princes sous la pluie pour la première fois. Une main tenant celle d’un gamin, l’autre saluant un stade l’acclamant. Paris débute son championnat et le Qatar pose la première pierre de la marque PSG. Les 42 millions d’euros que pèse Pastore fond leurs premiers pas et entrainent avec eux l’image d’un PSG blindé prêt à tout rafler. L’éclat du néo-parisien chassera rapidement la pluie parisienne et même s’il ne jouera pas ce soir-là, l’argentin ravira son monde dès ses premières sorties. Des débuts étincelants et des étoiles dans les yeux parisiens. Statistiques et prestations sont au rendez-vous, El Flaco l’est tout autant et justifie l’investissement des rouges et bleus. Un talent certain qui s’oxydera quelques mois plus tard. L’automne passe, le froid de la capitale débarque et Pastore en perd ses repères. Supposé en conflits avec son entraineur, peut-être, dépassé par la pression, certainement, le natif de Cordoba n’est plus que l’ombre de lui-même et passe les six derniers mois de sa saison francilienne alternant come-back et absences. L’heure d’un premier bilan arrive et celui-ci s’avère positif pour un joueur fraichement arrivé dans l’hexagone. 15 buts toutes compétitions confondues pour une première saison, de belles promesses d’avenir se dressent alors sur la route de l’homme qui fait des lettres avec ses doigts.
Pour sa deuxième saison en terres franciliennes, Pastore peine à assumer son statut et bafouille parfois son football. Le duo Léonardo – Ancelotti ne remet pourtant pas en doute la confiance qu’ils placent en lui, parfois à raison, comme quand il permet à Paris de rester debout au Camp Nou en marquant face au Barca ou quand il sort un match taille patron sur la pelouse de la Mestalla à Valence, parfois à tort, comme face à Nancy quand en ratant une passe d’ordinaire facile il offre l’ouverture du score à ses adversaire. Une saison mitigée où la confirmation des possibilités du milieu offensif se fait longuement attendre.
Sa troisième saison devrait alors être décisive pour un joueur qui arrive à un âge, 24 ans, où les espoirs deviennent des grands, ou pas. Une saison qui marque aussi la conquête de l’Europe à laquelle le PSG s’attaque après avoir dominé son royaume. Pastore retrouve les sommets, Paris domine l’Europe et eurent beaucoup d’enfants. Tel aurait été le rêve de bon nombre de supporteurs franciliens, malheureusement pour eux, la vérité semble loin de ça. Blessé à la cuisse et meurtri par les sifflets que le Parc des Princes lui a réservé. Moral atteint, un peu, l’ego beaucoup. Certaines rumeurs nous susurrent qu’il ne voudrait plus fouler le pré de Paris, vexé Javier.
Angel Cappa, entraineur d’El Flaco à Hurucan tient l’explication de la perte d’influence de son ex-protégé, « La confiance est une donnée très importante pour un joueur de foot. Javier a besoin d’être sûr de lui, de sentir que ses coéquipiers le respectent, que son entraîneur croit en lui. Tous les joueurs ont besoin de ça. Pour lui, c’est le moment de s’imposer, de se faire violence. Il ne peut pas attendre que tout lui soit favorable. » En clair, Javier marche à l’affectif mais il ne doit pas oublier de se remuer un peu.

Star parmi les stars
Cappa continue d’évaluer les causes de la difficulté croissante de l’ex-meneur de Palerme, «à l’époque Ancelotti quand il jouait sur le côté et qu’il passait son temps à faire des aller-retour et à courir derrière le latéral adverse. C’était vraiment la pire manière de l’utiliser.» Et la venue de Laurent Blanc n’a rien arrangé. En faisant muer le 4-4-2 dit « Sapin de noël » de Carlo en 4-3-3 sauce Blanc et en signant Cavani, Paris accentue la concurrence. En attaque, il ne reste qu’une place à prendre aux côtés d’Ibrahimovic et de l’ex napolitain. Une place, quatre prétendants – Lavezzi, Pastore, Lucas, Menez – et une équation à plusieurs inconnus pour l’entraineur du club champion. Autant vous dire que Pastore ne fait pas office de tête d’affiche. Une situation qui contraint l’argentin à faire banquette et qui l’atteint moralement, Javier veut être chouchouter et alors il se battra. Paris ne partage pas la vision de son numéro 27. Pastore est star parmi les stars, certes, mais joueur chez les joueurs avant tout et traité comme tel. Il ne va pas bien, Paris le remplace sur le pré et le champion hexagonale ne ressent aucun manque, là est le pire pour Pastore. Quid de l’avenir de l’homme au chignon parfait ? Cet été l’Angleterre lui faisait les yeux doux, paraît-il. Liverpool et Manchester United auraient tenté de charmer le joueur, en vain. Milan est aussi annoncé depuis des mois mais les difficultés financières du club lombard mettent fin aux incertitudes. L’avenir proche du parisien s’écrit donc toujours au Parc, dans ses travées tant que la blessure hantera le meneur francilien, puis entre sa pelouse et son banc une fois celle-ci envolée. L’avenir un peu plus lointain s’écrit en point d’interrogation. L’occasion pour Pastore de nous montrer que sous sa queue de cheval se cache un mental prêt à redresser la carrière de sud-américain.

Par P-N.B*