Il est le quatrième français à devenir champion du monde espoir après Romain Sicard, Arnaud Demare et Kevin Ledanois. La France devient la nation la plus sacrée dans cette catégorie avec L'Italie. Prétendant à la victoire, il n'était pas cependant le favori à la victoire sur un circuit qui prédisait plus d'un sprinteur. Mais c'est plein de flegme qu'il a profité de la difficulté du circuit pour s'imposer.

La course parfaite

Aucun français ne figurait dans l'échappée matinale préférant ne pas gaspiller de forces dans une tentative qui avait peu de chances d'aboutir. Toujours aux abonnées absentes quand une échappée de costauds est partie et a compté jusqu'à 1'30" d'avance sur le peloton. Il y avait là Sivakov, Hindley, Muller, McNulty, Tiller, Gidich, Hoog et Davies. Un groupe dangereux qu'elle laisse la responsabilité à l'Espagne, qui n'a pas de coureur devant, de faire la poursuite. Après un énorme travaille des espagnols, l'échappée est reprise à une trentaine de kilomètres du but. C'est à l'entame du dernier tour que l'équipe de France passe à l'action. Elle place deux coureurs dans un groupe de cinq. Madouas et Thomas sont devant avec Paredes, Moreira et Storer. Ils restent à portée de fusil du peloton. C'est dans Solomon Hill, la principale difficulté du circuit que Lennard Kamna, coureur professionnel chez Sunweb et champion du monde du contre-la-montre par équipes avec celle-ci dimanche dernier, décide de placer une attaque franche qui laisse tout le monde sur place. Il paraît très fort, aucun des coureurs du groupe de tête ne parvient à le suivre. À l'arrière du peloton, on réagit avec la Colombie notamment et un contre se forme à une quinzaine de seconde de l'allemand. Dans la descente, Cosnefroy, n'a pas mis un coup de pédale jusque là, accélère et revient très fort sur l'allemand pour former un duo avec un petit peloton pas très bien organisé à leur chasse. Dans un premier temps, l'entente est bonne entre les deux hommes puis l'allemand, solide et qui sait qu'il n'a pas une grosse pointe de vitesse, tente de surprendre le français. À ce moment, on pense que s'en est fini des chances des deux hommes de tête d'autant qu'à l'arrière Ivan Cortina a attaqué et est revenu très proche. Finalement les deux hommes se remettent à collaborer et résiste à un peloton amputé du local et immense favori Halvorsen. Au sprint, Cosnefroy résiste à l'allemand et s'offre un titre mondial avant de passer chez les professionnel. Le danois Svendgaard règle le sprint du peloton et prend la médaille de bronze.

Abonné aux deuxième place

En Normandie, il y avait le Mont-Saint-Michel maintenant il y aura Benoit Cosnefroy. Le normand, qui fêtera ses 22 ans le week-end prochain, est passé professionnel au sein de l'équipe AG2R La Mondiale le 1er août après avoir fait ses gammes dans l'antichambre de la formation des terre et ciel, Chambéry Cyclisme. L'un des meilleurs coureurs de sa génération. Un coureur de course d'un jour. Il se rate rarement sur les grands rendez-vous ... sauf au moment de conclure. Un palmarès déjà bien fourni. Second du championnat de France Espoirs en 2016 et 2017, second aussi du championnat de France amateurs 2016. Lors des deux derniers championnats d'Europe espoirs, il avait échoué à la quatrième puis seconde place. Toujours placé, jamais gagnant. Sauf aujourd'hui sur la plus belle course du calendrier espoirs. La réussite qui le fuyait depuis un moment est revenu au bon moment. Lui qui rêvait de gagner un championnat de France, il a frappé encore plus fort sur la table. Depuis son passage chez les pros, il a déjà gagné une course. Le week-end dernier en échappée dans le Nord-Pas-De-Calais sur le GP d'Isbergues ... comme Halvorsen en 2016 avait-il remarqué avoua-t-il après la course sans vouloir comparer et se mettre de la pression. Il avait déjà remporté une course devant les pros au Rhone-Alpes-Isere-Tour. Dans son style passe-partout, il a les moyens de briller partout surtout avec son état d'esprit d'attaquant où seul la victoire compte en ayant tout tenté. Lui qui avait connu une sévère chute sur le Tour des Pays de Savoie où il a percuté de face une voiture. Deux mois d'arrêt seulement pour une si grosse chute (certains coureurs qui ont vu la chute le pensait mort sur le coup). "On peut dire que c'est un accident grave aux conséquences minimes." déclarait-il au site Direct Velo.

Le moment est venu pour le normand de savourer cette victoire avant de penser à la suite. On sait qu'il n'est jamais facile de confirmer après un titre de champion du monde espoir. Sicard et Ledanois peuvent le confirmer. Mais l'an prochain, il sera bien épaulé chez AG2R La Mondiale par Gallopin, Bakelants et Bardet pour continuer son apprentissage.

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