Interview. Y note music : "Nous sommes ouverts à différents styles musicaux, notre créativité ne s’épuise pas" 

Pour rendre ce confinement plus agréable, Arthur et Vince se réunissent avec VAVEL pour mieux connaître le groupe français.

Interview. Y note music : "Nous sommes ouverts à différents styles musicaux, notre créativité ne s’épuise pas" 
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Par Elena Pérez

Si quelque chose nous a donné ce confinement, c’est du temps libre. Et comment en avons-nous profité ? En découvrant de nouveaux artistes. Il n’y a pas si longtemps, en rôdant sur les reseaux sociaux, je suis tombée sur une vidéo très animée de deux garçons qui chantaient et dansaient au rythme d’une chanson accrocheuse. J’ai fait des recherches sur eux. Il s’est avéré qu'ils formaient un groupe connu sous le nom de Y Note Music, et que la chanson en question s’appelait Convince myself. C’est là que j’ai entendu le reste de son premier album, et j’ai été si surprise que j’ai pensé, pourquoi pas ? Il est temps que vous les connaissiez mieux.

Vince et Arthur sont deux jeunes parisiens qui ont décidé de s’aventurer dans le monde de la musique il y a deux ans. En 2019, Y note Music lançait « Over. Time », avec lequel ils commençaient à se faire connaître sur Internet. Un premier LP qui a peu à envier aux projets d’artistes plus expérimentés dans l’industrie, puisque chacun des six thèmes qui composent l’album dégagen une spontanéité, une fraîcheur et une personnalité étonnantes ! En anglais, en français, en espagnol… Les gars de Y Note osent avec n’importe quelle langue et sont venus pour rester. Cette fois, l’équipe de VAVEL a eu l’occasion de parler avec le groupe pour mieux les connaître.

Q: Pour commencer cette interview, je voudrais que vous nous disiez, pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui sont Arthur et Vince ?

R (Vince) : Hello ! Je m’appelle Vince, j’ai 26 ans et suis originaire de Poissy, en banlieue parisienne. On vient tous deux de finir nos études à Lyon. En quelques mots, on est tous les deux passionnés de musique et de basketball. On s’est rencontré il y a 4 ans sur un terrain et notre amitié s’est renforcée par notre découverte musicale ! J’ai débuté le basket très jeune au club de Poissy, big up à eux s’ils nous lisent ! (rires). Pour la musique, j’avais l’habitude d’écrire de nombreux textes et de rapper dans ma chambre à l’adolescence toujours en anglais mais je gardais ça pour moi, jusqu’il y a deux ans quand on a commencé ce projet et que j’ai senti que c’était le bon moment, je me sentais prêt.

R (Arthur) : Salut ! Je viens de Paris. Après 4 années à Lyon, me voilà aussi de retour à la maison. C’est vrai que ça fait un peu cliché de se trouver autour du basketball et de la musique mais pour des français ce n’est pas si commun. Je suis aussi tombé dans le basketball assez jeune. Quant à la musique, j’ai appris le piano au conservatoire à partir de mes cinq ans et me suis mis à la guitare dans mes années collège. A partir de mes quinze ans, j’ai commencé à chanter et à écrire des mélodies en acoustique mais contrairement à Vince, je n’étais pas très doué pour écrire des paroles (rire). Je pense que notre duo a réellement libéré un pan de la créativité de chacun, ce qui donne ce premier EP et de nombreuses belles surprises à venir. Aujourd’hui, notre vie est un peu rythmée entre les matchs de basket, les sorties entre potes, les moments pour composer et les petits concerts qu’on essaye d’intensifier !

Q: Avez-vous toujours été sûr de vouloir vous consacrer à la musique ?

R (Vince) : Pour être honnête, non. Ca a toujours été un loisir voire un repère à certains moments. On vient d’être diplômé, on entame tous les deux notre vie pro en parallèle. Comme m’a toujours répété ma famille, "faut toujours avoir plusieurs cordes à son arc et être bon dans chaque chose qu’on entreprend". C’est ce qu’on tente d’avoir comme devise ! Donc la musique reste un projet important de notre vie mais on s’y consacre le weekend majoritairement. Je dirais qu’on est à 30% investi aujourd’hui. Au fil des succès on l’espère, le but sera de s’y consacrer de plus en plus.

Q: Quelle est l’origine du nom de votre groupe ? Comment est né ce projet ?

R (Arthur) : C’est une question marrante parce qu’on a mis du temps à trouver notre nom de groupe. On souhaitait quelque chose qui fasse écho à qui on est et puis c’est venu assez naturellement durant un déjeuner dans le Vieux-Lyon. L’envie de nous lancer a été assez spontanée, en mode « ça fait des années qu’on travaille individuellement notre musique, on croit en notre projet, pourquoi pas nous ? ».

Vous savez cette image de Michael Jordan les épaules levées l’air surpris après avoir entré un tir improbable, c’est un peu l’emblême du « Why not » que Russell Westbrook a repris pour en faire une marque. C’était alors tout trouvé, il y avait le lien avec notre amour pour le basket et on l’a détourné pour en faire quelque chose de musical ce qui a donné les « Y note » ou la note Y. Le problème c’est quand on le prononce à la française, ça perd un peu de son charme haha.

