Dans la nuit de jeudi à vendredi, la Draft NBA a lieu. Pour tous les jeunes joueurs, aspirant à une carrière NBA, c'est une date cochée dans le calendrier. A New-York, c'est Andrew Wiggins, le Canadien, qui a eu le privilège d'être choisi en premier, par les Cleveland Cavaliers. Si beaucoup de franchises (comme les Cav's) ont fait des choix logiques, certaines franchises ont fait des choix très surprenants, à l'image de Philadelphie, qui, au lieu de renforcer les postes "faibles", n'a fait que conforter les postes "forts", et se retrouve avec un cinq de départ potentiel très hétérogène. 

Le podium : 

Andrew Wiggins, le premier : 

Andrew Wiggins, le Canadien, a eu l'honneur d'ouvrir le bal. Le jeune ailier de 19 ans, un peu en difficulté cette saison à l'Université, possède une marge de progression énorme. Pour l'occasion, il a mis son plus beau costume, qui aurait fait mal à Karl Lagarfeld. Doté d'une qualité de pénétration et d'un physique très impressionnant, mais en délicatesse avec son shoot extérieur, l'ailier de Kansas semblait moins "NBA Ready" que certains de ses compères, mais est un joueur qui pourrait faire très mal à l'avenir. 

Les médias américains l'ont assimilé à un futur LeBron James, pour sa qualité de pénétration et sa grosse détente. Il a également une belle vision de jeu, mais aime beaucoup avoir la balle entre les mains. A Cleveland, il n'aura probablement pas autant la balle qu'aux Jayhawks, la mène étant confiée à Kyrie Irving. Cependant, contrairement à l'année dernière et le choix stupéfiant d'Anthony Bennett en première position, le choix d'Andrew Wiggins semble logique, tant on a parlé de lui au cours de ces dernières années. A lui de pouvoir s'adapter au jeu de la NBA et surtout de sa franchise. 

Jabari Parker, le Poulidor de la Draft : 

Jabari Parker était, de la Draft 2014, celui considéré comme le plus "NBA Ready". Ce sérial-scoreur est souvent comparé à Carmelo Anthony. Breveté Duke, ce très bon ailier de 19 ans a été en balance pour la première place de la Draft. Sélectionné en deuxième position par les Bucks de Milwaukee, il pourra avoir la balle à sa guise, pour marquer énormément de points. Il arrivera déjà en tant que Franchise Player, et c'est la seule pression qu'il aura, car difficile de faire pire pour les Bucks. 

Le numéro 1 de Duke a un shoot extérieur très propre, et est capable de pénétrer. Si les scouts ne l'ont presque jamais estimé à la première place, c'est parce que sa marge de progression semble un peu limitée. Cela ne l'empêchera pas, sauf coup de théâtre, de faire une très belle carrière. C'est ce que l'on lui souhaite, et c'est donc un choix logique de la part des Bucks, qui semblaient le vouloir à tout prix. 

Joel Embiid, colosse au pied d'argile : 

Le cas Joel Embiid a été, pendant pas de temps, aussi fragile que son corps. Beaucoup pensaient, et lui aussi certainement, qu'il allait être sélectionné en première position par les Cleveland Cavaliers. Mais voilà, pendant son work-out, le géant de 2m13 s'est blessé au pied, et son état de santé a beaucoup fait parler. Refusant de donner son carnet de santé à certaines franchises, beaucoup l'ont comparé à l'illustre Greg Oden. Espérons pour lui que ce ne soit pas le cas. 

S'il pensait être sélectionné plus haut par les Cavaliers, personne ne le voyait se faire drafter par les 76ers. Ceux qui ont laissé partir leur meneur de jeu all-star la saison passée (Jrue Holiday) pour prendre un pivot très prometteur (Nerlens Noel), les voici repartis pour un tour, en re-draftant un pivot, alors que leurs postes 2 et 3 semblent très faibles par rapport au reste. Incompréhension donc de la part de la NBA, car personne ne pensait que Joel Embiid pouvait atterrir dans une franchise qui a peut être le meilleur pivot du top 10 de la draft.

