Du changement en NBA, il y en a eu énormément. De la Draft aux trades en passant par la Costless Agency, beaucoup de têtes ont changé de club, et certaines têtes très connues ont prolongé dans la stupeur générale. Mais qui ont été les grands gagnants de cette intersaison ? Qui se mordra les doigts de ne pas avoir fait les bons choix ? 

Cleveland, une intersaison quasi-parfaite

Si on avait dit à Dan Gilbert qu'il allait recruter LeBron James et avoir le choix numéro un de la Draft à la fin de la saison régulière, il aurait probablement éclaté de rire. Avec 1,7% de chances d'obtenir le "lottery pick", les Cleveland Cavaliers ont eu une chance incroyable de se retrouver avec celui-ci et de pouvoir donc réaliser une grande affaire. Andrew Wiggins, arrière/ailier de 19 ans, pressenti comme choix numéro un de la Draft depuis quelques années, joue pour Cleveland maintenant. Cleveland se retrouve avec trois des quatre derniers "lottery picks" : incroyable. 

"Je ne promets pas un titre" (L.James)

Mais le plus incroyable pour les Cav's, ce n'est pas l'arrivée d'Andrew Wiggins en provenance de Kansas, c'est plutôt le come-back de l'enfant de la maison, de la véritable légende du club de l'Ohio : LeBron "The King" James. Aussi surprenante qu'importante pour la NBA, cette arrivée sonne comme une rédemption pour LeBron. Il revient pour gagner un titre même s'il ne peut rien promettre, tant le niveau de la Ligue semble incroyable depuis quelques années. 

Il vient apporter un réel plus à l'équipe, qui semblait trop jeune et trop peu experimentée pour gagner le titre, mais qui devient maintenant une des franchises favorites pour le titre. Avec quatre "first picks" dans l'effectif (Kyrie Irving, Andrew Wiggins, Anthony Bennett et LeBron James), tous draftés à Cleveland, l'équipe ne manquera pas de talent, et n'aura qu'à avoir un collectif impressionnant pour gagner le titre. 

David Blatt également est une des recrues phares de la franchise de l'Ohio. Si ce n'est pas un joueur, c'est un entraîneur très coté en Euroligue et qui a cette culture de basket collectif, à la manière d'un Gregg Popovich. Cela semble également être une acquisition très importante pour les Cav's, à qui Blatt inculquera certainement une culture des systèmes et du jeu collectif. C'est également un très bon apprentissage pour lui que d'avoir dans ses rangs un des meilleurs joueurs de l'histoire. 

Dan Gilbert pourrait également de nouveau bouleverser son effectif avec l'arrivée de Kevin Love, alors qu'Andrew Wiggins pourrait être "sacrifié" dans un éventuel échange. Alors que Cleveland aurait plutôt besoin d'un pivot défensif, cette acquisition, en cédant un talent au potentiel illimité comme Wiggins semble être un très mauvais choix. Cependant s'il y avait un grand vainqueur de cette intersaison en NBA, c'est clairement les Cleveland Cavaliers. 

Chicago voit la vie en Rose

Incontestablement, après les Cavaliers, ce sont les Bulls qui ont réalisé la meilleure intersaison. Ayant un bon choix de draft (top 15), ils ont drafté le meilleur scoreur de la NCAA, venant de Creighton, Doug McDermott. Si on le considère unidimensionnel en tant que shooter unique, il semble vouloir prouver le contraire cette saison. Sous les ordres de Tom Thibodeau, il devrait faire d'énormes progrès au niveau défensif, et sa qualité derrière l'arc devrait être une des principales armes offensives de Chicago. S'il venait à progresser dans tous les domaines, nul doute que celui qui est considéré comme Kyle Korver, pourrait devenir un très grand joueur. 

Ce n'est pas le seul bon coup de Chicago. Alors que les Bulls, désireux de signer un Costless Agent de renom, semblaient souhaiter Carmelo Anthony (prolongeant pour le contrat maximum chez les Knicks), ils ont fait un bon coup en signant l'Espagnol Pau Gasol, en fin de contrat et courtisé notamment par les Spurs. Il formera une raquette 100% européenne et très talentueuse avec le Defensive Player of the Year, Joachim Noah. Les Bulls, pour prendre Gasol, ont amnistié Carlos Boozer, qui s'en est allé vers Los Angeles, direction les Lakers. Pour finaliser leur raquette, ils ont encore pris un Européen, jouant en Euroligue, Nikola Mirotic, qui jouait au Real Madrid. 

La seule inconnue sera, lors de la saison prochaine, l'état du genou de Derrick Rose. Si celui-ci revient à son top niveau, il sera le Franchise Player des Bulls, et peut tirer l'équipe vers le haut. Nul doute que s'il est à 100%, l'équipe de Chicago sera un candidat très sérieux pour le titre, avec une défense, comme tous les ans, parmi les meilleures.

Les autres très bons coups 

Stephenson à Charlotte : Si une personne devait être ravie suite à cette Costless Agency, par rapport aux moyens de la franchise, c'est bien Michael Jordan. Propriétaire des Charlotte Bobcats (re)devenus Charlotte Hornets, il a fait un énorme coup en prenant l'arrière des Pacers, auteur de gestes polémiques face à LeBron James en Finale de Conférence. 27 millions d'euros sur trois ans, soit quasiment en trois ans ce que touchera Carmelo Anthony en un an. Pour l'arrière bourré de talent, c'est l'occasion de se montrer en tant qu'arme offensive principale, et de porter une équipe sur ses épaules. L'équipe cette année semble plus forte que jamais, en ayant dans ses rangs le très prometteur Kemba Walker, l'ailier Michael Kidd-Gilchrist et l'excellent pivot, parmi les meilleurs de la NBA, "Big" Al Jefferson. 

