Un triplé de Bobet, un quintuplé d'Anquetil, l'arrivée de Poulidor... Le Tour est dominé ces dernières années par les Français. Mais un Belge va bousculer la concurrence. Il s'agit d'Eddy Merckx, justement surnommé "Le Cannibale". Cette décénnie sera son appogée.

1967 : Simpson est allé trop loin

C'est le premier Tour qui commence par un prologue. Il dure 5,775 kilomètres à travers la ville d'Angers. Et la dernière demi-étape se termine par un contre-la-montre. C'est Roger Pingeon qui s'est imposé avec une petite avance (3 min 40 s) sur le surprenant Julio Jimenez. A vrai dire, Roger Pingeon aussi n'était pas favori. C'était Poulidor mais ce dernier chuta lors de la 8ème étape et mis fin à ses espoirs de victoire. Il terminera cependant 8ème mais il aidera Pingeon à remporter ce tour.

Tom Simpson est le premier coureur à mourir officiellement du dopage.

Mais c'est surtout le décès de Tom Simpson qui marqua les esprits et qui interpella les spectateurs. Oui Tom Simpson est mort le 13 juillet, lors de la 13ème étape (superstition, quand tu nous tiens), surpris par un mauvais dosage de son dopage. A bout de souffle, Tom Simpson n'a pu être sauvé. C'est la première fois qu'un coureur meurt officiellement du dopage.

1968 : Lors de la dernière étape

Jan Janssens est le second coureur de l'histoire à réussi l'exploit de finit à Paris avec le maillot jaune sans pourtant l'avoir porté auparavant. Lors de la dernière étape, lors des dernières secondes, Janssens remportera le dernier Contre-La-Montre et finira en tant que vainqueur. Scénario incroyable que cette victoire ! Janssens est de plus le premier vainqueur de l'histoire du Tour de France venant des Pays-Bas. Encore une première. Interviewés juste paèrs sa victoire, voici ses propos :

1969 : Le Cannibale dévore TOUT !

Classement général, de la montagne, par points, du combiné, meilleure équipe... Voici le bilan d'Eddy Merckx lors de ce Tour. Incroyable, non ? Pas pour ce Belge qui sera invincible durant 5 éditions. 5 éditions de tension, de peur, de crainte pour ses adversaires. Cinq, c'est aussi le nombre d'étapes remportées par Merckx lors de ce 56ème Tour de France. Son panache fera des ravages. Comme son échappée de 140 kilomètres, d'un culot inouie et d'une réussite extrême.

140 kilomètres d'échappée solitaire

Poulidor est de nouveau sur le podium, troisième cette fois-ci. Et quelque chose d'unique encore jamais reproduit, la lanterne rouge a remportée la 20ème étape. Gigantesque.

1970 : On appelle ça un champion

Paris-Nice, Paris-Roubaix, le Giro déjà dans la poche, les adversaires manquent à Eddy Merckx. Et effectivement, ils ne pourront rien face à celui qui n'aura laissé que des miettes. Alors Merckx se dit qu'il veut entrer dans la légende. Il donne alors tout et il doit être placé sous oxygène après sa victoire au Mont Ventoux. Bon, on ne vous détaillera pas non plus tous ses exploits sinon le sommeil arrivera avant la fin de la lecture de cette édition.

Dans ce Tour, la génération des trentenaires est poussée à la sortie par une nouvelle génération, à priori encore plus forte. Les français aussi se font remarquer, à l'image de Bernard Thévenet ou de Christian Guillaume. Pour ne pourquoi pas rêver à l'après-Merckx. Celà ne sera pas encore pour tout de suite. Raymond Poulidor termine encore une fois dans le Top10.

1971 : Devinez-qui ?

Oui, Eddy Merckx s'imposera encore. Dans un Tour qui traversera 4 pays différents (première dans l'histoire), Zootemelk termine second et Ocaña sortira une prestation de trés haut niveau mais chutera dans le col de Mente et laissera du coup la victoire au Belge. Thévenet remporte encore une étape.

1972 : Il s'appelle comment déjà ?

Si vous avez bien suivi le début de cette chronique, vous connaissez le nom du vainqueur. Il ne sera même pas cité dans ce paragraphe. Car évidemment, c'est ce Belge, cet extraterrestre qui remportera pour la 4ème année consécutive la Grande Boucle. Il ne suffit même pas de s'épiloguer sur son cas, nous ne ferions que nous répêter.

Parlons donc des Français. Car oui, derrière cet individu bien gênant, des Français essayent d'exister. C'est nottament le cas de Bernard Thévenet, qui remporte pour la troisième année consécutive une étape ou de Cyrille Guimard, maillot jaune 8 jours et vainqueur de 4 étapes. Parcours impressionnant mais pas suffisant. Raymond Poulidor termine 3ème.

1973 : Mais-ou-et-donc-Merckx ?

Où est-il donc ? Où est passé Merckx ? Il est absent. Grosse désillusion pour ses fans mais un soulagement pour beaucoup de Français. Est-ce que Thévenet arrivera à profiter de cette absence pour remporter son premier Tour ? La réponse est non et la raison est la présence de Luis Ocaña. L'Espagnol, incroyable en montagne remportera au total 6 étapes et sera leader dès la 7ème étape. Il remporte même le prix de la combativité, tout fraichement inventé.

Pour l'anecdote, Thévenet remporte une étape, même deux. C'est la 4ème édition consécutive qu'il en remporte au moins une.

1974 : Il est là !

Son absence avait marqué par le vide laissé. Du coup, lors de ce retour, on s'attend à de grande choses de la part d'Eddy Merckx. Une 5ème victoire en cinq participations, statistique impressionnante. Thévenet ne remportera lui point d'étape.

Zootemelk est lui absent, tout comme le vainqueur sortant, un certain Luis Ocaña. Ces absences renforteront Merckx dans l'optique de ses chances de victoire, surtout que son dauphin est Raymond Poulidor. Encore et toujours placé, encore et toujours pas-gagnant.

Cette victoire fut la dernière du Grand Eddy Merckx qui aura bousculé le cyclisme. Demain, nous parlerons de son héritage.

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