Joel Embiid, colosse au pied d'argile, pourrait se laisser embarquer par ses blessures et réaliser une carrière moyenne. Espérons que son physique, bien fragile, ne le laisse pas au bord de l'autoroute vers les sommets, et que ce ne soit pas Greg Oden qui le prenne comme patient dans l'ambulance du désastre. 

Les autres choix logiques : 

Julius Randle, du renouveau chez les Lakers : Voilà qui devrait ravir Kobe Bryant. Julius Randle, très bon ailier fort de 19 ans, a été choisi en septième position par les Los Angeles Lakers. Un intérieur très physique (2m06 / 113kg)  manquait clairement à l'équipe mythique, complètement en perdition durant cette saison, car seul Pau Gasol, peu physique, essayait de "tenir la baraque" dans la peinture. C'est un choix logique qui a ravi Julius Randle également, un bon choix pour tout le monde, sauf pour les futurs-adversaires des Lakers. 

Aaron Gordon, où l'ailier (fort) ultra-atlétique : On le compare souvent, à tord, à Blake Griffin. Ce joueur, entre ailier et ailier fort, est ultra-atlétique, et c'est peut être, avec Joel Embiid, le meilleur défenseur de cette draft. Capable de dunker sauvagement sur n'importe quel adversaire, ayant une superbe détente, ce joueur est surtout un danger défensif. Défensivement, il est très complet, au point d'être comparé à un modèle du genre, Shawn Marion. Offensivement, il est très critiqué par les scouts, car il n'est pas très bon au shoot, et n'en prend pas beaucoup. Il ne lui reste qu'à travailler son shoot extérieur pour être très très fort, reste à savoir s'il en est capable (il n'a que 18 ans).

Dario Saric, la navette avant de commencer : Si les choix de Philadelphie ont été très critiqués pour le troisième choix, et que le choix de prendre Elfrid Payton semblait très étrange, on a compris pourquoi juste après la Draft. Les 76ers ont décidé d'échanger Elfrid Payton (meneur de jeu) contre Dario Saric, un très bon poste 3, qui est le premier européen de la Draft 2014. Enfin un bon choix pour les 76ers, qui vont renforcer leur "poste faible" et essayer, dans quelques années, d'en faire un poste "fort". 

Shabazz Napier, pour faire rester "The King" : Shabazz Napier a d'abord été sélectionné par les Charlotte Hornets, mais a fini par être transféré à Miami. On peut se demander si le choix de prendre Napier n'est pas un moyen de faire rester LeBron James, fan de Napier avoué depuis quelques Tweets (pendant la Match Madness), et qui a décidé de tester le marché des Costless Agents. Très bon meneur, "NBA Ready" mais ayant 22 ans, c'est sur qu'il aidera le Heat à la mène. Cela pourrait entraîner un départ de Mario Chalmers ou encore de Norris Cole. 

Un bilan de la draft : 

Des joueurs très talentueux ont été draftés cette année. Alors que l'année dernière était un creux en terme de jeunes talents, cette fois-ci le niveau de ces rookies fait rêver. Entre Andrew Wiggins, Jabari Parker, Joel Embiid (s'il ne se blesse pas), Dante Exum, Marcus Smart, on tient d'énormes pépites. La seule attitude scandaleuse de cette draft est à attribuer à Zach LaVine, faisant preuve d'une attitude détestable quand il a appris qu'il était sélectionné par les Wolves. Il aurait pu faire preuve de retenue, comme si le ciel li était tombé sur la tête, quand on sait qu'Isaiah Austin, malade gravement, n'a même pas pu se présenter à la draft. Cela a du plaire aux fans de la franchise de Minesotta.