Chandler Parsons à Dallas : On ne parle vraiment pas de la Costless Agency des Mavs. L'équipe texane, qui a mis en difficulté les intouchables Spurs, a réalisé une Costless Agency très propre et très intéressante. Alors que la franchise avait récupéré un pivot très fort, ayant joué aux Mavs auparavant, Tyson Chandler, ils ont fait d'autres coups. Dirk Nowitzki, Franchise Player des Mavs l'année du titre, a accepté de baisser considérablement son salaire pour prolonger dans sa franchise de toujours. Mark Cuban par ses talents de négociateur a réussi à faire venir un des ailiers les plus sous-cotés de la ligue, l'excellent Chandler Parsons. Défensivement très bon et adroit derrière l'arc, l'ailier de Houston n'a pas été gardé par les Rockets, qui lui ont préféré Ariza, étonnant. Il sera un renfort de poids, très important pour les Mavs pour la bataille pour les Playoffs. Un autre très bon joueur a été signé par Cuban,  Rashard Lewis, très adroit à trois points et très utile pendant les Finals viendra apporter ses points précieux en sortie de banc et son expérience (2 fois All Star). Un été donc parfaitement géré par Dallas, qui peut aborder la prochaine saison avec séreinité.

Le Heat, un "après-LeBron" pas si mal géré : Après le départ de LeBron James vers Cleveland, et la couverture médiatique qui s'en est suivie, beaucoup de spécialistes imaginaient voir le Heat tanker, à la manière des Sixers cette saison. Mais alors que Josh McRoberts et Danny Granger avaient déjà signé avant la décision de LeBron, ces deux très bons renforts ont été confirmés par des prolongations de contrat. On envoyait Chris Bosh à Houston par une rumeur très persistente, et Dwyane Wade aurait eu des contacts avec Chicago. Pour autant, Pat Riley a prolongé les deux "amigos" restants, et a comblé le départ de LeBron par l'arrivée de Luol Deng. LeBron James parti, le Heat ne peut pas se retrouver aussi bon qu'auparavant, mais Riley a au moins le mérite, d'avoir limité la casse. 

Les "vieux" bien gérés : Les plus anciens de la Ligue n'ont pas été délaissés dans cette intersaison. Memphis a signé le meilleur dunker de l'histoire de la NBA, et un des joueurs les plus "clutch" de ces dernières années : Vince Carter. Pour son dernier contrat, l'attaquant unique (sa défense laissant à désirer) va apporter du scoring dans cette équipe de Memphis souvent limitée offensivement malgré un travail défensif énorme. C'est évidemment un bon coup pour la franchise qui a pas mal inquiété le Thunder au premier tour des Playoffs. Paul Pierce était également en fin de contrat, et il a joué aux chaises musicales. Annoncé partant des Nets, il a du attendre le départ de Trevor Ariza à Houston pour annoncer son arrivée à Washington, où il devrait s'épanouir avec les "expérimentés" Nene, Gortat et autres Drew Gooden. 

Le contrat maximal qui fait mal

Le feuilleton Carmelo Anthony a été un des plus suivis de cette intersaison. Annoncé d'abord au Heat, puis à Chicago, puis aux Lakers, puis à Houston, puis de nouveau aux Lakers, avant de prolonger chez les Knicks, il a vraiment rendu la vie difficile aux propriétaires de franchises. Alors qu'il se disait lui-même capable de sacrifier son salaire pour gagner un titre, il a fait tout le contraire et a prolongé pour cinq années en devenant le basketteur le plus payé de la NBA, et de l'histoire de la Ligue. Un contrat de cinq ans qui doit faire mal pour les finances des Knicks, mais qui permettra au moins à la franchise de Phil Jackson de ne pas Tanker. 

Le chantier semble difficile maintenant à la Big Apple. Si Carmelo Anthony et sa prolongation font évidemment beaucoup de bien grâce à l'apport de celui-ci, il empêche la franchise de pouvoir se construire autour de l'ailier de la génération 2003. Ni Bledsoe, ni Gasol, ni les autres bons coups possibles de cette Costless Agency ne pourront tomber dans les mains de Phil Jackson, à cause du contrat maximal de Carmelo Anthony. L'équipe est maintenant en pénurie au poste de pivot (Chandler parti), alors qu'elle est beaucoup trop bien fournie au poste d'arrière (Hardaway Jr., Smith, Shumpert). Un déséquilibre qui ne s'arrangera pas avec le contrat maximal de "Melo". 

Qui sont donc les grands gagnants ? 

Les deux principaux gagnants de cette Intersaison sont les Bulls et les Cavaliers. Grâce à un bon choix de draft et une Costless Agency intelligemment négociée, ces équipes devraient devenir favorites pour la tête de la Conférence Est, et relever le niveau de celle-ci, incroyablement faible depuis quelques années. Les Hornets (anciennement Bobcats) de Charlotte sont également gagnants avec un 5 qui est très jeune et qui risque d'être très difficile à jouer une fois que les automatismes seront présents. Les Mavs sont aussi gagnants avec leur Intersaison très réussie malgré des moyens limités. 

Côté équipes moins gagnantes, les Lakers pourraient être présents. Alors qu'un très gros poisson de la Costless Agency était l'objectif de Kobe Bryant (qui est même sorti de ses vacances pour essayer de convaincre Anthony), seuls Jeremy Lin et Carlos Boozer ont signé, à des postes déjà plutôt bien fournis pour l'équipe de Los Angeles. Sinon, évidemment que le Heat se retrouve affaibli, bien que moins que pensé. 

Maintenant aux équipes qui se sont renforcées de trouver les automatismes nécessaires, et d'offrir une NBA (et une Conférence Est) d'un niveau plus relevé.