Champions du monde en 2011, 11èmes de l’Euro 2012, champions olympique en 2012, 6èmes du Championnat du monde 2013, champions d’Europe 2014, les Français ont fait vivre des émotions partagées à leurs supporters depuis 4 ans, passée leur hégémonie sans partage depuis l’or olympique 2008. Claude Onesta, à la tête de cette équipe depuis 2001, devrait conserver les hommes de base des succès passés tout en incorporant quelques jeunes têtes, comme ce fut le cas lors du dernier Euro. On ne sera pas surpris de retrouver Karabatic, Fernandez, Omeyer, Narcisse ou encore Guigou en leaders accompagnés des plus jeunes Honrubia, Porte, Barachet et Joli. Charge à Claude Onesta de trouver les quelques joueurs complémentaires tant sur le plan du jeu que dans l’esprit de groupe qui mèneront la France le plus loin possible dans la compétition.

Entrée aisée

Une compétition qui débutera piano pour l’équipe de France dans un groupe C homogène mais largement à sa portée. Son premier adversaire sera la République Tchèque qui, si elle comporte l’un des meilleurs joueur du monde avec Filip Jicha, n’a rien d’un épouvantail, en témoigne ses performances passées puisque cette nation n’a jamais fait mieux que 8ème dans un mondial (en 1995) et ne s’était plus qualifiée depuis l’édition 2007. L’Égypte et l’Algérie, qui font partie des meilleurs sélections africaines derrière la Tunisie, n’opposeront qu’une faible résistance et ne devraient pas passer cette phase de groupe. Enfin, l’Islande et la Suède constitueront des gros morceaux mais rappelleront des bons souvenirs aux Français, puisqu’il s’agit, dans cet ordre, de leurs adversaires malheureux des finales olympiques 2008 et 2012. À noter que l’Islande n’a jamais fait mieux que 6ème dans un Championnat du monde et que la Suède, ancienne nation dominante, n’a plus empoché de médaille depuis 2001.

Petits accords entre amis

L’organisation de cette 24ème édition aura donc lieu au Qatar, pays émergent de ce sport mais surtout disposant d’une manne financière sans équivalent. Ainsi, avec l’accord de la Fédération Internationale de Handball (IHF), le Qatar a pu choisir son groupe une fois tous les autres chapeaux tirés et se trouver dans une position assez confortable au milieu du Chili, du Brésil et de la Biélorussie derrière les deux favoris que seront l’Espagne et la Slovénie.

Le 8 juillet 2014, l’IHF a statué sur la situation du handball en Australie qu’elle décide d’exclure car elle ne reconnait pas la Confédération Continentale d’Océanie pour la remplacer par l’Allemagne. Pourtant, la Fédération européenne avait désigné l’Islande comme première nation remplaçante. Une décision qui a donc beaucoup étonné et qui s’explique sans nul doute par l’influence financière, politique et historique de la Mannschaft dans le handball mondial.

Le Bahreïn et les Émirats arabes unis, après avoir déclaré se retirer de la compétition pour des raisons diplomatiques vis-à-vis du Qatar, font volte-face et demandent leur réintégration. Une réintégration refusée par l’IHF qui décide d’accorder une place supplémentaire à une nation européenne – l’Islande sera enfin repêchée – et une place à une nation asiatique, qui sera l’Arabie Saoudite, un pays en parfait accord politique avec la nation hôte. Il est intéressant de noter que l’IHF n’a pas songé penser au repêchage de l’Australie pour palier ses « forfaits ».

Débarrassé de l’Australie, du Bahreïn et des EAU et renforcé de l’Allemagne, de l’Islande et de l’Arabie Saoudite, cette édition des Championnats du monde de handball sera la plus relevée de l’histoire et proposera dès les 1/8èmes de finale des chocs d’importance. Mais au-delà de l’intérêt sportif, on pourra se poser la question d’une morale mercantile et portée sur le favoritisme.