17 Mai 2006 : un an après leur dernier titre jusqu’à aujourd’hui (une Carling Cup en 2005) et deux ans après leur dernière couronne nationale, Arsenal jouait au Stade De France la finale de la Ligue des Champions face à Barcelone et menait jusqu’à la 75e minute avant de craquer après avoir lutté plus d’une heure à 10 contre 11 pour s’incliner dans les dix dernières minutes 2-1.

23 Mai 2007 : Le Milan AC remportait sa 7e ligue des Champions après avoir battu en finale Liverpool (2-1).

24 Mai 2008 : Lyon sur le toit du football hexagonal. Les hommes dirigés par Alain Perrin réalisaient le doublé Coupe-Championnat. Après leur 7e championnat consécutif, et dernier en date remporté, les Gones remportaient la Coupe de France grâce à une victoire face au PSG au Stade de France (1-0).

2013 : La donne a radicalement changé. Lyon lutte pour décrocher le dernier ticket qualificatif au tour préliminaire de la C1 de laquelle le club a atteint les demi-finales il y a peine trois ans. Après la défaite face aux néo-champions parisiens, les joueurs de Rémi Garde se retrouvent à trois points de Lille et Nice, à deux journées de la fin. Avec un Nice-Lyon au programme de la 37e et avant dernière journée qui s’annonce comme le « match à six points » par excellence. Avis de tempête pour le club de Jean Michel Aulas, qui la saison dernière a connu pour la première fois depuis 11 ans  une saison sans Ligue des Champions. Une deuxième saison sans C1 serait calamiteuse pour un club qui nourrissait il y a encore peu de grandes ambitions continentales. Notamment sur le plan financier et sportif d’un club qui peine de plus en plus à garder ses cadres (départ de Bastos à Schalke, Lisandro en instance de départ, Gomis dans le flou et qui a connu une seconde partie de saison difficile avec seulement 5 buts inscrits (éventuelle conséquence des propos de JMA qui comptait vendre trois cadres au dernier mercato hivernal)). Finir deux années de suite à la 4e place amoindrirait considérablement les ambitions du club en championnat (avec notamment le surpuissant promu Monaco qui arrive comme un boulet de canon), compte tenu de la manne financière que la C1 représente. Tout autre résultat qu’une défaite au Stade du Ray serait un pas décisif vers la Champions League pour des Lyonnais qui conserveraient leur 3e place avant la réception d’un Stade Rennais qui a qu’une seule hâte : que la saison se finisse.

Milan lui revient du diable vauvert. Après un début de saison en eau de boudin qui les a vus flotter juste au-dessus de la zone de relégation (15eme à l’issue de la 8e journée). Les hommes de Massimiliano Allegri sont aujourd’hui à une inespérée 3e place en misant sur un recrutement fait de coups de poker « made in France » suscitant l’inquiétude des Tifosi (Constant, Mbaye Niang, Bakaye Traoré). Mais l’arrivée de Balotelli qui a marqué 11 buts en 12 matchs depuis son arrivée leur a fait le plus grand bien. Les Lombards sont revenus de trop loin pour pouvoir se mêler à la lutte pour le Scudetto qui a vu Naples et surtout la Juventus mener une saison de très haut vol, eux qui ont été sacrés à l’issue d’une Série A 2012-2013 dans laquelle ils ont occupé la place de leader de la 1ere à la … dernière journée. Dernière formation à écarter pour goûter à nouveau aux joutes européennes : la rafraîchissante Fiorentina de l’offensif Vicenzo Montella qui aurait la bonne idée de chiper la 3e place aux Rossoneri pour conserver leurs joueurs offensifs, notamment Jovetic qui est annoncé partout et nulle part à la fois. Milan et Florence affrontent Sienne et Pescara pour la dernière journée, tous deux relégués en Série B donc la donne semble avantager Milan.

Arsenal, où la même rengaine qui se répète depuis maintenant 3-4 saisons. Un passage à vide duquel nous pensons qu’ils ne se relèveront pas et puis une énorme série plus tard (sept victoires et deux matchs nuls sur les neuf derniers matchs de championnat), nous revoyons les troupes d’Arsène Wenger prêtes à composter un nouveau ticket pour la Ligue des Champions et ce pour la 16e saison d’affilée, un record avec Manchester United. Après la victoire sur le fil de Tottenham face à Stoke (1-2) les Gunners se sont retrouvés dos au mur (provisoirement 5e) et ont bien failli connaitre une soirée cauchemardesque face aux Latics de Wigan si Szczesny n’avait pas sorti une parade décisive face à Koné lorsque le score était de 1-1. Les londoniens ont su réagir avec un Santi Cazorla royal (4 passes décisives) pour faire plier le bloc des joueurs de Roberto Martinez pour finalement l’emporter 4-1. Une victoire à St James Park et Arsenal assurerait sa 4e place. Ils pourraient même ravir la 3e place en cas de contre-performance d’un Chelsea euphorique et émoussé (notamment par un calendrier compliqué avec l’Europa League que le club vient de remporter Mercredi dernier) et qui devra se défaire d’une solide formation d’Everton. Mais attention, Tottenham est en embuscade à un petit point des canonniers pour leur ravir le dernier sésame européen en cas de faux pas du club 13 fois champion d’Angleterre et qui court toujours après un titre depuis bientôt 9 ans, trop long pour le 1er club de la capitale anglaise. La bataille de Londres n’est pas encore totalement terminée.

Trois clubs au passé national et européen glorieux, mais qui avec le mélange hybride des cylindrées confirmées qui ne font que conserver leur place (Manchester, Chelsea pour Arsenal ou la Juventus pour Milan ) et puissances qui ont émergé grâce aux magnats des hydrocarbures (Manchester City ou le PSG), ces formations peinent à conserver leur place dans le gratin du ballon rond. Et ce weekend se joue probablement les 90 minutes les plus importantes de leurs saisons car leur avenir en dépend, dans un football européen de plus en plus concurrentiel dans lequel la donnée financière est encore plus déterminante qu’il y a quelques années. Aujourd’hui les plus grands clubs du vieux continent sont ceux aussi qui sont les plus endettés. Exception avec le Bayern qui dégage des excédents chaque saison.

Le Fair Play financier prôné par Michel Platini va peut-être redistribuer les cartes, quand on sait qu’un club comme Arsenal est l’un des plus sains et viables économiquement, avec des comptes dans le vert grâce à un stade payé et résolument moderne, une maitrise des coûts de recrutement et des résultats chaque année toujours probants en championnat. Idem pour le Bayern. Espérons que cette mesure arrive bientôt, avant que le football européen et mondial ne devienne uniquement qu’une mise aux enchères, avec comme vainqueur celui qui mettra le plus d’argent pour obtenir le bien ou plutôt le trophée. Mais le triomphe actuel du Bayern montre qu’il y a une justice pour ceux qui gardent une cohérence sur le long terme.