Quant au projet, c’est une histoire assez atypique également. Je participais à un petit concours de chant avec un de nos potes qui avait déjà été auparavant en finale de X-Factor. Lors de l’audition de ce nouveau concours, Vince est venu rapper sur la prestation de notre pote et c’était le feu franchement. Dans la foulée, je lui ai écrit en lui disant que je composais des chansons et que je kiffais sa vibe. J’ai envoyé un vieil audio par téléphone, puis on s’est échangé pas mal d’audios de nos idées de chansons jusqu’au jour où on s’est dit « bon, c’est lourd, faisons quelque chose de bien ! »

Q: Vous avez eu beaucoup d’impact grâce à la promotion de Convince myself sur Instagram ? Avez-vous gagné des followers sur vos réseaux ?

R (Vince) : Avec Convince myself, on a séduit un public plus large. Elle fait partie de nos musiques bonne ambiance et summer vibe, c’est pour la chanson la plus appréciée. En plus, elle parle d’un gars qui n’arrive pas à se convaincre que celle qu’il aime puisse en aimer un autre. Ca parle à tout le monde, j’imagine. Depuis la promotion de notre projet, on a triplé notre nombre de followers sur Instagram, mais c’est surtout sur Spotify que les stats deviennent vraiment incroyables. Les prochains projets vont permettre de structurer tout ça.

Q: Dans le même esprit, pensez-vous qu’il est important d’être actifs sur les réseaux sociaux pour se faire connaître ?

R (Arthur) : C’est clair que les réseaux sociaux sont devenus un canal primordial pour les artistes. Aujourd’hui, on ne peut plus percer comme à l’époque de nos parents sans y être présents. Tout le monde les utilise et c’est un formidable moyen de faire découvrir un projet rapidement. Les gens peuvent tagger leur potes et ça peut aller très vite. Après, il est vrai que ça prend du temps et ça détourne parfois les priorités. La priorité est avant tout de faire de la bonne musique et pas d’avoir 100K followers à tout prix. Si on aime ce qu’on fait et qu’on le fait avec rigueur, les followers suivront mais il faut faire les choses dans le bon ordre.

Certains artistes commencent à s’en passer comme Nekfeu qui a coupé tous ses comptes sur les réseaux sociaux. Mais en tant qu’artiste émergent, ce n’est pas possible de s’en passer. Instagram notamment est un réseau très utilisé ce qui entraîne un nouveau défi. Il faut réussir à avoir un contenu très créatif pour accrocher les auditeurs. Il convient d’adapter notre contenu aux plateformes ce qui change parfois le processus de création (vidéo verticale, catcher l’attention dans les trois premières secondes), c’est très différent de ce qu’on avait l’habitude de faire.

On prend les réseaux sociaux comme une chance. C’est une chance pour raconter une histoire autour de nous et de la musique qui va au-delà de la simple écoute.

Q: Quelles sont les références de Y note Music ? Je suppose que chacun de vous aura des préférences particulières et que vous ne serez pas toujours d’accord musicalement, mais quels sont vos points communs ?

R (Vince) : On a grandi avec les mêmes artistes de références, des gars comme Chris Brown, Justin Timberlake, Bruno Mars. C’est ce qui fait notre force. Même si aujourd’hui on écoute plein de choses différentes, la base est la même donc on se retrouve souvent sur les sonorités souhaitées. Et on est très ouverts à différents styles de musique, cette curiosité fait qu’il n’y a pas clivage. Tant que la musique nous plait et que de bonnes ondes s’en dégagent, alors go il faut suivre l’intuition. 

Q: Si vous deviez définir le groupe en trois mots pour tous ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de vous écouter, quels seraient-ils ?

R (Vince) : Good vibes, éclectiques et un petit peu loveurs (rires).

Q: Comment s’est passé le processus de composition des chansons qui forment «Over. Time» ?

R (Arthur) : Le projet « Over. Time » est arrivé de manière assez réfléchie. Nous avions écrit des chansons jusqu’ici de manière plutôt destructurées et les avions testées sur SoundCloud seulement. Avec « Over. Time », on voulait monter d’un niveau et faire notre première apparition professionnelle sur les Spotify, Deezer… 

Sur la composition en tant que telle, c’est un mélange entre méthode et lâcher prise. On compose tous nos sons avec plus ou moins le même procédé. On travaille d’abord sur le refrain, la mélodie et la topline puis les couplets. Sur les refrains et toplines, je dois avouer que Vince est d’une créativité assez dingue, il en imagine des dizaines par jour et parmi elles j’accroche toujours à quelques-unes qu’on retravaille ensuite.

Une fois qu’une structure s’échappe du morceau, on passe par la phase acoustique. Si un son est bon en acoustique, on part du principe qu’il le sera encore plus sur une bonne prod’. Enfin, avant d’aller en studio, on tente de travailler les petits détails, les mélodies secondaires, les ambiances pour que l’enregistrement ressemble vraiment à ce qu’on avait en tête. « Over. Time », c’est un peu notre côté tendre qui a pris la parole racontant l’histoire de la rencontre électrique entre deux personnes.

