Quand une équipe comme Nanterre, 8ème et dernier qualifié pour les playoffs, arrive à se hisser en finale, il est difficile de faire des prévisions. Cette équipe, installée en banlieue parisienne, est LA surprise de ces playoffs, par ses victoires sur de grosses cylindrées, mais également par le jeu proposé. On a affaire a du basket total, le basket qui court, qui prend les espaces, qui ose tout simplement. Ajoutez à cela une très bonne adresse à 3points depuis le début des playoffs (au dessus de 55% de réussite derrière l’arc en demie finale, plus de 46% sur l’ensemble des playoffs), et vous avez là la définition d’une équipe en confiance et pratiquant du beau jeu.

 En face, le jeu et la tactique sont différents, mais l’efficacité elle, est quasiment similaire. La SIG, entrainé par Vincent Collet, s’appuie sur une base défensive redoutable. Cette défense qui a réussi à contenir Edwin Jackson au tour précédent, joueur qui vient d’être élu MVP français du championnat. Le jeu d’attaque est également équilibré, et la relation intérieur/extérieur fonctionne à merveille. Cette finale est en quelque sorte une opposition de style entre deux écoles de jeux différentes, rajoutant du piment dans cette confrontation indécise.

Nanterre : 4 victoire et 0 défaites en Playoffs.

Ses atouts :les joueurs extérieurs. Le jeu de Nanterre se base sur un trio d’arrières en totale confiance depuis le début des playoffs. Le meneur de jeu Warren Chris (16 points et 3 passes en playoffs), l’arrière David Lighty (17 points et 4 passes en PO) et le «combo guard » Meacham Trenton (17 points et 5 passes en PO) sont les premières options offensives de l’équipe. Le jeu est rapide, les positions de tirs sont très bonnes, et le trio totalement en confiance. Il va falloir être très solide pour les faire redescendre de leur nuage.

Autre atout à mettre en avant : l’adresse à 3 points de cette équipe depuis le début des playoffs. Avec 46% de réussite depuis le début de l’exercice, aucunes équipes, pas même la très grosse défense de Gravelines-Dunkerque n’a réussi à mettre les shooteurs nanterrois en échec.

Enfin, cette équipe la plus belle épopée de son histoire, joue un basket magnifique depuis le début des playoffs et a emmagasiné un maximum de confiance avant ces finales. Etre invaincu à l’entame de la finale est arrivée que peu de fois dans l’histoire du championnat français. Cette équipe va donc être en confiance en abordant ce match contre la SIG. Peut être un peu trop…

Ses faiblesses :l’inexpérience. Nanterre n’a jamais participé au playoffs depuis sa remontée dans l’élite il y a deux ans. Cette équipe était la même qu’il y a deux ans en Pro B, et la pression va être difficile à gérer pour ce groupe jeune mais sans expérience.

La confiance. Oui, la confiance peut être dans le cas présent une faiblesse pour gagner le titre. Il s’agit là d’une équipe qui joue comme dans un rêve depuis le début des playoffs. Le retour de bâton risque de faire très mal, et la confiance peut retomber comme un soufflet.

Le manque d’impact à l’intérieur. Un challenge de taille s’avance vers la défense de Nanterre, il s’appelle Alexis Ajinça. Le pivot de 2 mètres 15 a dominé la série précédente contre l’ASVEL qui ne manque pas d’atout sous le cercle. Nul doute que Vincent Collet va donner la balle à l’intérieur, surtout quand votre plus grand joueur (Stephen Brun) culmine à seulement 2 mètres 02.

La SIG Strasbourg : 4 victoires et 0 défaite en playoffs.

Ses atouts : la défense. Aucunes équipes depuis le début des playoffs n’a réussi à mettre plus de 66 points à cette équipe de Strasbourg. La SIG a fait un travail admirable pour cadenasser Edwin Jackson en demie finale, le limitant à 5 petits points au match retour. La tour de contrôle Ajinça contre tout ce qui passe, dissuadant les attaquants de vouloir aller près du cercle. Jeff Greer et Axel Toupane, font le travail de pression sur les arrières adverses, forçant ceux-ci à cafouiller la mise en place des systèmes.

Alexis Ajinça. Le basket n’est pas une affaire individuelle, mais un seul joueur peut avoir un grand impact sur son équipe. Sans être un très attaquant (« seulement » 13,5 points de moyenne), Alexis Ajinça est une formidable tour de contrôle dans la défense strasbourgeoise. Contreur redoutable (2 contres par matchs), rebondeur solide (6,5 prises par match), l’ancien joueur NBA est également efficace en attaque, avec des mouvements dos au panier qui ont fait exploser la défense villeurbannaise.

Ses faiblesses : La dépendance à Ajinça. L’attaque de Strasbourg n’est parfois pas à la hauteur de sa défense. Les systèmes sont souvent au profit d’Ajinça ou de Ricardo Greer, rendant le jeu d’attaque de la SIG très lisible. Jeff Greer étant aux abonnés absent sur le plan offensif (seulement 17 points en 4 matches pour lui), la SIG perd donc une force offensive, qui risque d’être précieuse face à une équipe de Nanterre redoutable en attaque.

La clé de ces finales : contrôler le tempo de la rencontre.

Dans une opposition de style comme celle que nous auront ce soir, il est important pour chacune des deux équipes de jouer dans son rythme de croisière, afin de gagner la rencontre. Nanterre et son jeu rapide va vouloir imprimer un tempo élevé à cette rencontre, en jouant les contres attaques à fond, et en shootant très rapidement dans la possession. La SIG va vouloir ralentir le rythme, faire travailler cette équipe de Nanterre en la forçant à faire une, deux trois passes de plus.

A noter que pour la première fois dans son histoire, le championnat de France de basket adopte une formule de « série » pour ces finales, d’où l’emploi du pluriel pour le terme « finale ». Il abandonne la formule du match « sec », c’est-à-dire un seul match à Bercy, et abandonne aussi la finale en aller-retour, qui était en vigueur au début des années 2000. Les matches 1 et 2 auront lieu à Strasbourg, les matches 3 et 4 à Nanterre. La première équipe à 3 victoires remporte le championnat.

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