Le Cannibale, Eddy Merckx a dominé ces précédentes éditions. Bernard Thévenet et Cyrille Guimard se sont signalés tout comme Raymond Poulidor. Le Tour de France est maintenant professionnel, il n'y a plus de coureurs isolés. Cette décénie sera celle de la France.

1975 : Thévenet, enfin !

Eddy Merckx à bout de souffle, révélation d'un prometteur Francisco Moser et victoire de Bernard Thévenet, tel est le bilan de cette édition. Dés le prologue, Moser prend la tunique jaune pour 2 secondes à Merckx. Il le gardera jusqu'à la 6ème étape malgré les nombreuses attaques du Belge. Ces débauches d'énergies, jugés déraisonnable par beaucoup, seront payantes. Merckx prend le maillot jaune et repousse Thévenet à 52 secondes. Mais Thévenet aussi a du panache. Et dans le col du Pla d'Adet, la première arrivée de ce Tour, il attaque et emmène dans sa roue Zoetemelk qui remportera l'étape. L'essentiel n'est pas là. Thévenet a réussi à décrocher Merckx et c'est bien là l'essentiel.

Thévenet démarre une période totalement française

Dans l'étape du Puy de Dôme, Thévenet recommence son coup de maître et se défait de Merckx. Ce dernier, déjà touché moralement reçoit en plus un coup de poing stupide d'un spectateur. Lors de la 15ème étape, Merckx qui est encore maillot jaune décide d'attaquer Thévenet sur son terrain de prédilection. Trés mauvaise idée. Il distance tout d'abord Thévenet avant d'être victime d'une terrible défaillance et de laisser Thévenet prendre le maillot jaune. Ce dernier le gardera jusqu'aux Champs Elysées, qui accueillent pour la première fois l'arrivée du Tour de France. Sur le podium, c'est le tout nouveau président Valéry Giscard d'Estaing qui remet le maillot Jaune à Thévenet. C'est la première fois qu'un président remet le maillot jaune. Sur le podium, grand seigneur, Merckx fait une accolade à Thévenet qui a bien mérité cette Grande Boucle.

1976 : Le dernier Tour de "Poupou"

Adulé par certain, haïe par d'autres. Respecté par certain, critiqué par d'autres. Raymond Poulidor aura divisé la France lors de ses Tour de France succesifs. Toujours placé, jamais gagnant, il aura fait vibrer la France lors de son duel avec Anquetil en 1964. Ce dernier Tour et cette 3ème place sur le podium lui permettront de finir sur une bonne note.

Lors de ce Tour, Eddy Merckx est absent et Bernard Thévenet abandonne lors de la 17ème étape. Ce Tour aurait pû être celui de Zoetemelk, deuxième mais ce sera celui du surprenant Lucien Van Impe, qui s'imposera en ayant construit sa victoire dans les Pyrénées. Mais ce 63ème Tour de France est surtout celui de Freddy Maertens. Vainqueur de 8 étapes et maillot jaune 9 jours, le Belge se sera distingué comme un sprinteur hors-norme.

1977 : Thévenet recommence

Dietrich Thurau aura bien failli destabiliser trés fortement Bernard Thévenet. Maillot jaune de la 1ère à la 15ème étape, l'Allemand de l'Ouest terminera finalement 7ème. Mais un autre coureur qui aurait bien pû briser le rêve de bon nombre de Français, c'est l'embêtant Hennie Kuiper. Deuxième à 48 secondes, le Néerlandais aura joué sa carte jusqu'au bout. C'est donc au bout de l'effort et n'ayant remporté aucune étape que Thévenet remportera ce qui sera le deuxième et le dernier Tour de sa carrière.

1978 : Pour sa première, une victoire !

Bernard Hinault arrive sur le Tour de France en tant que novice. Ou plutôt pour une première participation. Et s'il y a une conclusion à faire, c'est qu'Hinault n'a pas perdu de temps. Une première victoire pour une première participation, que rêver de mieux ?

Ce Tour fut marqué par la grêve des coureurs, en opposition avec les horaires de départ imposés. Lors de l'étape Tarbes-Valence d'Agen, les coureurs ont décidé de stopper net leur course à 100 mètres de la ligne. L'étape sera finalement annulée.

