Abondance de mouvements

La méthode Bielsa est d’abord basée sur une condition physique optimale de ses joueurs. Celui que l’on surnomme « El Loco » peut accepter un manque de talent, lui-même ayant été un footballeur limité techniquement. En revanche, s’il y a bien une chose sur laquelle Bielsa est intransigeant c’est l’effort physique. Bielsa est un monstre de travail et il transmet parfaitement ce trait de caractère à son équipe. Pressing, travail défensif, récupération du ballon, mouvements incessants et appels de balle. Les joueurs de Marcelo Bielsa ont l’obligation de multiplier les courses tout au long du match. Contre Saint-Etienne, on a vu un Giannelli Imbula omniprésent à la récupération du ballon, on a vu un André-Pierre Gignac réaliser des sprints terrifiants pour gêner la relance des Verts, on a vu un André Ayew se battre pour récupérer un ballon dans les pieds de François Clerc après un mauvais service de Dimitri Payet pour ensuite le transmettre idéalement au même Payet pour le second but marseillais… C’est encore plus marquant sur les phases offensives. Les appels de balle sont la norme. On critique souvent une équipe pour son manque de mobilité, pour ses joueurs trop statiques au moment d’attaquer. Dans le Marseille de Marcelo Bielsa, les mouvements sont légions. Le porteur de balle se voit toujours offrir une solution. Appel en profondeur, appel latéral, décrochage… Les solutions sont nombreuses et variées. Soyez attentifs lorsque BeIn Sports et Canal + vous offrent des plans larges. Vous ne verrez jamais les quatre offensifs (à savoir Ayew, Payet, Thauvin et Gignac) immobiles au même moment.

Des choix réfléchis

Courir dans tous les sens et se dépenser sans compter c’est bien. Mais c’est mieux de le faire intelligemment. La plus grande réussite de Marcelo Bielsa est peut être-là : avoir enseigné à son équipe l’art des déplacements. Certes les marseillais courent beaucoup mais surtout ils le font bien. La récupération du ballon se fait en équipe. Le pressing est constant. L’animation offensive est réfléchie. Les appels sont ordonnés et opportuns. Toujours surprenants, souvent différents, ils permettent d’affoler les défenses et de déstabiliser le bloc adverse. Quand Ayew repique dans l’axe, Gignac prend la profondeur et Mendy s’engouffre dans le couloir.

Un leader technique, Dimitri Payet

On le savait bon dribbleur, provocateur et dynamiteur. Bielsa lui a apporté sagesse et intelligence de jeu. Repositionné en véritable numéro 10, Dimitri Payet est le véritable dépositaire du jeu marseillais cette année. Orienter, excentrer, donner, calmer, faire tourner, Dimitri fait tout (bien). En plus, il est celui qui, souvent, réalise LA passe. Cette offrande qui permet le décalage et qui crée une action de but. Ses trois buts et trois passes décisives montrent également que Payet sait être décisif. Un vrai joueur complet quoi.

Un dépassement de fonction 

L’OM de Bielsa possède certes une organisation irréprochable mais tout n’est pas cadré comme à l’armée. Sur le terrain, chaque marseillais possède une part de liberté. Cette liberté doit leur permettre d’aller au-delà de leur simple rôle. Ayew et Thauvin permutent fréquemment. Contre Saint-Etienne, on a parfois vu Nicolas N’Koulou remonter le ballon balle au pied et ainsi apporter le surnombre en attaque. Romao vient systématiquement se replacer entre ses deux défenseurs centraux pour fluidifier la relance et permettre aux latéraux de monter. Imbula n’hésite pas à se projeter sur les phases offensives un peu à l’image d’un Blaise Matuidi au Paris Saint-Germain. Quant aux latéraux, ils sont également de vraies solutions offensives. Prenons l’exemple de Brice Dja Djéjé. Ce dernier est toujours présent lors des phases offensives marseillaises. L’Ivoirien déborde, centre, drible, combine. Il n’est également pas rare de le retrouver dans la surface de réparation adverse, preuve de son implication lorsque Marseille attaque. Si l’OM impressionne c’est aussi grâce à la grosse débauche d’énergie de ses arrières latéraux.

Des joueurs retrouvés

Sans qualité individuelle une équipe, aussi soudée et organisée soit-elle, ne sera jamais autant performante. Depuis son arrivée, Marcelo Bielsa tire le meilleur de l’ensemble des joueurs marseillais. Quand on repense à la saison dernière, ce n’était pas gagné. On citera ici trois olympiens. Le premier se nomme N’Koulou. Auteur de deux grosses premières saisons sous le maillot marseillais, ce dernier avait connu un exercice beaucoup plus compliqué l’année dernière. Depuis le début de la saison, le Camerounais est redevenu le patron de la défense phocéenne. Les comparaisons avec Thiago Silva ne devraient pas tarder à reprendre. Le deuxième évoluait il y a encore quelques semaines au poste de latéral gauche. Marcelo Bielsa l’a replacé en défense centrale lors de la préparation estivale et ça marche plutôt bien. Propre dans la relance et dans le placement, Morel fait également preuve d’une belle capacité d’anticipation. C’est la vraie bonne surprise marseillaise de ce début de saison. On parlera enfin d’André-Pierre Gignac. Certes, cet amoureux de l’Olympique de Marseille avait scoré à 16 reprises la saison passée mais qui l’attendait à un tel niveau en ce début de championnat ?

Le nouveau Vélodrome

Il est toujours plus aisé de performer dans un environnement propice au dépassement de soi-même. C’est en cela que ce nouveau Vélodrome, stade absolument magnifique et chaleureux (et c’est un supporter parisien qui parle), est un vrai atout pour l’équipe de Marcelo Bielsa. L’ambiance qui y règne, chaude et motivante, ne peut enfin que pousser cette équipe à en faire encore davantage.