Sweet 16

Comme BasketUSA l’a parfaitement résumé dans son titre, le sacre du Heat se place entre beauté et cruauté. Beau, pour ce que Miami a enduré depuis plusieurs années, mais qui se trouve, pour la seconde saison consécutive, à brandir le trophée de champion NBA. Cruel, car ce sont les Spurs d’un Tim Duncan en pleurs, après le match, qui font les frais de cette victoire. Le bonheur des uns passe parfois par le malheur des autres. Mais pour être champion NBA, il faut obtenir 16 victoires en post-saison (4 victoires par tour). L’histoire a voulu que Spurs et Heat aient chacun acquis 15 succès avant le fatidique Game 7. Les Spurs, habitués des Finals (5ème depuis 1999), ont buté sur plus fort, plus envieux, peut-être même plus revanchards qu’eux. Les texans étaient jusqu’alors invaincus à ce stade de la compétition. 4 victoires en 4 exercices, mais comme le rappelle le proverbe : « la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain ». Ne soyons pas crédules, San Antonio avait encore le Game 6 dans un coin de leur tête comme un bourdonnement incessant. Ainsi, le dernier shoot de Duncan, qui aurait pu conclure à une ultime égalisation des Spurs sur le Heat, dans les derniers instants ricoche bien que ce fut Battier qui défendait sur le géant.

La mémoire du Game 6

Tout avait bien commencé pour les Spurs, en revenant à Miami en menant 3-2, les hommes de Popovich pouvaient en finir dès le Game 6. Mieux encore, à l’aube du 4ème quart-temps, ils mènent de 10 points sur le champion en titre. Mais le Heat, à l’instar de LeBron James, ne veut pas rendre les armes et va réussir un incroyable come-back. Menée de 5 points à 28 secondes du terme, James et Allen vont ramener les leurs à égalité pour finalement gagner la prolongation. Cette défaite raisonne comme un coup de massue sur les Spurs qui pensaient avoir fait le plus dur. Et oui, car les organisateurs commençaient à déballer l’estrade pour célébrer le titre de Spurs. Titre qu’ils auraient eu SI le plan s’était bien déroulé. « J’adore quand un plan se déroule sans accroc » répétait Hannibal de l’Agence Tous Risques. Mais accroc, il y a eu. Les Spurs s’inclinèrent donc face au sursaut d’orgueil de LeBron James qui refusait d’essuyer un nouvel échec, suite à la correction reçu en 2005 par ces mêmes Spurs. Le « King » a tout bonnement été royal et intraitable pour offrir la victoire au Heat. Mais au-delà de la seule égalisation dans la série, ce succès du Heat a surtout profondément touché les Spurs sur leur mental. Loin de nous l’idée d’évoquer un non-match de San Antonio sur ce Game 7, mais la précédente défaite était dans toutes les têtes. Couplez à ceci un public qui n’en a jamais démordu, contrairement au dernier match où des supporters étaient partis avant le come-back de leur équipe pensant que le match/la série/la saison était terminé(e), et vous obtenez un Heat revigoré et en pleine possession de ses moyens.

LeBron, ce sauveur

Que la désillusion aurait été cruelle si le Heat avait perdu ces Finals. Ne vous méprenez pas dans ces commentaires. Nous ne disons pas que le Heat n’est pas un grand champion, car il l’est. Duncan et Parker sont déjà considérés comme des winners, mais pour le cas de James, une nouvelle défaite à ce stade de la compétition aurait affecté son image. Considéré comme le meilleur joueur de basket depuis Jordan, LeBron atteignait pour la 4ème fois de sa carrière les phases finales. 2 d’entre elles se sont soldés par un échec. Les comparaisons avec son aîné, à savoir qui est le plus fort sont omniprésentes depuis son entrée dans la grande ligue. Les joueurs sont tellement différents que les ressemblances que l’on peut leur trouver se feront sûrement par l’obtention de distinction. Critiqué pour ne pas être un « winner », James réussit à obtenir le « repeat » (fait de gagner deux titres de suite), avec la distinction de MVP des Finals. N’en déplaise à Jordan, et sans faire le crime de lèse-majesté, LeBron démontre l’étendue de son talent. Dominateur malgré ses quelques difficultés avec le shoot, le n°6 réussit peu à peu sa rédemption après avoir été hué, lynché et détesté. Avec 2 titres NBA en poche, 2 trophées de MVP des Finals, 4 trophées de MVP de la saison régulière, James est tout simplement un monstre de talent, qui s’est révélé de plus en plus leader cette saison. Il l’avait annoncé lors de The Decision (épisode marquant de la NBA où James avait annoncé qu’il quittait les Cavaliers pour rejoindre le Heat), « Pas 1, pas 2, pas 3… » en évoquant le nombre de titres obtenus, faisant ainsi référence aux réussites d’autres gloires du basket. En 3 ans, James a rapporté (oui, oui, c’est lui qui a rapporté ces titres à Miami) 2 titres en Floride. Pas mal pour un mec qui le sujet favoris des « haters » et qui voit toujours en lui un « looser ». Félicitations Monsieur James, la planète basket vous salue bien bas.

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Spurs vs. Heat - Game 7