1979 : Cette fois-ci, c'est sans partages

7 victoires d'étapes, un maillot Jaune porté dés la 2nde étape (Zoetemelk l'a cependant porté de la 9ème à la 14ème étape) : ce bilan est encore plus impressionnant que celui de l'édition précédente. Une Grande Boucle marquée par le duel entre Zoztemelk et Hinault, qui déchaînera les passions et qui sera remporté par le Français. Anecdote trés impressionnante : les deux coureurs sont arrivés avec deux minutes d'avance sur le peloton sur les Champs Elysées pour se disputer la victoire au sprint !

1980 : Zoetemelk récompensé

Il se dirigeait vers un destin à la Poulidor. Toujours placé, jamais gaganant. Jusqu'à cette édition, jamais le Néerlandais n'avait concrétisé tous ses coups de panache, tous ces problèmes posés à ses adversaires. Dans une édition marquée par le nombre trés important de Contre-La-Montre (6), le Hollandais fut récompensé de son courage par le maillot jaune dès la 13ème étape. Un maillot qu'il ne lâchera (pour une fois) plus.

Les médias commencaient peu à peu à s'intéresser chaque jour au sort de la lanterne rouge. Les organisateurs, un peu de mauvaise foi, décidèrent de l'éliminer entre la 14ème et la 20ème étape.

1981 : Le retour d'Hinault

Il y a un proverbe typiquement français qui dit "Jamais 2 sans 3". C'est effectivement ce qui s'est passé lors de cette édition 1981. Maillot jaune 20 soirs sur 24, Hinault n'aura laissé comme à son époque Eddy Merckx que des miettes à ses adversaires. Construisant ses victoires dans les contre-la-montre et les consolidants en montagne, Hinault laisse Van Impe à 14 minutes.

Nouveauté dans cette édition, première participation d'un concurent non-européen, c'est l'Américain Jonathan Boyer.

1982 : Jamais 3 sans 4 !

C'est le 4ème titre de Bernard Hinault. Sensiblement identique aux précédents, il aura cette fois-ci pour dauphin Zoetemelk. A noter par ailleurs la présence de Sean Kelly, qui remporte le maillot vert et qui est trés trés impressionnant même s'il ne remporte qu'une étape lors de ce Tour. L'Australien Phil Anderson remporte comme l'année précédente le maillot blanc de meilleur jeune mais comme l'édition précédente, il a ausis porté le maillot jaune en début de Tour.

1983 : Fignon se fait un trou

Laurent Fignon participe pour la première fois au Tour de France. Tout d'abord discret, il monte petit à petit dans le classement et fait peu à peu valoir ses qualités. Grâce à l'abandon dans la 17ème étape de Pascal Simon, il prend le maillot jaune et le garde jusqu'à l'arrivée. Fignon aura joué de chance pour remporter ce Tour, Pascal Simon ayant courru une semaine l'omoplate fracturée avant de finlament céder sous la douleur. Fignon aura aussi profité du forfait de Bernard Hinault. N'empêche, cette victoire est méritée et lance une carrière qui sera fructueuse en titre même si à quelques mois de mourrir, il annoncera dans une autobiographie touchante s'être dopé.

1984 : Fignon surprend Hinault

Jamais Hinault n'avait été battu sur le Tour de France. C'est maintenant chose faîte. Opposé à un Laurent Fignon des grands jours qui aura surpris le quadruple vainqueur, Bernard Hinault n'endossera qu'une fois le maillot jaune, après la première étape. Ensuite, c'est Vincent Barteau qui joua le trouble-fête avant de rentrer dans le rang au profil de Fignon.

A signaler la première fois qu'un Américian monte sur le podium, en la présence de Greg Le Mond. Ce dernier sera à l'origine du plus petit écart enregistré entre le vainqueur et son dauphin.

1985 : Hinault face à l'internationalisation

Des Colombiens, un Américians, des Danois, un Irlandais qui s'illustrent. Inconcevable il y a encore quelques années, le Tour s'internationalise pour de bon. Les Colombiens ont une génération de feu, Le Mond est fantastique et les Danois jouent les troubles-fêtes. Dans cette édition à de multiples couleurs (7 nationalités différentes vainqueurs d'étape), c'est bien le Français Bernard Hinault qui s'impose pour ce qui sera son cinquième et dernier Tour de France. Le même record que Merckx. La comparaison évidemment s'impose. Sean Kelly s'impose dans le classement par points. Mais à retenir, le duel entre Fignon et Le Mond qui se profile...

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Ce soir, sur France 2, diffusion d'un reportage sur la légende du Tour de France. Rendez-vous sur le service public à 20h45.

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