Ira ? Ira pas ? La question est sur toutes les lèvres. Alors que 61 % des Français se déclarent favorables à une candidature de Paris aux JO 2024, il reste maintenant à convaincre les principaux acteurs politiques. Quand François Hollande se montrait partant, Anne Hidalgo apparaissait au tout début de son mandat plus réservée. Pourtant, son état d'esprit semble être en passe de changer. Elle prononçait même il y a quelques jours une phrase qui en disait long. "Aujourd'hui, mon cœur est plutôt pour le sport et les Jeux".

Hier soir, le CNOSF a présenté publiquement son étude d'opportunité à l'Hôtel de Ville de la capitale. Des propos optimistes qui pourraient définitivement convaincre Anne Hidalgo de franchir le pas. L'étude reposait sur trois questions majeures. Focus sur les points essentiels.

Un projet olympique et paralympique présente-t-il un intérêt pour la France ?

La réponse du CNOSF est très claire ici. "Les Jeux sont bien plus qu'un simple événement sportif. Ils pourraient toucher tous les publics et de nombreux territoires, impacter le développement économique et contribuer au rayonnement et à l'attractivité internationale de la France". De cette manière sont mis en avant les nombreux enjeux extra-sportifs d'une candidature. L'accueil des Jeux pourrait être un moyen efficace de relever l'économie française, avec notamment des créations d'emplois, et de dynamiser les territoires. L'argument international est également essentiel. Par ailleurs, les Jeux seraient l'occasion rêvée de rassembler les Français sur des sujets de société majeurs tels que le handicap, la jeunesse et l'engagement citoyen. De manière plus globale, le CNOSF souligne que cela favoriserait le vivre ensemble.

Sur le plan purement sportif, des JO à Paris auraient certainement pour effet un développement de la pratique sportive à l'heure où celle-ci est en baisse. Derrière, il y aussi des enjeux de santé publique importants.

La France est-elle en mesure de répondre au cahier des charges technique du CIO et de mobiliser les financements nécessaires pour mener ce type de projet ?

Le CNOSF note que Paris et sa région disposent déjà d'un certain nombre d'infrastructures en ce qui concerne par exemple l'hébergement et les transports, la perspective du Grand Paris ne faisant qu'améliorer les choses. Pour ce qui est des équipements sportifs en particulier, il existe déjà des grands ensembles à l'image du Palais Omnisports de Paris Bercy, du Stade de France, de Roland Garros et du Vélodrome flambant neuf de Saint-Quentin en Yvelines. Si la plupart des besoins sont ainsi couverts, il reste quelques domaines pour lesquels ce n'est pas le cas. Il manque entre autres un centre aquatique à forte capacité dans le paysage francilien. Le CNOSF préconise la mise en place de structures temporaires qui limiteraient les coûts.

A propos de budget justement, car ce critère sera déterminant, il est avancé que "loin du gigantisme supposé des Jeux, l'étude montre que le projet français pour 2024 saurait être un projet responsable financièrement et durable". Une candidature au budget raisonnable est donc possible. Actuellement, il est estimé à un peu plus de 6 milliards d'euros dont 2 milliards seraient directement pris en charge par le CIO. 4 milliards resteraient alors à la charge de la France. Toutefois, le CNOSF indique que sur cette somme, seulement 1 milliard concerne un investissement spécifique pour les Jeux, certaines réalisations devant être réalisées quoi qu'il arrive. Dès lors, face aux 13 milliards d'Athènes et aux 36 milliards de Sotchi, les JO de Paris apparaissent pour l'instant relativement bon marché.

La France peut-elle remporter l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 ?

Cette question est primordiale et pèsera incontestablement très fortement dans la balance. Après le douloureux souvenir de 2012, Paris peut-elle espérer en 2024 ? La concurrence est d'ores et déjà féroce avec trois villes officiellement candidates et pas des moindres : Rome, Boston et Hambourg ou Berlin pour l'Allemagne. Pour le moment, Boston semble même se détacher de ses rivales, la ville tablant sur un budget opérationnel de seulement 4,7 milliards de dollars et disposant d'équipements sportifs nombreux à travers ses universités. Les Etats-Unis n'ont par ailleurs plus organisé de Jeux depuis Atlanta 1996. D'autres concurrents venant de Turquie, Hongrie, d'Afrique du Sud ou du Qatar pourraient venir s'ajouter à la liste.

Malgré tout, le CNOSF refuse de céder au fatalisme, rappelant que "les favoris ne sont pas toujours les vainqueurs". Et il n'hésite pas à mettre l'accent sur les points forts de Paris : la France compte trois membres au CIO (Jean-Claude Killy, Guy Drut, Tony Estanguet), elle a de nombreux représentants dans les instances sportives internationales, les performances de ses athlètes sont globalement bonnes et la capitale est une des villes les plus attractives au monde.

La décision reste maintenant entre les mains des pouvoirs publics. La simple candidature coûterait 60 millions d'euros. Mais Paris n'a plus organisé de JO depuis 1924 et a ses chances. Alors la capitale française prendra-t-elle part à la lutte ? Réponse le 15 septembre 2015.

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