Cela fait huit années que l'Open britannique n'avait plus eu lieu au Royal Liverpool Countdown. Cette édition 2006 qui, à la surprise générale, s'était déroulée dans des conditions très sèches et sans vent avait donné lieu à un succès impressionnant de Tiger Woods, vainqueur à -18 sous le par. L'édition 2014 ne devrait pas donner lieu à un tel score pour le vainqueur.

Un parcours rempli de difficultés

Ce parcours, dessiné en 1869 par un certain Jack Morris, est le deuxième plus vieux parcours de golf du Royaume Uni.

Ayant subi de nombreuses modifications depuis sa création, ce parcours présente la particularité assez classique pour un links britannique, d'être situé au bord de mer et cela implique évidemment la présence, quasi constante, du vent qui compliquera s'il souffle fort, la tâche des participants, d'autant que le profil de ce parcours bardé de pièges, est loin d'être une partie de plaisir. En effet les fairways sont extremement serrés et les roughs très gras obligeront de façon constante à un coup de replacement, à moins de s'appeler Mickelson. Les bunkers n'incitent pas à l'optimisme non plus. Pour conclure, des conditions climatiques humides et venteuses pourraient même rendre ce Links injouable.

Du coté des favoris, il apparait très délicat d'avancer un nom tant les niveaux de chacun sont proches, d'autant que rien ne dit qu'un golfeur "inconnu" ne sorte pas du bois.

Les Britanniques très motivés !

De tous les participants, nul doute que les britanniques auront à coeur de réussir sur ce parcours mythique.

A commencer par les Anglais qui joueront à domicile. Parmi les noms à retenir Paul Casey, l'ex prodige qui revient à un très bon niveau après des années de galère, Ian Poulter, seulement si son épaule le laisse tranquille, le très expérimenté Lee Westwood, toujours en chasse à 41 ans de son premier majeur et surtout Justin Rose, ce golfeur d'origine sud-africaine vainqueur la semaine dernière de l'Open d'Écosse, moins sujet à la pression constante des médias et qui avait mis fin l'an dernier, après 20 ans d'insuccès en majeur des Anglais en remportant l'US Open.

Du coté des Nord-Irlandais, il faudra bien sûr faire attention à Rory McIlroy, bien que son irrégularité risque de lui poser des problèmes mais le nom à retenir est celui du très sympathique, Graeme McDowell tout récent vainqueur de l'Open de France et dont le type de jeu correspond parfaitement à ce parcours. Si les conditions climatiques sont dantesques, il faudra compter sur G-Mac pour sa deuxième victoire en majeur.

Graeme McDowell le spécialiste des links torturés

Chez les Écossais, Stephen Gallacher, très impressionnant ces dernières semaines, est celui qui tient la corde, ce golfeur, souvent sous-estimé, se verrait bien jouer un mauvais tour à tous les favoris.

Il n'y aura qu'un seul gallois présent avec Jamie Donaldson mais celui ci est un sacré client. Quand il est en confiance, Donaldson sait allier puissance et précision De plus sa propention à sortir des derniers tours à forte pression de qualité, peut jouer en sa faveur.

Jamie Donaldson le seul Gallois

Les Américains en nombre

Sur les 156 participants, le plus gros contingent proviendra, bien évidemment, des États-Unis avec 56 golfeurs, peu habitués à ce type de parcours mais à ne surtout pas sous-estimer.

Le mieux armé dans l'optique de la victoire semble Phil Mickelson qui a prouvé, l'an dernier, que son jeu de fer pouvait très bien s'accomoder aux links britanniques. Il arrive avec la confiance d'une 11e place en Écosse.

L'autre nom à retenir sera peut être celui de l'atypique Rickie Fowler. Le Californien de 25 ans qui, par le passé, impressionnait plus par ses tenues vestimentaires à semble t-il passé un cap depuis la fin de l'année dernière. Plus sérieux, Fowler fait preuve d'une belle constance depuis le début de saison et sa 8ème place à l'Open d'Écosse parle pour lui.

