« Avec les Bretons, ce qui paraît impossible devient possible ». La formule utilisée par le présentateur de Be In Sport après la qualification de Guingamp pour les 16ème de finale de la C3 est révélatrice de l’état d’esprit affiché actuellement par les joueurs de l’En Avant.

Ils étaient distancés en Ligue 1, et voyaient les portes de la Ligue 2 se présenter au loin. Ils ont trouvé les ressources nécessaires pour enchaîner deux victoires consécutives, et remonter à la seizième place du championnat, repoussant la zone rouge à trois points. Ils ont été la cible de critiques virulentes de la part des médias et des amateurs du ballon rond lorsque le tirage au sort de la Ligue Europa les a placés dans le groupe de la Fiorentina, du PAOK Salonique et du Dynamo Minsk. Ils ont su faire abstraction de leurs détracteurs pour répondre de la meilleure des façons : sur le terrain. A l’issue de la phase de poules, Guingamp est le seul club français qualifié pour la phase finale, sur les trois engagés au départ.

Ce n’est donc pas le Paris Saint-Germain, dauphin de l’OM en championnat et qui règne en maître sur l’Hexagone depuis son rachat par les Quatariens de QSI, qui va effrayer les joueurs de l’En Avant. Surtout après la démonstration de jeudi soir, sur la pelouse de Thissalonique. Face à une équipe réputée pour sa solidité défensive, Sankharé et ses pairs ont transpercé les lignes, et mis le feu dans la défense du PAOK, grâce à la maitrise technique et le talent de sa paire d’attaquants, Claudio Beauvue et Christophe Mandanne, et des joueurs en soutien, Younousse Sankharé et Jéremy Pied.

Mais ne parler que de l’efficacité affichée par les Costarmoricains serait réducteur sur la performance réalisée par les hommes de Jocelyn Gourvennec. Plus mauvaise défense de Ligue 1, les Bretons souffraient dans le domaine, encaissant 27 buts en 15 matches de Ligue 1. L’entraîneur de l’En Avant a su trouver le remède. En titularisant Jacobsen à la place de Kerbrat, qui paraissait indéboulonnable en défense centrale, il a permis à son équipe d’acquérir la solidité qui lui manquait pour devenir une bonne équipe de Ligue 1.

Face aux Ibrahimovic, Cavani et autres Matuidi, les Guingampais ont donc les armes pour résister, voir faire mieux. Mais les Parisiens ont une force cette saison : sans pratiquer un football spectaculaire, au contraire des grandes équipes européennes comme le Real ou le Barca, ils perdent peu cette saison. Des cinq grands championnats européens, ils étaient jusqu’à mercredi la seule équipe invaincue. Une statistique qui pourrait faire peur à plus d’une équipe.

D’autant plus qu’ils sont retrouvé leur serial buteur, l’ex-homme à tout faire dans le club de la capitale : « Ibra ». Depuis son retour, le Suédois a inscrit trois buts, en trois matchs disputés. Ajouté à la capacité de Pastore de délivrer des caviars, cela peut donner une équipe très dangereuse. Mais les faits sont là : cette saison, le PSG est fébrile, gagnant rarement par plus d’un but d’écart. En compétition officielle, ce n’est arrivé que six fois cette saison.

La capacité à repartir de l’avant après la gifle infligée par le Barca mercredi (1-3) sera également une des clés du match. C’est peut-être donc le bon moment, pour les joueurs de l’En Avant, pour défier le Paris Saint-Germain au budget astronomique (490 M€, 90 de plus que la saison passée). Jeudi soir, Guingamp est entré dans l’histoire en décrochant la première qualification de son histoire pour les 16ème de finale de la Coupe d’Europe. Ce soir, l’histoire retiendra peut être qu’ils furent également l’équipe qui aura mis fin à une invincibilité de 17 matches du PSG cette saison, mettant fin à ses espoirs de battre son record (27 matches dans défaite, lors de la saison 1993-94).

Jocelyn Gourvennec est toujours privé de Sylvain Marveaux (ischios), Ronnie Swhwartz (talon) et de Mustapha Yatabaré (cheville). Absent à Salonique, Diallo est lui de retour dans le groupe, et pourrait retrouver sa place de titulaire dès cet après-midi.. Côté Parisien, Laurent Blanc devra se passer des services de Javier Pastore, touché au mollet, et de Jean-Christophe Bahebeck (adducteurs). 

Les compos probables :

GUINGAMP : Lössl - Jacobsen, Angoua, Sorbon, Lévêque - Pied (ou Mo.Diallo), Mathis (cap), Sankharé, Giresse - Mandanne, Beauvue

PARIS : Sirigu - Van der Wiel, Thiago Silva (cap), David Luiz, Maxwell - Verratti, Thiago Motta, Matuidi - Cavani, Ibrahimovic, Lucas (ou Lavezzi)

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Alexandre Mazel
Journaliste au Courrier de l'Ouest, à Niort. Passionné de sport.