20 ans, depuis Laurent Brochard en 1997, qu'attend la France d'avoir un nouveau championnat du monde élite sur route. Même un podium, un coureur français n'en a pas connu depuis 2005. C'était Anthony Geslin à Madrid. Une éternité pour une nation majeure du cyclisme. C'est quelque chose qu'on peut extrapoler aux grandes courses du calendrier. Liège-Bastogne-Liège attend un successeur à Bernard Hinault depuis 1980, Paris-Roubaix à Frederic Guesdon depuis 1997 ou encore le Tour des Flandres à Jacky Durand depuis 1992. Seul Arnaud Demare a montré à toute une génération que c'était possible de (re)gagner de grandes courses à Milan-San-Remo en 2016. Absent de la sélection, il faudra néanmoins compter sur Julian Alaphilippe un habitué des podiums de classiques depuis 2 ans maintenant (2 fois 2e de la Flèche Wallonne, 2e de Liège-Bastogne-Liège, 3e de Milan-San-Remo).

Le Parcours

Le parcours que nous offre Bergen est royal. Après 40 kilomètres en ligne tout plat ou presque les coureurs devront parcourir à 11 reprises ce circuit de 19,1 km. La principale difficulté du circuit c'est le Salmon Hill (1,5 km à 6,8% de moyenne et une pente maximale se rapprochant des 8%.

Cependant la difficulté franchie, il restera encore 10 kilomètres jusqu'à l'arrivée. Ce qui laisse à prévoir des retournements de situations. Avant cette difficulté, les coureurs franchiront deux petits taquets. Le premier 0,6 km à 5,5% et le second 0,9 km à 5%. Un jolie terrain de jeu pour les puncheurs qui tenteront de distancer les sprinteurs dans cet enchaînement et la répétition de ces bosses usera les organismes.

La sélection française

Cyrille Guimard a convoqué 9 coureurs mais pas de sprinteurs contrairement à beaucoup de sélection. Il faudra donc s'attendre à une course de mouvement. Le coureur le plus rapide et leader de l'équipe c'est Julian Alaphilippe. C'est la plus grande chance française ce dimanche. Il sort d'une belle Vuelta où il a remporté une étape, a contribué aux 4 victoires d'étape de Trentin et a été omniprésent à l'avant de la course. Il sera épaulé par Tony Gallopin et Warren Barguil, qui seront, si on peut dire, deux leaders de rechange et participeront à animer la course. Enfin, le reste de la sélection est composé de Lilian Calmejane, Alexis Gougeard, Cyril Gautier, Julien Simon, Anthony Roux et Olivier Le Gac. Une sélection très homogène qui tentera de faire oublier le retentissant échec des mondiaux 2016 de Doha où la quasi-totalité de l'équipe avait été piégé dans une bordure à plus de 100 kilomètres de l'arrivée.

Les Favoris

Nombreux sont les favoris. On peut les diviser en deux catégories. D'abord les sprinteurs qui espéreront une course fermée. On pense notamment à Matthews et les deux Norvégiens Boasson Hagen et Kristoff qui auront deux équipes qui leur seront entièrement dévouées pour tenter d'annihiler toutes les tentatives. Gaviria rentre dans cette catégorie même s'il a des coéquipiers comme Uran capable de prendre les coups. Colbrelli, Trentin et Viviani pour l'Italie seront présents. Stuyven en cas d'arrivée groupée sera la carte Belge même si au plat pays on espère un autre scénario.

Du côté des puncheurs, Peter Sagan tentera de réaliser la passe de trois sur un circuit qui lui convient encore très bien. Pas trop difficile, pas trop plat. Comme on dit jamais deux sans trois. Mais comme d'habitude, il devra faire avec une équipe plus faible. C'est le grandissime favori surtout à la vue de ses dernières sorties sur le continent nord-américain. Son adversaire numéro 1 cette saison, Greg Van Avermaet ne sera pas à sous-estimer même s'il semble moins fort qu'en début de saison et surtout devra composer avec une équipe très individualiste. Entre Gilbert et Wellens mais si les belges se décident à faire une course d'équipe ils pourraient ne pas être loin de la gagne. Stybar et Kwiatkowski seront aussi surveillés avec des équipes à seulement 6 coureurs. Enfin, il ne faut pas oublier Rui Costa, champion du monde 2013 à Florence, redoutable sur les courses d'un jour et toujours présents dans les finals des championnats du monde. Enfin, en l'absence de Valverde on en oublierait presque les espagnols. Pourtant moins cités mais Luis Leon Sanchez et Gorka Izaguirre seront là pour animer la course plus Rojas si cela se termine au sprint.

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