Rickie Fowler l'insouciant

D'autres noms de joueurs sont à retenir tels Jordan Spieth, la nouvelle pépite du golf US, Dustin Johnson, le toujours régulier Matt Kuchar, Brandt Snedeker dont la qualité de putting devrait lui servir sur ce parcours ou encore Bubba Watson, le vainqueur du Masters qui bien que son style ne se marie pas au parcours reste capable de tout.

L'inconnue viendra aussi d'un golfeur US avec Tiger Woods qui revient d'une lourde blessure à l'épaule qui l'a tenu éloigné des parcours depuis plus de trois mois. Nul ne sait ce dont est capable la star incontestée du golf mondial.

Et le reste du monde dans tout ça ?

Dans le reste du monde, il seront très nombreux à prétendre à la victoire finale, à commencer par l'Australien numéro 1 mondial, Adam Scott qui a atteint depuis sa victoire au Masters 2013, une certaine plénitude. Son jeu complet et son assurance plaident pour lui.

Le Suèdois Henrik Stenson sera aussi à suivre de très prés. Sa régularité qui lui à permis de devenir le premier homme à remporter la FEDEX Cup et la Race to Dubai en 2013 et d'atteindre le 2e rang mondial sont des arguments non négligeable à retenir.

Henrik Stenson la menace scandinave

Il serait impensable d'oublier dans ce tableau, Martin Kaymer qui est l'homme en forme du moment. Vainqueur du Players Championship et de l'US Open cette année, le golfeur allemand aura à coeur de s'inscrire dans la lignée des performances allemandes dans le sport mondial en juillet.

À retenir aussi les noms du danois Thomas Björn, régulier leader de la Race to Dubai, de l'Argentin Angel Cabrera, vainqueur récent sur le PGA Tour, du Zimbabwéen, Brendon de Jonge, impressionnant lors du dernier US Open, du Thailandais, Tongchai Jaidee, abonné au top 10 dans le tour européen, du Sud-Africain, Ernie Els, multiple vainqueur de majeurs ou encore des Espagnols Sergio Garcia et Miguel Angel Jimenez qui aiment les Links britanniques

Les Français pour l'histoire !

Cela fait 107 ans qu'un Français n'a plus gagné de majeur et cette victoire en 1907 d'Arnaud Massy avait eu lieu sur ce parcours du Royal Liverpool. Pourtant il sera bien difficile pour un golfeur français d'accrocher cette année l'Open Britannique.

Ils seront trois français à participer à The Open et ce n'est pas que Victor Dubuisson, Victor Riu et Gregory Bourdy n'ont pas le talent pour réussir cet exploit.

Il n'en est pas moins que, face à la concurrence et au vu de leur niveau de jeu actuel assez irrégulier, il leur sera très compliqué de s'imposer.

Victor Dubuisson est un golfeur extrêmement talentueux et il l'a prouvé cette année en atteignant la finale des championnats du monde de Match play à Phoenix, défait de peu en playoff par Jason Day. Mais depuis quelques semaines, le 23ème mondial considéré par Rory McIlroy comme le "nouveau Ballesteros" traîne de sérieux pépins physiques au niveau de l'épaule, notamment, qui influent sur son jeu et sa confiance.

Gregory Bourdy, quant à lui, doit sa place à l'Open britannique à sa victoire en 2013 lors de l'Open du Pays de Galles. Golfeur talentueux doté d'un joli coup de fer et d'une très bonne qualité au putting, il peut réaliser une belle prestation. Il est vrai que l'an dernier, déja présent lors de l'Open britannique, il était aux portes du top 10 avant de craquer sur le final (67e).

Concernant Victor Riu, cette participation devrait lui permettre de prendre le pouls de ce qu'est un majeur. Mais de là, à réaliser un exploit pour son premier majeur, le doute est de mise.

Victor Dubuisson le "cactus boy" pour l'histoire du golf français

Le premier tour de l'Open britannique à suivre jeudi sur VAVEL France.

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