Q: Avez-vous pensé à d’autres moyens de promouvoir ce projet que les réseaux sociaux ? A travers une maison de disques, des festivals de talents émergents, etc.

R (Vince) : Pour le moment, on se développe, on expérimente de nouvelles choses pour construire à fond notre propre identité. Faire des festivals c’est la première de de nos motivations. En tant que spectateurs de festivals, on voit toute l’énergie et les bonnes ondes dégagées sur scène, on ferait tout pour vivre ce genre de moments et avoir le frisson de l’artiste. Et c’est par le live qu’on vit, l’avantage qu’on soit deux nous permet de nous éclater sur scène plutôt que d’être confrontés uniquement à la foule.

La maison de disque c’est un projet à plus long terme une fois qu’on aura sorti encore un ou deux EP/albums. On souhaite se construire seuls dans un premier temps pour bien définir notre première audience et affiner notre projet. Les fans présents avant la signature en maison de disques sont très importants pour nous parce qu’ils croient en nous alors qu’on en ait encore qu’au début.

Q: En écoutant vos chansons, j’ai été surprise de vous voir chanter en plusieurs langues. Dans « Monica », sans aller plus loin, vous chantez en espagnol la plupart du temps. Est-ce une façon de vous rapprocher des suiveurs potentiels d’autres parties du monde ?

R (Vince) : C’est notre premier EP, on veut tester tous les genres et montrer qu’on a différentes facettes. C’est un risque car on peut perdre certains auditeurs mais c’est plutôt assumé. Le choix de l’espagnol est venu assez naturellement après des vacances passées à Valence en Espagne. On avait baigné dans la culture populaire et on souhaitait écrire une chanson dans le même délire. On est français mais on souhaite pouvoir se projeter n’importe où et j’espère qu’on en écrira d’autres dans le même style.

Q: Comment vous est venu l’idée de dédier une chanson à Monica Bellucci ?

R (Vince) : Pour être honnête, en revenant d’Espagne, la chanson était écrite mais il nous manquait une topline dédiée à une idole qu’on a côtoyée en grandissant. On a fait écouter la chanson à notre ami Julien qui a commencé à chanter « Monica Bellucci, Monica Bellucci ». C’était si naturel que ça nous a séduit. Monica est italienne mais a une grande réputation en France. Et puis c’est aussi une actrice de la génération de nos parents, c’était important de s’adresser à plus que notre propre génération.

Q: Quels sont vos objectifs à court terme ? Et, si vous pensez à ce que ce sera votre vie dans cinq ans, vous voyez-vous vous faire de la musique ?

R (Arthur) : A court terme, nous allons sortir 2 nouveaux projets, un cet été plutôt pop funk et un second en fin d’année plus sentimental et acoustique. L’objectif de cela est de compléter notre palette artistique et de faire grandir notre communauté. Une fois sortis, nous serons légitimes on l’espère pour prendre part à de beaux festivals l’été prochain et vivre cette vie d’artiste qui nous fait rêver.

D’ici cinq ans, c’est toujours délicat de dire ce genre de choses, on ne sait pas ce que la vie nous réserve et ça peut porter l’œil. Quoi qu’il arrive, on se voit encore faire de la musique d’ici cinq ans c’est évident, de manière ludique ou professionnelle, l’avenir nous le dira. Mais on croit en notre projet, tous les signes sont au vert. La vie est une musique, à nous d’en définir le rythme.

Q: Nous vivons un moment où, grâce à Internet, de nouveaux talents émergent apparaissent chaque jour, prêts à se faire un nom dans l’industrie. Quelle est la particularité de la musique de Y note ?

R: Notre but c’est d’avoir un vrai style, pas une musique et rien. Donc très productif. On pense que notre force c’est notre fraîcheur. On est très polyvalent au niveau des styles avec un bon nombre de chansons en stock, que ce soit de l’acoustique pur, piano voix, afrobeat… Notre créativité ne s’épuise pas. Et puis notre duo pop/hip-hop rappelle les succès des années 2010. On sent qu’il y a une place à prendre.

Q: Pour terminer cette interview avec humour, nous allons faire un court questionnaire. Musique sur disque ou live ?

R: Live, c’est une vraie rencontre. De réelles émotions se dégagent et la famille peut voir que c’est concret au moins haha

Q: Salles ou festivals ?

R: Festivals. Les gens sont maquillés et il y a un délire de découverte artistique. Puis ça se passe l’été, l’air libre, l’euphorie est plus fraiche.
Mais on apprécie les salles aussi, c’est plus intime et c’est par là qu’on s’est rôdé. On a fait pas mal de petites scènes avant de monter sur de plus grandes et ça nous a aider à prendre en assurance.

Q: Chanson préférée d’« Over Time »?

R: OMG, et on n’a pas encore fait sa promo, alors imaginez ! On espère qu’elle va battre Convince Myself (rire).

Q: Moment préféré pour composer ?

R: Tôt le matin ou tard le soir. Quand la vie est calme, la créativité est au climax, comme disait Usher !